Jade Et Bradley Tome I

Chapitre 20

PDV JADE

Alors que je marchais en direction de chez moi, je réalisa qu'à partir de demain, les grandes vacances d'été débuteront. Et ça m'étonnerait que je revois Bradley d'ici-là.

Lorsque j'arriva chez moi, mes fesses prirent automatiquement place sur ma chaise, à mon bureau, sur lequel trainait mon ordinateur portable. Je me confia à mon journal le temps de quelques minutes, puis alla brancher mon téléphone, qui était déchargé.

Au moment où il s'alluma, je le sentis vibrer puis sonner, signe que j'avais reçu deux messages d'un numéro inconnu.

J'ouvris le premier, découvrant alors qu'il provenaient de Bradley.

"Slt c Brad. T ou?"

Puis le second :

"Prk t parti?"

...

Comment osait-il me dire ça après ce qu'il venait de faire?

D'accord, logiquement, je ne peux pas dire qu'il m'a trompé, puisque nous ne sommes pas en couple...
Mais je ne peux quand même pas dire non plus qu'il ne s'était rien passé lorsqu'on a dansé!

Je posa mon téléphone sur la table de chevet et décida d'ignorer le message une fois pour toute.

PDV MÈRE DE JADE

Je toqua trois fois à la porte du bureau du patron.

-ENTREZ ! Hurla sa voix.

J'entra dans le bureau en prenant soin de refermer la porte.

-Bonjour Christine, allez-vous bien? , me salua le patron d'une voix éraillée,

-Bonjour Monsieur. Je vais bien, je vous remercie... Et vous?

Assis sur son fauteuil en cuir, mon patron paraissait extrêmement fatigué. Des poches de cernes mauves se dessinaient sous ses yeux, et sa peau ridée tombait.

-Je vais aller droit au but, Christine. Mon état de santé se dégrade. Mon coeur ne supporte plus la fumée de la cigarette... J'ai un cancer depuis plusieurs années. Mon médecin m'a dit il y a de cela une semaine que je n'ai plus que quelques mois à vivre.

Il respirait difficilement.

-Je... Je suis vraiment désolée Monsieur... Y a t-il quelque chose que je puisse faire? Je peux appeler la secré-

Il me stoppa en levant la main.

-Je..., il inspira longuement, ...je voudrais que vous donniez ceci à ma secrétaire... C'est la liste de tous les pays que je voudrais visiter avant de...mourir.

Je prit la feuille qu'il me tendait.

-Fi-finalement... Je voudrais que ce soit vous qui organisez mes voyages. Je vous plus confiance à vous qu'à...cette "soit-disant" secrétaire qui mâchouille son stylo toute la journée !

Il commença à rire, mais ce rire fut progressivement remplacé par une quinte de toux.

Je me précipita vers le pichet d'eau sur la commode, et remplit rapidement un verre en plastique avant de le donner à mon patron.

Il but une ou deux gorgées avant de reposer le verre.

-Merci...

-Oh, et se sera tout ? , demandais-je en montrant sa liste.

-Eh bien...

Je m'approcha pour mieux l'entendre :

-Que dites-vous ?

-Vous savez, ma chère Christine, que je n'ai point de progéniture..., me dit-t-il sur le ton de la confidence.

J'opina de la tête.

-Vous avez toute ma confiance, vous le savez?

Même mouvement.

-Vous savez aussi que je vous considère presque comme la fille que je n'ai jamais eu?

-Oh, vraiment ? , dis-je, hésitante.

Le patron me souria.

-C'est pour cela que j'ai donné l'ordre à mon avocat de vous donner tout mon héritage, et que, à ma mort, vous me remplacez en tant que patronne de mon entreprise, conclut-il.

Les larmes me montèrent aux yeux, qui, eux, étaient écarquillés de surprise.

-P-par...Par-pardon???

-Non-non-non...Vous m'avez très bien compris Christine, dit-il avec sérieux.

Je dois rêver Mon Dieu, ce n'est pas possible !