Un été entre amis

Un été entre amis -46-

Vinza

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Quelle journée ! Je ne m'attendais pas à ce que tout se passe aussi bien. Après avoir pris mon courage à deux mains pour aller lui proposer d'acheter un pot pour son pauvre ficus, prendre sa main, a été une autre paire de manche. Mais, j'ai bien fait. La journée a été merveilleuse. J'ai bien vu que Naïs était inquiète, mais j'ai rapidement compris que Benjamin était dans mon camp et tout s'est très bien passé.

J'aurai juste aimé pouvoir parler avec Arnaud dans la voiture, sauf qu'il s'est endormi dès que j'ai mis le moteur en marche. Je me suis donc retrouvé seul avec moi-même durant tout le trajet du retour. M'offrir un petit baiser lorsque nous sommes arrivés, a été ma récompense. Mais la plus belle, c'est de voir Arnaud ramener ses affaires dans sa chambre et Benjamin récupérer les siennes.

Les filles ont décidés qu'elles se feraient une soirée cocktail en centre-ville. Quelques jours plus tôt, j'aurai foncé, mais là, j'ai préféré m'abstenir. Benjamin a proposé à Naïs d'aller tester le restaurant où on nous a lâchement abandonné avec Arnaud et du coup, nous sommes restés tous les deux.

Je lui ai donc proposé d'aller profiter du bord de mer avant de manger. Mais il est fatigué. A la place, on regarde ce qui traîne dans le réfrigérateur et on se fait un apéritif dînatoire sur la terrasse.

On entend au loin la musique d'une soirée plage mais nous sommes bien tous les deux. On parle de la journée, échange sur ce qu'on a vu puis quand la température chute, on se rapatrie à l'intérieure. Arnaud met la télévision et s'est avec deux grands verres d'eau et un paquet de guimauve qu'on s'installe devant. Le film n'a rien d'intéressant et je sens que mon voisin se retient de lancer la fameuse discussion que nous devons avoir. Il se mord la lèvre inférieur, me donnant envie de l'embrasser puis attrape une guimauve. Cela semble lui redonner courage.

- Je n'aurai qu'une question Vinza.

Il se tourne vers moi, sérieux malgré la fatigue qui se lit dans ses yeux. Il a repris des couleurs. J'aurai dû insister pour qu'il achète cette fichue casquette.

- Es-tu sérieux, vraiment ?

Je m'attendais à tellement de question de sa part que cette seule et unique interrogation me terrifie et en même temps, on a assez tourné autour du pot.

- Oui.

Ce petit mot sort tout seul de ma bouche. Arnaud me sonde, ne détournant pas une seule seconde son regard malgré le bruit que fait la télévision. Quand il semble avoir trouvé ce qu'il voulait, il se réinstalle correctement et vient se caler dans mes bras, posant sa tête contre mon épaule.

Je ne veux pas ajouter quelque chose de peur de briser ce moment simple mais tellement solennel. Ce n'est qu'une heure plus tard que je me sens obligé de bouger pour aller coucher Arnaud. Il dort déjà depuis plus d'une demi-heure. Mais moi, je reste encore un peu debout, assis sur la terrasse malgré le froid de la soirée.

Je me sens plus léger.

Le lendemain matin, quand je sors du bungalow pour voir qui nous accorde l'asile petit déjeuner, je trouve Carmen et Saundra en train de mettre la table. En rentrant d'où je viens, je croise Arnaud qui me sourit et contre toute attente, s'est lui qui me vole un baiser. Il est déjà habillé et s'en va rejoindre les filles.

La matinée se passe bien, on décide d'aller profiter un peu de la plage. Et pour une fois, à peine les serviettes posées sur le sable, Arnaud ne se fait pas prier pour nous suivre.