Chapitre 22 : Il pleut dans mon coeur

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Christopher :

Son entrée discrète m'avait troublée. Ce n'était pas dans mes habitudes de me faire surprendre et le fait qu'elle possède un bouclier cérébral ne me laissait pas discerner sa présence mentale. En plus, elle marchait plus silencieusement qu'un fantôme.

Rose se posta devant Élisa, appuyé sur le bureau en attendant une réponse, faisant comme si je n'existais pas.

- Je ne vois pas ce que tu veux dire, tu es une élève comme les autres Rose, souffla Élisa.

- Arrête, s'écria Rose. Je ne suis pas idiote. Croyais-tu vraiment que je resterais dans l'ignorance à jamais ? Où, dis-tu simplement cela pour t'en convaincre ?

Je n'étais pas concerné par ces disputes et n'avait donc rien à faire ici. De plus, je n'avais aucunes envies de m'attirer plus d'ennuis que ceux que j'avais déjà. Je m'avançai doucement vers la sortie dans le but de m'échapper.

- N'y songe même pas, s'écria Rose.

Elle tourna sa tête en direction de la porte et elle se referma d'un coup sec juste avant que je ne la franchisse. Son regard ne trahissait aucune émotion, il était... transparent. Elle avait réussi à créer une impartialité totale.

Résigné je me laissai glisser contre le mur et je restai ainsi pour analyser la scène. Rose parlait comme si elle avait milles ans et pourtant elle n'en avait que seize. 

Je vis Élisa secouer la tête de son fauteuil en articulant silencieusement « Vous ne savez pas ce que vous avez fais... ». Je pense que ce qui m'inquiétait le plus, c'est qu'elle avait l'air terrifié.

- Pourquoi ne pas lui expliquer alors, demanda Rose qui l'avait surement aperçus. Pourquoi ne pas m'expliquer ?

Elle allait lui répondre mais Rose ne lui laissa pas le temps.

- Ne te fatigue pas. Il le sait, et moi de même. Peut-être ne comprend-t-il pas encore mais moi si.

Ce qu'elle disait n'avait aucun sens. Je n'avais rien vu qui puisse expliquer tout ça. Ou peut-être que... J'avais entendu des brides de conversations entre Élisa et sa sœur dans la zone des souvenirs effacés du cerveau de Rose. Elle disait que si jamais un jour elle se souvenait de ces quelques mots, elle n'aurait pas de vie normale. Elle ne serait plus normale. Ou du moins pas comme elles se la représentait.

- Rose, tu ne me feras pas de mal. Tu dois te calmer et nous en rediscuterons plus tard, la supplia la directrice.

Rose tomba à la renverse sur la chaise avant de se prendre le visage dans ses mains. Élisa n'arrêtait pas de regarder l'horloge au dessus de ma tête. De toute évidence, elle attendait quelqu'un...

Rose :

- Pourquoi ne m'as tu rien dit, réussis-je à bafouiller.

Depuis que j'avais visionné chaque millième de seconde de ma vie, je n'arrivais toujours pas à accepter le fait que tout le monde m'ai trompé depuis le début. J'avais vu ma mère. Je me rappelais de tout. De chaque conversation. Je me rappelais de toute les fois où l'on m'avait dissipé la mémoire et changé mes souvenir. Mais j'étais plus lucide que jamais désormais.

- Je n'en avais pas la permission et j'en suis désolée. Rose je sais que tout ces derniers changements te sont difficiles à accepter mais tu dois partir, m'implora Élisa.

ValandilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant