Chapitre 65 : De retour parmi les vivants

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Rose s'assit sur le banc. Munie de ses lunettes, elle voyait toutes les frontières magiques qui aurait put la trahir. À ses côtés, Ludivine fixait le vide devant elle. Elle semblait être replier au plus profond d'elle-même

 -  Nathan ne savait pas que tu avais une sœur ?

Ludivine passa une main sur son visage et s'enfonça d'avantage dans le banc.

 -  Je t'avouerais que je n'ai pas vraiment d'évoquer le sujet maintenant, répondit-elle d'une faible voix. Ce n'était pas vraiment le fond de ta question, alors reformule. Peut-être que discuter d'autre chose me fera oublier, le temps d'un instant...

Rose fut surprise de voir que même dans ce moment difficile, Ludivine parvenait toujours à lire en elle comme dans un livre.

 -  Tu es trop facile à déchiffrer Rose. Et ça, même Aaris ne te l'enlèvera pas.

Elle était toujours arrivée à lire sur son visage. Depuis le premier jour. Sa capacité à savoir ce que pensait Rose avant même que l'idée ne lui vienne d'y penser la surprenait à chaque fois.

 -  Depuis combien de temps tu connais votre contact à Paris.

Une lueur de mélancolie brilla dans les yeux de Ludivine. Elle avait réussis à la faire penser à autre chose, mais ça n'avait pas l'air plus joyeux. Ludivine inspira profondément avant de se lancer dans son récit.

 -  Lorsque j'ai pris mon poste il y a quelques années, je me suis débrouillée pour que ma première mission soit à Paris. Je savais que ma sœur travaillait ici. Quand elle a pris la décision de quitter notre village, elle m'a laissé une adresse pour correspondre avec elle. J'ai réussi à lui rendre visite, et quand elle m'a proposé de venir manger chez elle, j'ai trouvé un prétexte pour laisser mes collègues à l'Hôtel où nous logions. Je me suis rendu chez ma sœur, et j'ai découvert qu'elle aidait plusieurs réfugiés à reprendre le contrôle de leur vie. Aaron en faisait partie. Baisse la tête, ordonna-t-elle soudainement.

Étonné par ce brusque changement de conversation, Rose s'exécuta. Dans les secondes qui suivirent, elle entendit un officier s'adresser à Ludivine.

 -  Il me semble que ceci vous appartient.

Il lui tendit un paquet en ignorant les protestations de Ludivine et se pencha pour lui chuchoter un seul mot de trois syllabes qui interrompit toutes protestations de la part de la jeune elfe. Lorsqu'il s'éloigna elle ouvrit le paquet et découvrit une petite boite carré.

 -  Cécilia, murmura-t-elle en essuyant la larme qui coulait sur sa joue.

Elle n'ouvrit pas la boite et la rangea rapidement dans sa poche en surveillant les alentours. Rose ne posa pas de question. Ludivine était suffisamment honnête avec elle pour comprendre qu'elle en expliquerait l'origine en temps voulut.

 -  Quatre ans, répondit-elle finalement après avoir été interrompu, ça fait quatre ans que je le connais. J'ai choisi de me spécialiser dans les missions sur la capitale et il y en a eu beaucoup ces dernières années... Aaron possède cette maison depuis trois ans maintenant. J'ai gardé contact avec lui et j'ai parlé de cette connaissance en qui j'avais une confiance aveugle à Anne. Depuis, on loge chez lui dès que nous venons ici.

Rose l'écoutait avec attention. Jamais elle ne serait doutée que quelqu'un se confie à elle avec autant de franchise. Ludivine semblait soulagée de parler. Elle ouvrit plusieurs fois la bouche avant de se décider à réellement dire ce qu'elle pensait.

 -  Des fois je t'envie Rose. Pour toutes les libertés que tu peux te permettre, s'empressa-t-elle d'ajouter en voyant l'air contradictoires que Rose affichait. Si je faisais ce que me dictait ma conscience, je serais déjà banni du village.

Rose eu du mal à comprendre ce que cela voulait dire. Elle voulait répliquer mais lorsqu'elle prit note de tout ce qu'elle savait, elle se tut, de peur de lui faire de la peine. Elle préférait se concentrer sur ce qui l'entourait. Mais alors qu'elle admirait la végétation terrienne, une voix parmi tant d'autre parvint à ses oreilles. C'était une voix qu'elle connaissait bien et qui la fit perdre tous ses moyens.

Non loin du banc sur lequel elles se trouvaient, elle devina un groupe de Shark qui entourait cette voix. Rose ne se retourna pas, elle voulait être sûre de ce qu'elle pensait. Elle ne pouvait pas prendre le risque de se faire remarquer.

 -  Je vous en prie. Ne vous privez pas, faisait cette voix qu'elle n'avait perçu qu'en rêve. Il me tarde de voir la réaction du prince lorsque vous lui annoncerez que vous m'avez liquidé à sa pla...

Il fut coupé par un coup dans le ventre. C'était lui, elle en était certaine maintenant. La même arrogance dans la voix, la même phonation. C'était le gardien. 

ValandilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant