Jade Et Bradley Tome I

Chapitre 8

Aujourd'hui on est Vendredi. Dernier jour de la semaine. Toute la nuit, et toutes les autres nuits j'ai pensé à lui.

Pourquoi suis-je aussi obsédée par lui ? C'est vraiment ça l'amour ? Suis-je vraiment amoureuse ? En tout cas, ça fait mal. Très mal. J'ai l'impression d'avoir le coeur en mille morceaux depuis hier. J'ai pleuré, sans bruit, alors que mon coeur me disait d'éclater en sanglots. Un moment Bradley est si gentil avec moi, et puis l'autre il devient hautain et me méprise...

Je me lève et ouvre mon placard. Je prends à la volée un slim bleu et une chemise blanche légère. J'attache en suite négligemment mes cheveux en chignon, n'ayant ni le moral, ni le courage des les coiffer. C'est une bataille trop dure et j'ai trop mal aux yeux, cela me fatiguant.

Évidememment il y a toujours cette mèche trop courte qui me tombe sur le côté du visage. Ma mère me dit que c'est sexy. Mais ça m'agace plus qu'autre chose, personnellement. Elle vient obstinément se remettre un peu devant mon œil.

Une demi-heure plus tard, je mets mes bottes blanches, j'attrape une écharpe, mon sac et sors de la maison. Comme d'habitude, ma mère est déjà au travail. Elle n'a jamais le temps de m'emmener. Pourtant je ne lui en veux pas trop, elle me dit souvent que le travail c'est très important. C'est comme ça que l'on obtient ce que l'on désire et je me suis toujours acharnée à faire pareil qu'elle à l'école.

J'arrive enfin à l'entrée du collège. Je ne peux pas m'empêcher de repenser à Bradley: et si on se croise dans les couloirs, qu'est-ce qu'il va faire, ou dire ? Va-t-il encore se moquer de moi ? Me lancer des piques, ou faire semblant de ne pas m'avoir vue et en bousculer "sans faire exprès", sous les rires de sa bande d'amis, comme il l'a fait durant toute cette semaine ?

...Oh.

Mais suis-je bête, il va m'ignorer bien sûr. Parce qu'hier un surveillant l'a attrapé, et lui a foutu la honte de sa vie avant de lui donner une ou deux heures de colle. Ce surveillant avait, au fur et à mesure, bien comprit le manège de Bradley et avait attendu le bon moment pour le prendre en flagrant délit.

Quelle honte pour Mônsieur ! Il ne m'avait plus parlé, ni regardé par la suite...

Tout à coup, je me heurte à quelqu'un. Tout de suite je pense: Bradley. Je relève lentementement la tête et je vois...une fille. Je ne la connais pas et je ne l'ai jamais vue au collège. Une nouvelle, sans doute.

-Oh, désolé, je regardais pas où j'allai, m'excusai-je,

-Non-non c'est moi, je marchais trop vite!

Elle est grande, brune, les yeux vert-noisette, et ses cheveux sont ondulés.Et elle a un look plutôt afro-américain.

Elle s'aperçoit sans doute que je la comtemple avec intensité parce qu'elle me dit:

-Oui, je sais, c'est pas commun...Mais j'aime ce style, dit-elle en grimaçant à propos de sa touffe en liberté.

-Ah bon ? C'est vraiment joli pourtant...

Elle sourit.

-Tu es en quelle classe?

-301, et toi, répondis-je, 

-Alors on est dans la même classe ! S'exclame à ta elle joyeusement.

-Oh !

Que dire d'autre ?

-D'ailleurs, continue la ravissante jeune fille, tu pourrais me montrer le secrétariat s'il-te-plaît ? Je me suis un peu perdue..., admet-elle avec gêne.

Je parie que si elle n'avait pas eu une peau foncée, je l'aurait vue rougir légèrement...

J'esquisse un sourire accueillant et poli, et lui demande de me suivre.

Nous nous présentons mutuellement et la conversation est lancée, au cours de laquelle ma timidité disparaît peu à peu pour laisser place à de la joie.

Cette fille respire littéralement la joie et l'énergie, tout autant que l'assurance, étant totalement extravertie.

Je crois que je commence à me faire une amie...

Et je l'apprécie déjà beaucoup.

Les contraires font paire, non ?