Chapitre 50 : l'amour d'une mère

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Christopher :

Rose semblait vraiment proche de Nathan. Il s'était passé trop de chose pendant mon absence...

- J'aimerais savoir quelle est la nature de leur rapport, questionnai-je en refermant la porte.

Anne semblait réticente à me parler. Elle ne me faisait pas confiance. Ou alors, elle ne connaissait même pas la réponse à ma question.

- Écoutez, je vous ai avoué bien des choses quant aux blessures aussi bien physique que morales de Rose. J'aimerais bien avoir une réponse en retour.

Elle sortit un petit carnet de sa poche et l'ouvrit quelque seconde.

- J'aimerai pouvoir vous donner une réponse exacte, fit-elle en feuilletant sont bloc-notes. Au début, nous avons eu quelques petits désaccords avec elle, mais grâce à Nathan, Rose a bien voulu coopérer avec nous. Il a passé ses journées à l'entrainer.

Ce n'était pas le genre de Rose de donner sa confiance à n'apporte qui. Nathan avait quelque chose de spécial, je le sentais. Ses dons dépassaient ceux des elfes des bois et il ne répondait pas aux critères physiques de ce peuple.

- Ce jeune homme n'est pas un elfe vert n'est-ce pas, dis-je plus comme une affirmation que comme une question.

Anne s'était figée. Elle avait remis son carnet dans sa poche, et elle épousseta sa blouse de médecin en me disant sur la défensive :

- Ce jeune homme est plus âgé que vous.

- J'ai déjà fait la connaissance d'elfes verts et ils ne possèdent en aucun cas le don de surpasser la barrière psychique de Rose. Et puis il me semble bien avoir déjà entendu son histoire.

J'avais toute son attention. Elle ne me quittait pas des yeux, attendant que je continue mon raisonnement.

- Il y a environ vingt ans de cela, une femme de la communauté des elfes verts donna naissance à un sang-mêlé. L'enfant fit alors parti d'une race très rare : à moitié elfe, à moitié diark. Mais sa mère décéda, et le pouvoir de l'enfant dépassait son peuple. L'école de protection pour diark n'existait hélas pas encore, et l'enfant ne pouvait pas rester parmi les elfes des bois puisque ceux-ci n'osait même plus l'approcher. Ils décidèrent de celer son sort, le seul choix qui s'offrait à eux était la condamnation à mort.

Une infirmière passa dans le couloir et je me tus le temps de quelques secondes. Prise de vertige Anne s'assit sur une petite chaise à côté de la porte.

- Mais alors, repris-je en m'appuyant sur la porte, une petite poignée d'elfes, dont vous avez surement fait parti, eurent pitié de l'enfant si injustement châtié. Ils modifièrent les mémoires de leur peuple avec l'aide d'une magie ancienne et le firent passer pour un orphelin victime de la guerre. L'enfant continua de vivre en croyant à cette histoire, les elfes des bois l'accueillirent dans leur grande famille. Fin de l'histoire.

Anne se passa une main sur le visage. Elle avait le teint blême et ses traits étaient marqués par la concentration.

- Comment pouvez-vous savoir tout ça, demanda-t-elle. Vous n'étiez même pas né.

- Je sais, mais je la connais quand même.

C'est un ami qui m'avait raconté cette histoire pour se convaincre du choix que ses parents avaient du faire, en l'envoyant à l'académie. Il avait toujours envié ce jeune enfant qui était resté parmi les siens.

- Il y une chose que j'aimerais savoir, dis-je en me rappelant quelque chose. Pourquoi vous êtes-vous faite passer pour morte au près de votre fils.

Elle ouvrit de grands yeux qui révélaient alors un tout autre sentiment que celui qui les inondaient quelques minutes au par avant. Ils étaient remplis d'espoir.

- Je n'ai pas d'enfant, dit-elle en total contradiction avec ce qu'elle laissait paraître.

- Vous savez, continuai-je malgré ses dires, Arthur n'y a jamais vraiment crut. Comment pouvait mourir l'héroïne de toute sa vie.

- Je ne vous permets pas, dit-elle alors d'un ton ferme. Laissez-le en dehors de tout ça.

J'avais raison. C'était bien sa mère. Ça se lisait sur son visage. Elle avait ce masque marqué par la perte d'un enfant. Si j'avais eu des doutes quelques minutes pus tôt, on pouvait très clairement lire dans ses yeux que je ne me trompais.

Arthur m'avait donné quelque chose avant que je ne quitte l'académie, au cas où j'irais en France. Je fouillait la poche de mon pantalon et en sortit un petit sifflet. Il était relié à Arthur et si quelqu'un sifflai dedans, il savait automatiquement qui cela était.

- Dites lui que vous existez encore, me risquais-je à dire en lui tendant l'objet magique. Sifflez dedans et il en aura enfin le cœur net.

Elle se leva et mis sa main sur la poignée avant de me dire :

- Si je le fais, son père le retrouvera. Et alors il ne pourra plus vivre normalement. C'est pour cela que je me suis fait passé pour décédé.

Anne ouvrit la porte avant de se figer dans l'entrée de la chambre. Une petite brise passait par la fenêtre grande ouvert. La pièce était vide.

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