Chapitre 42

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Nous roulons jusqu'à la maison en silence. Je tente un rapprochement en posant ma main sur la sienne mais elle la retire immédiatement. Je n'ai pas fait preuve de fierté depuis le début de notre relation, ou très peu, et je réalise que ça peux vraiment tout foutre en l'air en un rien de temps. J'ai peur de ne pas pouvoir rattraper la situation cette fois-ci. Ava semble blessée, vexée, elle ne cédera pas avec un peu d'affection ou de simples excuses. Elle s'est excusée malgré ce qu'elle a vécu et malgré tout j'ai réussit à retourner la situation. Nous arrivons après une longue vingtaine de minutes de silence et je repère quelque chose devant le portail.

- C'est quoi ça ?

Je me pose plutôt la question à moi-même et je m'arrête avant de descendre. Je crois que c'est un sac mais je n'en suis pas sur. Je m'approche et me confirme ce que je pensais voir. J'apporte le sac et j'ouvre ma portière. Ava me regarde et affiche une expression incompréhensible. Elle semble perdue mais je n'en suis pas sûre. Depuis un moment j'ai du mal à lire en elle, alors que je commençais quelque peu à la comprendre.

- Ce sont mes affaires...

Elle retourne son attention devant elle alors que j'essai de comprendre. Elle me surprend en lâchant un petit rire ironique.

- Quel putain de lâche...

- Quoi ?

Elle me regarde comme si j'étais un imbécile et je réalise que j'en suis vraiment un. Son père a laissé son sac devant le portail puisqu'elle est parti sans le prendre. Il aurait pu sonner, le laisser à mes parents, il aurait même pu attendre sa fille mais non, il n'a rien fait de tout ça. Il s'est contenté de laisser le paquet comme ça, comme si ce n'était rien. Certes les premiers voisins sont très loin, mais il s'agit là d'affaires personnels. Il a sûrement encore moins de savoir vivre que sa mère. Je veux tenter de consoler Ava de ce manque de tact mais je ne sais pas comment m'y prendre car j'ai peur qu'elle ne me repousse une nouvelle fois. J'ouvre le portail et nous entrons dans le jardin avec la voiture. En me garant je réalise que la voiture de mes parents n'est pas là, ils ont du sortir. Ava lâche un soupire de soulagement en le comprenant également.

- Ne t'inquiètes pas, ils ne savent rien de toute façon.

- Comment ? Me demande-t'elle en fronçant le sourcils.

- Hier soir ils ont été se couchés en pensant que tu étais encore avec ton père. Je leur ai dit que tu avais beaucoup de temps à rattraper avec lui. Ils ont du croire qu'on dormait encore en partant ce matin. Donc ils ne savent rien de ce qui s'est passé.

- Okay...

Elle ne dit rien de plus et j'enfonce la clé dans la porte pour entrer dans la maison. Nous montons dans la chambre et elle pose son sac en regardant brièvement ce qu'il y a à l'intérieur. Elle récupère des sous vêtements, un pull marinière et une jupe bleu marine avant de retirer son manteau pour le poser sur ma chaise. Mon lit est toujours parfaitement fait puisque je n'ai pas dormi.

- Tu ne veux pas te reposer un peu ?

- Non. Je vais aller me prendre une douche et me changer pour partir.

Je me dis qu'elle bluffe et qu'elle ne le fera pas vraiment. J'essai de m'en convaincre pourtant elle semble plutôt sincère. Elle se dirige vers la salle de bain avec ses affaires et referme la porte entièrement. Je regarde cette porte durant plusieurs minutes, même en sachant qu'elle est là, je la sens à des milliers de kilomètres de moi. Je veux encore sentir ses lèvres sur les miennes, je n'en ai pas assez profité tout à l'heure. Je n'ai pas réalisé la chance que j'avais de l'avoir près de moi. Je veux aller la rejoindre et lui demander de ne pas me laisser, mais je préfère lui laisser de l'espace. Elle réalisera peut-être toute seule que ce n'est pas la solution.

Sur ses lèvresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant