Je passe ma journée de dimanche à me morfondre et à culpabiliser. Je regrette d'être parti en laissant Ava là-bas, mais je n'aurais rien pu faire d'autre. Je dois attendre demain pour discuter avec le Docteur d'Ava et chercher à comprendre ce qu'il se passe. En attendant, je cherche le numéro de sa mère sur internet pour tenter de parler avec elle. Je sais que ce n'est pas la meilleure idée que j'ai eu, mais je ne sais pas quoi faire, et je m'inquiète beaucoup trop pour rester immobile toute la journée. Elle décroche et même si elle ne me raccroche pas au nez, lorsque je dis qu'Ava ne va pas bien et qu'elle était totalement paniquée hier, elle me rétorque une nouvelle fois que je dois rester loin, et surtout que sa fille ne mérite pas que je me prenne autant la tête. Elle raccroche sans me laisser en placer une et je jette le téléphone violemment sur le sol. Par chance, il ne se casse pas, mais finalement c'est le cadet de mes soucis.Je reste sur mon lit, planté sur mon ordinateur. Je fais des recherches sur le Centre psychiatrique des Landes, je crois que je cherche surtout des informations sur ce docteur. Je ne sais pas ce que je pourrais y trouver, mais je passe plus d'une demi-heure devant l'écran sans succès. Je soupire lourdement en me massant les tempes, le visage d'Ava a hanté ma nuit et me détruit toujours depuis. Connaissant tous ce qu'elle a enduré, je me demande vraiment si elle se mettrait dans cet état juste à cause de rencontres forcées avec sa mère... Je m'imagine divers scénario, du plus simple au pire, je passe des heures à me prendre la tête, puis je prend des cachets pour réussir à dormir. Je descend boire une bière avec mes amis, et je ne sais pas si c'est le mauvais cocktail de l'alcool et des médicaments, mais je m'endors jusqu'au soir. En début de soirée, je téléphone au Centre pour prendre des nouvelles d'Ava, mais je me fais rembarrer. Je suis impuissant, je ne peux rien faire. Je pense à appeler ma mère pour lui demander si elle peux m'aider, me renseigner, n'importe quoi, mais je réalise que je ne suis pas prêt à parler de tout ça.
Je vais me coucher en passant une partie de la nuit à regarder des séries. J'essai de me changer les idées comme je peux. Le matin arrive beaucoup trop lentement, et je me prépare très tôt pour prendre la route. Je croise quelques amis à moi qui me demandent où je vais, et je me contente de mentir en disant que je dois me rendre à mes cours de psychologies. Finalement, mon mensonge n'est pas très éloigné de la réalité... Je suis directement sur le terrain.
Je patiente une dizaine de minutes avant que les portes ne s'ouvrent. Je ne sais pas comment va se passer ma rencontre avec le docteur, mais j'ai beaucoup de questions à lui poser, et je risque de ne pas garder mon calme très longtemps s'il n'y répond pas. J'arrive à l'accueil et je rencontre deux femmes, dont celle qui a été aimable avec moi les deux fois précédentes. Elle me reconnaît et me demande de patienter alors qu'elle va voir si le médecin est disponible pour me recevoir. Elle revient, et m'informe qu'il sera disponible d'ici une demi-heure. J'attend patiemment dans le salon de l'entrée en feuilletant des magazines. Dès que la plus âgés des deux disparait, je m'approche à nouveau de l'accueil pour questionner la jeune femme.
- Je suis désolé de vous déranger à nouveau, mais est-ce-que vous savez comment va Ava ?
- Je comprend que vous soyez inquiet, je sais qu'elle ne va pas très bien mais je ne sais pas grand chose malheureusement... Je ne préfères pas vous dire de bêtises.
- Je comprend, merci quand même.
Je souris poliment en me rasseyant sur mon siège. L'homme âgé sort de son bureau et marche le long du couloir en raccompagnant quelqu'un. Il lève les yeux vers moi mais il m'ignore en filant droit devant. Il revient et commence à discuter avec la jeune femme à l'entrée.
- Comment allez-vous Sarah ?
- Bien merci, le jeune homme ici est là pour vous voir...
Il se retourne vers moi alors qu'elle me montre avec un mouvement de tête et je le fixe à nouveau. Je sais qu'il me reconnaît tout de suite, je me lève et je m'approche de lui en lui montrant que son âge et son métier ne m'intimide pas. Ni même le fait qu'il m'ai conseillé de ne pas revenir ici.
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Sur ses lèvres
Любовные романы"Elle m'a tenté, elle m'a envouté, elle m'a poussé à aller plus loin que je ne l'avais jamais été. J'en suis tombé amoureux, aussi rapidement qu'on puisse le faire, sans que je ne puisse rien contrôler. Et je lui en ai voulu. Je lui en ai voulu de m...