Un été entre amis

Un été entre amis -40-

Vinza

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Arnaud m'a dit qu'il m'aimait... je crois que mon cerveau n'arrive toujours pas à assimiler cette phrase. Pourtant, je l'ai bien entendu. Ces quelques petits mots qui m'ont sonné. Un uppercut en pleine mâchoire ne m'aurait pas fait pire.

Quand il m'a laissé au restaurant, j'ai ruminé une bonne heure les informations que je venais de recevoir. Mais sans arriver à faire un vrai point. J'étais trop déboussolé pour joindre toutes les phrases entre elles. Je suis rentré à pied, prenant l'air et j'ai retrouvé le bungalow dans le noir. Benjamin était déjà couché. Il dormait juste là, de l'autre côté du couloir, dans la chambre d'Arnaud. Alors que ça aurait dû être Arnaud. Nos vacances n'auraient pas dû partir en vrille. En fait, rien n'aurait dû se passer comme ça l'a été. Je crois que j'ai des œillères depuis un moment pour ne pas avoir vu que mon meilleur ami en pinçait pour moi.

Je me suis couché et contre toute attente, je me suis endormi à peine la tête sur l'oreiller. Un sommeil sans rêve, sans réflexion, sans rien. Juste un trou noir pour me réveiller reposé. Bon, je suis toujours aussi peu avancer vis-à-vis de la discussion de la veille, mais je me sens tout de même mieux. J'ai l'impression qu'une porte s'est ouverte.

Quand je rentre dans la cuisine, je trouve un mot sur la table.

On est parti faire un tour à la plage, prend ton temps.

Benjamin

Je regarde l'heure. Il est déjà onze heures. J'avais vraiment besoin de dormir. Je sors les biscottes et le beurre et je commence à me préparer mon petit déjeuner. Je dois prendre des forces.

Alors que j'avale ma seconde tasse de café, j'entends mon portable sonner dans ma chambre. Ni une, ni deux, je me rue dessus en pensant que c'est peut-être Arnaud. Mais, ce n'est pas lui. Je me fige en lisant le nom et je décide de ne pas décrocher. C'est de sa faute si j'en suis là. Rien ne serait arrivé si je n'avais pas été dans cette fichue boîte de nuit... Je me gifle mentalement avant de regarder le nom qui apparaît toujours sur mon écran. Je me mens encore. Ça couvait depuis trop longtemps. Ça serait arrivé un jour ou l'autre. Je faisais n'importe quoi. Sauf que j'aurai aimé que ce soit différent.

Je lance le répondeur pour écouter le message et je soupire. Je n'ai aucune raison de ne pas lui répondre. Je ne peux pas fuir la réalité. Et en même temps, je me dis que j'ai besoin de le voir. De me confronter à ce qui s'est passé.

Salut Karim. Je t'y retrouve pour 13h00. +

J'aurai dû refuser ou demander un autre endroit. A croire que toutes mes erreurs doivent me revenir en pleine face. Enfin, le mal est fait.

Il est tout juste 13h00 lorsque j'arrive devant le bar où Karim m'a donné rendez-vous. Je repère une table et je vais m'y installer. Il fait beau et le soleil tape de nouveau pour le plus grand plaisir des vacanciers.

— Tu veux boire quoi ?

Je relève mes lunettes de soleil pour voir le barman me sourire.

— Un panaché.

— Bruna ne travaille pas aujourd'hui.

Je soupire avant de remettre mes lunettes et de m'installer plus confortablement dans mon siège.

— Je ne venais pas pour la voir.

— Vraiment ?

L'intonation de sa voix me fait dire qu'il ne me croit qu'à moitié. Je le sens m'observer avant de noter ma commande.