Chapitre 8

6.4K 528 17
                                    


Nous sortons de la maison et les bruits ne deviennent plus que des sons se dissipant au fil de notre avancée. Je n'ai prévenu personne que je partais, mais je suis presque sur qu'ils ne le remarqueront pas à cause de l'alcool ingurgitée. Elle marche d'un pas franc alors que je la suis en étant un peu inquiet.

- Tu es venu en voiture ?

- Non, je ne suis pas très loin. Et j'aime bien marcher.

Je me place à côté d'elle en répondant à son sourire et elle regarde à nouveau devant elle. Durant quelques secondes, j'ai peur qu'un silence pesant ne s'installe entre nous mais elle commence à parler.

- Tu as l'air mal à l'aise.

Sa question me prend de court et elle semble s'en rendre compte. Elle me sourit un peu plus et je réfléchis à une réponse intelligente.

- Non, c'est juste que je ne sais pas vraiment me comporter avec toi.

Elle ne sourit plus et reste silencieuse à son tour.

- La fille bizarre et solitaire que tu as vu sur le toit, c'est ça mon vrai caractère.

- Mais tu es venu ce soir, rétorqué-je sur un ton victorieux.

- Oui parce que je voulais voir si je pouvais être comme tous le monde. Il y a certaines personnes qui ne vont pas dans ce genre de fête parce qu'ils se consacrent entièrement à leurs études, ou parce qu'ils ne se font pas inviter. Je n'y vais pas parce que je n'y trouve aucun plaisir.

- Je comprend que tu puisses ne pas aimer. Mais si tu étais si solitaire tu ne serais pas en train de me parler.

- Alors qu'elle est ta conclusion ? Me demande-t'elle en relevant un sourcil.

- Ma conclusion est que tu veux donner l'impression d'être sauvage mais tu ne l'es pas tant que ça.

Elle soupire lourdement en plaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. Tout autour de nous est calme. Le temps est plutôt agréable, une légère brise remue les feuilles des arbres et il n'y a quasiment personne dans les allées. Seulement quelques voitures entrent et sortent de l'enceinte.

- Je ne me donne pas de genre, je t'assure que je suis réellement comme ça. De la même manière que je t'ai repoussé. Ce n'était pas pour donner l'image de la fille inaccessible, je t'assure. Je sais que beaucoup font ça pour se faire courir après mais ce n'est pas mon cas.

- Je suis désolé de t'avoir sauté dessus Ava.

Je ne sais pas quoi dire à part ça. La tournure de la conversation me déplaît.

- Arrête de t'excuser tu ne m'as pas violé non plus, déclare-t'elle en souriant. Et puis tu m'as dit que c'était juste comme ça je te rappelle.

- Je suis désolé pour ça aussi.

- Tu n'en a pas marre d'être désolé ?

- Non pas vraiment, parce que je suis aussi désolé que Chloé soit venu te prendre la tête, dis-je en souriant.

- Mais qu'est-ce-que tu en sais qu'elle m'a pris la tête ? Si ça se trouves on est devenu les meilleures amies du monde...

Elle reste sérieuse avant de me sourire.

- J'aurais du mal à le croire, elle est complètement idiote et...

- Amoureuse ? Ajoute-t'elle en relevant un sourcil.

- Amoureuse ? Non, non elle n'est pas amoureuse. Elle est comme une petite fille qui fait un caprice pour une poupée.

- Très belle comparaison, alors tu serais la poupée ?

Sur ses lèvresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant