Chapitre 71 : un mensonge de plus

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Autres :

Julien attendait une réponse. Il avait trouvé Aaron en bas de l'escalier et ne le laisserait pas tranquille avant d'être sûre qu'il ne ferait rien de stupide. Celui-ci fixait le père de Rose, un air de défi sur le visage, comme s'il n'attendait qu'une seule chose : avoir une bonne raison de se battre avec cette homme.

En effet, la seule personne présente dans la pièce était Théodore. Or, il n'était pas d'une nature très dévoué en ce qui concernait l'intervention en situation difficile. Lui optait pour l'observation. Il préférait connaître la vérité. Et plus le mensonge était bien caché, plus la vérité était grosse. Or ici, il sentait que le nouvel arrivant dans cette maison n'était pas à son premier mensonge.

 -    Ce que tu veux faire est complètement irréfléchi, dit julien en séparant chaque syllabe de ses mots. Tu ne te rends pas comptes des conséquences que cela pourrait avoir.

Aaron rit d'un rire noir et répondit avec arrogance :

 -    C'est vrai, j'avais oublié à qui je parlais. Aujourd'hui c'est Julien, hier c'était Jaque et demain, qu'est-ce que ce sera ? Peut-être oserez-vous enfin vous présentez comme ce que vous êtes et ce que vous avez toujours été : l'homme qui a engrossé..., Aaron réfléchit avant de reprendre. Attendez que je me rappelle son nom...

Julien s'avança avec une vitesse fulgurante et le prit par la gorge :

 -    Fais bien attention à ce que tu vas dire quand je te lâcherais Nulius, déclara-t-il d'un ton acerbe en regardant autour de lui pour voir qui l'entendait.

Aaron sourit. Il avait de toute évidence touchée un point sensible. Comme il se délectait de ce moment.

L'ancien gardien lâcha sa gorge et se recula de quelque pas pour reprendre son calme. Mais Aaron ne semblait pas tenir au silence qu'on lui avait ordonné. Il se frotta l'épaule, chassant une poussière invisible, tout en continuant son discours.

 -    De toute façon, reprit-il en se massant la gorge, je n'ai pas besoin de le connaître. Il me suffit de demander à son père, le...

Julien ne put se retenir plus longtemps. Il plaqua le jeune homme sur une table basse non loin d'eux, la brisant au passage, et lui asséna plusieurs coups avant qu'on ne le tire en arrière. C'était Ludivine et Nathan qui étaient arrivés et qui le tenait chacun par un bras. L'homme se laissa faire songeant un instant qu'ils s'agissait là d'amis de sa fille et qu'en leurs faisant du mal il risquait de perdre tout ce qu'il lui restait.

Aaron se releva et lui envoya un gros coup de poing dans la mâchoire. Cette fois, ce fut Théodore qui se posta juste devant le jeune homme en l'écartant légèrement de Julien. Il ne faisait aucun mouvement, mais sa grande lassitude montrait l'intérêt qu'il semblait porté à son intervention.

Alors aveuglé par la rage qu'Aaron avait attisée, Julien se dégagea violement en fixant ses assaillants quelques secondes des yeux aveuglés par la colère. Ceux-ci se prirent la tête en gémissant de douleur. Comme l'avait fait Aaron un peu plus tôt dans la journée.

Il jeta un regard lourd sur Théodore qui se décala aussitôt sans craindre un instant ce qui pouvait se passer. Julien se rapprocha d'Aaron et avança sa bouche de son oreille.

 -    Si tu évoques encore ce que tu t'apprêtais à dire, je te tue.

Aaron sentis un violent coup sur son torse qui lui coupa la respiration. L'instant d'après, il était au sol. Il regarda quelques secondes derrière le père de Rose mais reporta rapidement son attention dessus. Celui-ci ne s'en rendis même pas compte tant il était concentré sur les sons qui sortiraient de sa bouche.

Il n'avait pas bougé et attendait qu'Aaron acquiesce sous la menace. Mais Aaron ne comptait pas se plier aux exigences d'un homme qu'il haïssait.

 -    Que vous le vouliez ou non, je dirais la vérité à Rose. Elle a le droit de savoir les mensonges que vous proclamez depuis des siècles.

Aaron se releva et sourit une fois de plus, sans quitter Julien des yeux. Il s'adressa alors à quelqu'un derrière lui.

 -    Le tee-shirt que je t'ai donné ne te plaisait pas mon ange ?

Le visage de Julien se décomposa. À qui parlait-il ? Il tourna lentement la tête et aperçue Rose sur la balustrade accompagnée de Christopher. Il jeta un rapide coup d'œil autour de lui.

La table basse était brisée en deux. Les deux elfes allongés sur le sol se relevaient difficilement en se massant les tempes, sans réellement parvenir à retenir des petits gémissements. Quant au troisième elfe, Julien était persuadé qu'il savait depuis combien de temps elle se trouvait là.

 -    Non... pas vous, souffla la faible voix de Rose emplit de déception.

Julien détourna les yeux, il savait très bien ce à quoi elle allait faire allusion. Elle descendait les escaliers aussi vite qu'elle le pouvait en s'aidant du bras de Christopher et de la rampe d'escalier. Lorsqu'elle se trouva au bas des marches elle semblait dépitée.

Son père s'avança et voulut lui expliquer.

 -    Rose...

Elle fit un pas en arrière et s'exclama avec un calme déconcertant :

 -    Je n'ai plus besoin de savoir quelque chose de votre part. Vous étiez le seul, continua-t-elle la voix secouée par les larmes qu'elle ravalait. Le seul qui ne m'avait jamais mentis.

Elle passa ses mains sur son visage, sans doute pour chasser la folie qui la guettait ainsi que le rire nerveux qui l'avait assaillit. Puis elle se mit à énumérer un nombre incalculable de personne. 

 -    Élisa, Marie, Christopher, Arthur, et j'en passe ! Que dire de ma mère... Mais vous ? J'ai l'impression de parler à un étranger alors que je parle à mon père, l'unique personne à me dire la vérité. Même Aaron vous connaît mieux que moi...

Elle se retourna, toujours soutenus par Christopher dont le visage s'était assombri en entendant son nom dans la liste, et se dirigea vers la porte mais son père voulu la retenir par le bras.

 -    Laissez-moi, s'écria-t-elle.

Elle le repoussa et une volupté de flamme s'échappa du bras que son père avait touché sous le regard médusé des personnes présentes dans la pièce. Elle regarda la colonne de fumée s'évanouir dans l'atmosphère et expira trois fois d'un souffle tremblant. Chaque fois son visage était peu plus affolé.

Sentant le regard des autres peser sur elle, elle se dégagea de Christopher et posa une main sur sa bouche, affichant ainsi le masque parfait de l'incompréhension. Rose marcha d'un pas mal assuré vers la sortie, sans parvenir à contenir les petits cris de douleur que lui valait chaque pas.

Dès qu'elle fut sortie, Christopher jeta un regard sévère à Julien et Aaron.

 -    Elle n'avait pas besoin de ça, déclara-t-il sévèrement avant d'ouvrir la porte et de rejoindre Rose de l'autre coté. 

ValandilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant