Un rêve d'Allah TOME I

Chapitre VI

~Uthman~

"_ T'est sûr que c'est là ? Demanda Abdel Karim.

_ Ouais c'est l'adresse, dit mon cousin Saïd en ralentissant la voiture."

Ce soir c'était le diner chez khali Mohamed, comme mes parents n'étaient pas en France alors ce sont Abdel Karim et Saïd qui avaient décidés de m'accompagner en tant que représentants.

Moi, je stressais depuis hier. Je ne faisais que réfléchir en boucle, en me créant des scénarios de toutes sortes.

"_ Imaginer qu'en fin de compte j'leur plaise pas, rétorquais-je inquiet.

_ Alors ça veut dire qu'Allah a mieux pour toi, répondit Saïd comme une évidence et il avait raison.

_ Arrête de stresser frère, intervient Abdel Karim de la banquette arrière, ça dégrade assez ton état.

_ Certes t'as raison Saïd mais, j'vais pas vous mentir, j'me suis fait à l'idée d'épouser cette fille.

_ Alors In Shâ Allah tu l'épouses ! S'exclama Saïd en retirant le contact du moteur."

Nous sortîmes, je portais le bouquet de roses rouges et le panier en osier qui réservait une autre surprise assez bruyante à vrai dire.

Nous marchâmes jusqu'au bâtiment en face et nous montons au sixième étage après avoir dépasser la meute de garçons.

Je respirais un grand coup et sonnais enfin à la porte 200, le cœur qui bat la chamade.

C'était une femme voilée, je dirai dans la quarantaine qui nous ouvra avec le sourire.

"_ As-Salam Aleykûm, vous devez être nos invités, sourit-elle en s'éloignant du passage, entrez, marhaba. Faites comme chez vous.

Nous la saluons avec une poignée de main.

_ Wa Aleykoum el salam, merci, dit Saïd.

_ Je peut savoir qui est notre Imam ?

Je la regarde soudainement.

_ C'est moi, dis-je.

Elle m'inspecta avec le sourire.

_ Ma Shâ Allah.

Avec toute la maladresse du monde je lui tendis le bouquet et la corbeille. Elle ne comprit pas trop alors je commençais :

_ C'est des cadeaux pour votre fille.

Elle fit les gros yeux.

_ Eh bien il ne fallait pas... C'est très gentil, elle les prend, et comment vous appelez-vous ?

_ Moi c'est Uthman, et voici mon cousin Saïd et mon proche ami Abdel Karim.

_ Marhaba, fit-elle toute sourire, installez-vous au salon, mon mari arrive."

Elle nous accompagna et, le choc. C'était exactement comme dans mon rêve. Couleurs des murs, la disposition des meubles, tout !

J'étais abasourdis par une telle coordination et une telle précision.

"_ Abdel, c'est identique à mon rêve, chuchotais-je.