Chapitre 44

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Comme une vieille habitude, je me lève immédiatement de ma chaise pour me diriger vers la porte du toit. Je crois entendre un de mes amis faire une remarque mais je n'en suis pas sur. Je n'y prête pas attention. Pour moi, Ava est ici, puisqu'elle m'a vu dans le restaurant. Mais peut-être n'est-elle pas sur le toit. Mon cerveau s'est mis à espérer si rapidement que je n'ai pas pris le temps de réfléchir à la situation. Je m'en fiche, je dois y aller et vérifier par moi-même. Je prie de toute mon âme pour qu'Ava soit là. Je veux enfin la voir, la toucher, la serrer dans mes bras, sentir son parfum et la douceur de ses lèvres sur les miennes. Je veux simplement être avec elle. Je monte rapidement les escaliers et lorsque j'arrive en haut, je retiens mon souffle. Elle n'est pas là. Au bout de quelques secondes à tourner sur moi je dois m'avouer que je me suis fait des films. Ava passait simplement par là, elle m'a peut-être vu à travers la baie vitrée du restaurant.

Pourtant au moment où j'entend une porte claquer, l'espoir renaît en moi. Là aussi, je me dis que c'est peut-être simplement le patron ou un serveur qui vient me demander de foutre le camp d'ici... La porte s'ouvre et une chevelure brille au reflet de la lune. Elle relève les yeux vers moi et sourit timidement. Je ne sais même pas quoi dire, par où commencer. Nous nous toisons plusieurs secondes sans dire un mot lorsqu'elle murmure "bonsoir". Ce simple mot me donne des frissons, entendre sa voix si près de moi m'apaise et me comble de bonheur. Je m'approche d'elle brusquement mais m'arrête aussi vite lorsqu'elle recule en me demandant d'attendre.

- Si tu t'approches je n'aurais plus le courage de te dire tout ce que j'ai sur le cœur... Et je crois que je dois enfin être honnête avec toi sur ce que je ressens.

Elle sourit légèrement en disant ces mots mais ses yeux brillent. Je ne sais pas si je dois m'inquiéter, mais le fait de devoir garder cette distance entre nous plus longtemps me frustre. Néanmoins je tente de me montrer patient. Je hoche la tête en attendant qu'elle parle.

- Je ne sais pas vraiment par où commencer... J'ai imaginé cette conversation des dizaines de fois dans ma tête, plaisante-t-elle. Mais... Je crois que je devrais d'abord m'excuser. Pour énormément de chose... La première chose était de te laisser entrer dans ma vie parce que je réalise que c'était tellement égoïste... Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne, mais normalement quand on aime quelqu'un on est capable de le laisser partir pour ne pas lui causer de tord... C'est une chose que j'aurais du faire avant. Avant de te faire autant de mal, avant que tu ne tombes amoureux de moi...

Je commence à avoir peur, je me demande douloureusement si elle m'a fait venir ici pour me faire ses adieux. Je reste immobile, mes pieds encrés dans le sol, mes yeux rivés sur elle, mon cœur palpitant à en exploser.

- Tu as fait cette chose que je n'ai pas été capable de faire Evan. Tu m'as laissé du temps, à chaque fois, tu as été patient, attentif, à mon écoute même lorsque je restais fermée... Tu as fait toutes ces choses que personne n'avait jamais fait pour moi. Alors... J'ai eu besoin de temps parce que je m'en veux de ne pas avoir pu te laisser tranquille, parce que ça aurait été pour ton bien... Mais je t'aime beaucoup trop pour te laisser. Je... Je suis incapable de te quitter, je ne le peux pas. Alors oui je suis égoïste, maintenant je me l'avoue. Même si tu voulais me quitter, je te suivrais partout jusqu'à ce que tu cèdes...

Elle sourit un peu plus et je ris discrètement à sa dernière réplique. Mon rire est teinté de larmes, jamais on ne m'avait dit de telles choses auparavant.

- Je ne te quitterai jamais Ava. Jamais.

C'est la seule chose que je suis capable de dire.

- Tant mieux parce que je crois bien que tu es l'homme de ma vie Evan Peters... J'ai mis du temps à le réaliser, j'en suis sincèrement, pleinement, douloureusement désolée, mais je peux te l'affirmer avec certitude maintenant, tu es la plus belle chose qui me soit arrivé dans ma vie. Tu es une personne généreuse, attentionnée, tu as toujours pensé à moi avant de penser à toi. Je ne dis pas que tout sera facile, je sais que tout n'est pas encore réglé entre nous, je sais aussi que je ne suis pas facile à vivre, mais, si tu veux toujours de moi, je crois que je suis enfin prête à me livrer à toi, entièrement.

Sur ses lèvresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant