Chapitre 25 : le début de la fin

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Arthur :

Cet animal était tout ce qu'il y avait de plus étonnant. Voir un minuscule chat taquiner un dragon de deux mètres, c'était très... bizarre. Surtout quand celui-ci ne bougeait pas. Ou alors, quand il rendait ses coups au chat, et qu'il employait toute la douceur possible pour ne pas lui faire de mal.

La lourde porte du jardin claqua derrière moi et les pupilles de Blãsie s'agrandirent soudainement. En me retournant, je vis Rose le regard ailleurs. Blãsie se précipita vers elle, renversant un ou deux pots de fleurs au passage, mais elle le repoussa d'un simple coup d'œil autoritaire. Intrigué, je lui demandai :

- Qu'est-ce qui ce passe?

Mais elle me fit signe de sa main libre qu'elle n'avait pas envie de parler. C'est comme ça que nous fonctionnions. Si elle ne voulait rien me dire, cela ne servait à rien que j'insiste.

Elle se dirigeait vers la porte déjà ouverte de la maison, quand elle s'arrêta à l'entrée. Elle resta ainsi quelques secondes, paralysée par une réflexion personnelle. Elle leva la main comme si elle s'apprêtait à me confier quelque chose mais se ravisa avant de disparaître dans l'entrée. Je l'entendis juste  souffler :

- J'ai besoin de rester seule.

Tout attristé par le comportement de sa maitresse, Blãsie alla se rouler en boule dans un coin du jardin et, comme en concordance avec sa conduite, un son extraordinaire sortit de la maison. 

J'avais appris à apprécier l'amour de Rose pour le violon. C'était belle et bien un prodige de la musique.J'avais d'abord été surpris voir un peu gêné par le fait qu'elle en joue assez souvent. Je dirais même très souvent. 

Mais, au fur et à mesure des jours, cette musique avait commencée à faire partie intégrante de mon quotidien. Ce n'était pas toujours très joyeux mais elle avait le don de m'emprisonner dans son violon.

Je sursautai en entendant quelqu'un frapper à la porte. J'allai vérifier que je n'avais pas rêvé et, à ma grande surprise Christopher était sur le pas de la porte.

- Je peux entrer ? Je dois voir Rose.

Cela faisait bien longtemps qu'il n'était pas venu ici. Depuis que Rose habitait avec moi, il n'y avait pas beaucoup de personne qui était venu dans cette maison... J'ouvris la porte et le laissai entrer malgré tout. Il s'arrêta après avoir fait un mètre. Je savais parfaitement pourquoi :

- C'est le dragon de Rose, lui dis-je. Écoute je sais pas si c'est une bonne idée que tu rentres à l'intérieur. Tu sais...

Il porta un doigt à sa bouche pour me signifier de me taire. Puis il s'avança de quelque pas. Il n'était pas très conseillé de s'approcher d'un dragon lorsqu'il ne vous connaissait pas. Surtout quand son détenteur n'était pas là. Inquiet de ce qui pouvait arriver, je déclarai :

- Chris', vaut mieux pas que tu essaie...

- Est-ce Rose, demande-t-il en désignant l'étage.

Je mis du temps à comprendre de quoi il parlait. J'était tellement habitué à sa musique que j'en oubliais parfois la première fois que je l'avais entendu jouer. Pour toute réponse, je hochai la tête interdit.

Christopher :

Chaque frottement sonnait clair à mes oreilles. Aspiré par ce tourbillon de note, je sentais la colère, le chagrin, la solitude, la mélancolie... Non, j'entendais tout cela. J'entendais ces émotions cachées. Toutes plus étonnantes les unes que les autres. C'est comme si j'étais dans sa tête sans vraiment y être. Je sentais chaque note glisser dans mes oreilles.

ValandilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant