Les six éléments

Chapitre 43 -Kelly-

Une douce brûme du soir flotte sur la petite banlieu où je vie. Aujourd'hui le ciel semble plus gris et la mer plus violente. Pourtant je ne devrais pas être surprise en ce temps-ci de l'année. Un long printemps froid et pluvieux nous envahit depuis maintenant deux mois. Je me concentre sur le son de l'eau qui frappe la parroie rocheuse, assise sur un vieux banc en bois. J'aime venir voir le coucher du soleil, avec ses belles couleurs rosées et oranges. Dommage que le ciel soit couvert ce soir. J'aurais bien aimé avoir la volonté d'aller terminer mon devoir en psycologie, mais je reste clouée sur le banc. L'air est humide et déségrable, mais pourtant je suis ici depuis des heures. J'ai terminé la lecture de mon roman pour mon cours de philosophie. Un vent froid se lève tout à coup, alors je cache mon nez dans mon foulard par habitude. Il va probablement bientôt pleuvoir, je devrais retourner à la maison avant que mon copain ne s'inquiète.

- Hey blanche neige! S'inquit joyausement se dernier en posant un doux baiser sur le dessus de ma tête.

Depuis un moment maintenant, blanche neige est surnom puisque mes cheveux sont aussi blanc que cette dernière.

- Bonjour toi, souriais-je alors que Simon vient s'assoir à côté de moi.

Il prend ma main dans la sienne et me sourit à pleine dent. Cela fait maintenant un an et cinq mois que nous sommes en coupls et que nous vivons dans un petit cartier à quelques kilomètres d'ici.

- On t'a déjà dit que tu étais ravissante même dans les paysages les plus tristes et sombres? Demande-t-il avant de m'embrasser.

Je pose ma tête sur son épaule sans rien dire et nous restons ainsi un bon moment.

- As-tu mangé?

- Je suis allée à la maison après le travail et j'ai mangé la dernière pointe de pizza, rigolais-je.

- Alors madame se permet beaucoup de chose en mon abscence, plaisante-t-il à son tour.

- J'ai passé la journée à vendre de stupides paires de soulier, dis-je soudainement avec moins d'entrain.

- Bientôt tu auras terminé tes études et tu pourras ensuite faire un métier que tu aimes ma chérie, chuchote-t-il en caressant mes cheveux.

Incapble de répondre, je tourne la tête vers lui et l'embrasse à mon tour. Il me repousse avec délicatesse et m'invite à me lever en disant d'une voix douce :

- Nous allons quelque part. Suis-moi.

Je me lève avec lenteur, peu enjouée par sa proposition. Je me dirige vers sa petite voiture bleu foncée, juste avant de me faire fouetter le visage par le vent. Serrant mon poing sur la poignée du conducteur, je déglutis avec difficulté me demandant comment le vent pouvait autant me manquer de respect. À croire que je n'ai jamais été sa fille. Cela fait deux ans maintenant que mon pouvoir m'a été cruellement arraché et même avec la chaleureuse compagnie que Simon m'apporte, je ne m'étais jamais sentie aussi seule. Pour me faciliter la tâche, j'ai décidé de rompre tout contacts avec le cercle, effrayée de me souvenir de mon passé. J'embarque finalement dans la voiture en forçant un sourire.

- Alors où allons-nous?

- Tu verras! Répond-t-il avec entrain.

Je tourne la tête vers ma fenêtre ignorant la musique à la radio. Plongée dans mon monde, j'observe avec un brin de tristesse les nuages gris tourner en rond au-dessus de nos têtes. De petites goutelettes finissent par tomber conter la vitre. Je colle ma tête conter celle-ci et ferme les yeux pour sentir sa froideur. J'ai appris à aimer la pluie. Dans les moments où l'ont marche sous ce rideau glacial, nous pouvons pleurer sans que personne ne nous voie. Les larmes se confondent si bien avec la pluie.