Un été entre amis

Un été entre amis -31-

Arnaud

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Quand je disais que soirée branchée et moi nous ne faisions pas bon ménage, c'est que c'était le cas. Je m'attendais à un petit bar sympa, avec de la musique, quelques cocktails dans le genre piano bar, mais pas à une boîte de nuit. Et encore moins à une boîte de nuit qui ressemblait étrangement à un endroit gay friendly et plus si affinité. Tout ce que je détestais par excellence et que j'évitais déjà à la capitale. J'avais toujours réussi à prohiber soigneusement ces endroits où un mec comme moi, passait toujours à la casserole. Soyons honnête, ce sont des baisodrômes. Rien de plus. Où était passé ma soirée romantique qui avait si bien débutée avec ce restaurant magnifique et à la cuisine délicieusement bonne.

Alors que Daniel me traîne jusqu'au bar, je tente d'attirer son attention. Mais il garde son objectif et une fois atteint, il commande deux verres.

— On ne peut pas aller ailleurs ?

— Pourquoi ?

— Je ne suis pas très friand de ce genre de soirée.

— Allons, Arnaud, tu ne peux pas passer toutes tes vacances enfermées dans ton bungalow. Il faut s'amuser un peu.

J'ai l'impression d'entendre Vinza. Le barman dépose mon cocktail que je prends avec un peu de réticence. J'espère au moins qu'il est bon. Je n'ai vraiment pas envie de passer la soirée là. Voyant que ça ne va pas, Daniel attrape mes mains en reposant le cocktail sur le bar et me sourit.

— On reste un peu et si ça ne te plait vraiment pas, on va ailleurs, ok ?

J'essaye de dire non. Je veux partir. Mais je n'arrive pas à faire sortir ce petit mot tout simple. Non. Mais merde, ce n'est pas difficile à dire.

— D'accord.

Je capitule comme le faible que je suis. Je vais faire ça pour lui parce qu'il a payé un super restaurant, que je lui dois au moins deux boissons et après je ne lui laisserai pas le choix d'aller voir ailleurs. Je reprends mon verre et sirote mon cocktail. J'observe la foule qui se trémousse au rythme de la musique. Trop de corps à corps et d'échange de salive à mon goût. Je vais peut-être essayé de rester au comptoir. Pendant que Daniel discute un peu avec le barman, je reste bêtement accroché à mon tabouret. Mais Daniel finit par craquer, prendre mon verre et le poser sur le bar.

— Mais je n'ai pas terminé.

— Dans une heure tu ne l'auras toujours pas terminé. Allez, viens !

Il me tire sur la piste de danse et commence à se déhancher au rythme de la musique en m'obligeant à le suivre. Je n'ai pas envie de danser. Je n'ai pas envie d'avoir chaud. Et je n'ai pas envie de me retrouver collé à des inconnus.

Au bout d'un quart d'heure, je finis par baisser un peu mes barrières. Daniel fait en sorte que seules ses mains glissent sur mon corps. Il m'embrasse, souffle dans mon cou et se frotte contre moi. Personne d'autre ne m'approche et je lui en suis reconnaissant. C'est au troisième verre que je finis vraiment par me prendre au jeu. Les lèvres de Daniel contre les miennes, ses mains sur mes hanches, nos deux corps enlacés. J'ai envie de lui autant que lui a envie de moi. Tout autour de nous disparait. Il y a juste lui et moi, moi et lui. La musique change de rythme et je me prends au jeu de regarder autour de nous.

Je vois d'autres couples sur la piste se laisser aller à des attouchements bien trop intimes et je me sens rougir de l'audace qu'ils ont. Je ne suis pas stupide non plus au point de me voiler la face. Moi aussi je commence à avoir vraiment besoin de me soulager. Surtout que les mains de Daniel jouent avec ma ceinture depuis un moment. Et elles tentent même de glisser dans mon short sans aucune pudeur. Sauf que malgré le taux d'alcool dans mon sang, je sais quand même où nous nous trouvons.