Chapitre 66 : À toute suite

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Rose :

Mon père ! Il était là, seulement à quelque mètre de moi. Je voulais qu'il me voie, qu'il me sert dans ses bras. Qu'il me dise quoi faire. J'avais besoin de lui mais comment signaler ma présence sans se faire remarquer ?

Ludivine me regardait avec inquiétude. Elle avait sentis que quelque chose n'allait pas et elle s'était bien rendue compte de mon immobilité totale. Tous mes sens étaient en alerte. J'entendais chaque crissement de poussière sous leurs pieds, je sentais l'odeur nauséabonde des armures Shark. Tout ce qui m'entourait paraissait beaucoup plus net.

Mon métabolisme avait totalement changé en l'espace de quelque seconde, me laissant victime de mes sens.

  - Rose, dit-elle avec angoisse, tu vas casser le banc. Si tu ne te contrôle pas on va se faire repérer.

Le métal sous mes doigts commençait à se tordre. Je le lâchait prestement et me frottai les mains. Il fallait que je trouve une solution. Se faire repérer, c'était ce que je voulais.

 -  Il faut qu'on libère cet homme.

Elle jeta un rapide coup d'œil autour d'elle et remarqua les Shark plusieurs mètre derrière moi. Elle allait me poser une question mais je renchéri :

 -  C'est mon père.

Elle se leva en soupirant et marcha vers eux. Elle fit un tour sans se faire remarquer et me fit un clin d'œil en soufflant dans mon esprit ces quelques mots « ceux sont des apprentis». Elle s'approcha doucement d'eux et fini par leur dire :

 -  Veuillez excusez mon manque de tact messieurs, mais il me semble qu'une alarme s'est déclenchée dans le secteur Est.

Trois d'entre eux se précipitèrent vers le Louvre sans dire quoi que ce soit. Bien joué Ludivine, plus que deux.

 -  Vous avez l'air exténué, l'entendis-je dire d'une voix aguicheuse, votre travail doit vraiment être fatiguant.

 -  C'est notre devoir mademoiselle.

L'ex-gardien explosa d'un rire noir, qui cessa après le bruit d'un coup sur le visage. Ce qui me fit bouillonner de rage. Je serrai le poing en tentant de ne pas les rejoindre. Mais je voulais voir la scène, c'était plus fort que moi.

Je me retournait doucement et les observai de côté. Ludivine s'approcha un peu plus d'eux et se trouva face à mon père. Elle le détailla de haut en bas et croisa les mains derrière son dos de manière à ce que je les vois. Elle se frottait le tour de ses poignets, comme pour me montrer quelque chose.

Une fine pluie commençait à tomber, et je savais qu'elle était due à mon stresse. Je sentais la magie à plein nez. Si je ne reprenais pas le contrôle de moi-même, on risquait de se faire repérer rapidement.

 -  Quelle est la personne que vous transportez, continua-t-elle en me faisant signe de me calmer avec sa main.

 -  La mort, dit mon père d'une voix qui fit frissonner Ludivine.

Il fut réprimandé par un nouveau coup ce qui me fit lâcher un petit cri et la fine pluie se transforma en véritable déluge. Les Sharks regardèrent autour d'eux mais ils ne parvinrent pas à voir grande chose. Par contre, je suis presque sûre que quelqu'un me fixait. Mais qui ?

 -  Cela ne vous regarde pas, fit l'un des deux Sharks, circulez.

Ils allaient reprendre leur marche quand le temps sembla s'arrêter. Ils étaient comme suspendus dans leurs mouvements. Tout le monde s'était stoppé autour de nous. Même la pluie ne tombait plus. Je n'arrivais pas à bouger, mais j'avais pleinement conscience de ce qui se passait autour de moi. Tout semblait s'être immobilisé. Pourtant je vis la silhouette de Ludivine bouger et jeter un regard affolé autour d'elle.

ValandilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant