Chapitre 43

3.9K 343 6
                                    


Le soleil à peine levé, je suis déjà en route pour retourner à l'université. J'ai passé mon après-midi avec mes parents, un peu surpris du départ précipité d'Ava et du mien imminent. Je leur ai donné quelques informations sur ce qu'il s'était passé, notamment la situation entre ma copine et son père, mais je me suis abstenu de leur parler de ma nuit blanche et de la cause. Je ne leur ai pas dit que nous nous étions disputés, seulement qu'Ava avait du partir pour remplir quelques papiers urgents pour sa nouvelle chambre, ce qui est absolument faux, évidemment. Je me suis beaucoup confié à mes parents ces derniers temps, plus que je ne l'avais jamais fait, et ça m'a fait du bien, mais je ne pense pas avoir besoin de tout raconter non plus.

Je roule en réfléchissant à une technique d'approche. Hier je n'ai pas envoyé de message à Ava après qu'elle m'ai confirmé être bien arrivée, j'ai voulu lui laisser du temps. Je ne l'ai donc pas prévenu de mon arrivée même si elle doit s'en douter. Mon besoin d'elle doit se lire à des kilomètres à la ronde. Je peux paraître désespéré mais je suis simplement amoureux. Non. Pas simplement. Ça n'a rien de simple. Ce n'est pas notre histoire, c'est l'amour. Il y a trop de sentiments divergent, trop de doutes, trop de bouleversements et pourtant, je ne changerai ça pour rien au monde. Avant ça, ma vie était bien, mais je ne rencontrais pas toutes ces difficultés et ces joies qui finalement donne du piment à mon quotidien. Avec elle, je réalise que les études, le boulot, rien de tout ça n'a de réelle importance par rapport à l'amour. Je me suis investi dans notre relation, dans mon besoin de la savoir heureuse. Je n'ai pas abandonné à la première complication, je ne le ferais jamais, et surtout pas maintenant, pas après avoir traversé tout ça. Et je sais que ce n'est toujours pas finit, mais ce n'est pas pour autant que je me sens découragé.

Quelques heures plus tard, je me retrouve à nouveau dans ma chambre d'étudiant comme si je ne l'avais jamais quitté. J'envoyais quelques fois des textos à mes potes, mais j'avoue m'en être un peu éloigné. Lorsque j'en retrouve quelques uns à traîner dans le salon ils m'accueillent avec enthousiasme. Je bois un café avec eux en évitant de leur parler de mes aventures, je leur dit juste que j'étais chez mes parents, puis nous parlons de cours, de la vie ici qui n'a pas changé. J'ai raté moins de deux semaines de cours et pourtant j'ai l'impression que j'ai quitté cet endroit depuis des mois. Je retourne dans ma chambre et je range un peu mes affaires. Je pourrai tout de suite retrouver Ava, mais je n'ose pas lui envoyer de message. Je me dis qu'elle est sûrement en cours ou occupée à s'installer comme si elle repartait de zéro. D'une certaine manière j'ai l'impression de recommencer moi aussi. Je vais reprendre les cours, je vais surtout poursuivre mes nouveaux cours de psychologies, je vais devoir arranger les choses avec Ava. Tout me semble inconnu, je ne sais pas trop comment m'y prendre. Je repense à la fille sur le toit, l'inconnue prête à se jeter, son rire moqueur lorsque je lui montre que j'ai peur de ce qu'elle pourrait faire. Ces moments me semblent faire parti d'une autre vie. Est-ce-que je suis toujours ce garçon un peu naïf qui tente de comprendre une fille trop compliquée ? Je sors avec elle, nous sommes un couple... Je ne sais pas vraiment si nous le sommes. Je ne sais pas comment ressentir ce qu'il se passe dans ma vie. J'avoue être complètement déboussolé à présent. Si bien que je ne contacte pas Ava de plusieurs jours.

Elle ne me donne pas de nouvelles. Je commence à écrire plusieurs messages que je supprime, parce que je ne sais pas quoi lui dire. Elle me manque, je ne pense qu'à elle, jour et nuit. Pourtant je ne sais pas comment m'y prendre, je prie pour qu'elle vienne à moi mais elle ne le fait pas. Je me lève tôt tous les matins pour la croiser en cours, la voir directement serait plus simple pour moi. Ma mère m'appelle et me demande comment va Ava, elle s'inquiète et moi aussi mais je ne le lui dit pas. Je mens. Je dis qu'elle va bien. Une autre semaine commence et je n'ai toujours pas de nouvelles. Je décide de lui envoyer un message lorsque je comprend qu'elle m'évite clairement. Ava se rendait tous les matins en cours à la première heure, je ne l'y ai pas vu une seule fois.

Sur ses lèvresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant