Jade Et Bradley Tome I

Chapitre 1

Hope you'll enjoy, J.

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Je marche sur le trottoir, rêveuse. Je rêve souvent. Je suis souvent dans la lune, comme le dit ma mère. Je m'en rends compte, mais c'est incontrôlable. C'est en grande partie parce que j'ai une âme d'artiste. Provenant, d'après ma mère, des gènes paternels. En effet, mon père est un grand artiste. Étant très connu, et ayant énormément de succès, il bouge beaucoup. Donc je ne le vois quasiment jamais. Mais c'est surtout parce que mes parents sont... séparés.

Enfin, passons.

Il y a quelques minutes, j'ai croisé Bradley, un mec du collège. Je sortais de la boulangerie-pâtisserie, et lui entrait... on s'est rentrés dedans. Et là, il a fait la chose à laquelle je ne m'attendais pas le moins du monde !

Il s'est excusé.

À moi, Jade Mahone. Autant vous le dire tout de suite: sur l'échelle de popularité au collège, je suis en dessous de zéro. Pourquoi ? Et bien tout simplement à cause de ma timidité et de mon caractère rêveur. Mais aussi parce que, la mode, je l'envoie chier, le maquillage, je connais pas, et puis c'est également dû au fait que je sois toujours scotchée à un livre, cachée derrière. Voici une autre de mes qualités: bouffeuse de livres.

Et là encore, pourquoi ? Parce que "j'ai pas d'amis", donc les livres sont ma roue de secours. Ce n'est pas seulement pour ça, mais bon... Je ne préfère pas y penser. Même si Bradley en est justement une autre, de raison.

Alors, quand il s'est excusé, autant vous dire que ça m'a fait un choc. Combien de fois j'ai été bousculée dans les escaliers, sans avoir droit à des excuses, combien de fois j'ai été malmenée, par lui et ses amis...

Flashback

Je reste plantée sur le seuil de l'entrée, la main sur le battant de la porte.

Bradley se racle la gorge, et je sors de ma contemplation. Parce que oui, malgré le fait que je sois perdue dans mes pensées, mes yeux, eux, le détaillaient sous toutes les coutures.

Parce qu'il faut avouer qu'il est vraiment, vraiment, vraiment beau. Irrésistible, avec ses cheveux bruns et ses prunelles noisettes, son corps athlétique, son menton d'Apollon et son sourire charmeur.

-Tu devrais fermer la bouche, Jade, me réveille-t-il avec un sourire en coin.

Mais... Comment connaît-il mon prénom ?

Une sensation bizarre et de mauvaise augure me monte aux joues, j'avale péniblement ma salive et articule un pathétique:

-Ah oui... Désolée.

Il sourit. Je fonds. Oubliées toutes les fois où il m'a manquée de respect, sans pourtant notifier ma présence. Oubliées toutes les fois où il me regardait de haut, tandis que lui et ses amis se moquaient de moi sans scrupules.

-Tu devrais aussi te rafraichir, t'es rouge..., ajoute-t-il, moqueur.

Je rougis !? Oh la honte...

Il continue:

-Et tu devrais aussi me laisser passer.

-Ah oui... Désolée.

Je ne sais dire que ça, ma parole !

En même temps avec un Dieu de la beauté devant soi, aussi imbu de lui-même et arroguant soit-il, tu ne peux faire autre chose que de le regarder, laissant ton cerveau de côté, ne gardant qu'un minimum de mots indispensables en poches.