Chapitre 70 : mauvais timing

3 0 0
                                    


Autres :

La porte s'entrouvrit doucement et le visage de Rose apparut dans l'ouverture.

 -   Tu pourrais me passer ton pull.

Elle venait d'enfiler ses vêtements et elle avait très rapidement remarqué que ce n'était pas le même tee-shirt. Aaron l'avait sans doute laissé dans le jardin. Mais lorsqu'elle avait mis le tee-shirt, elle s'était surprise à croire qu'il avait fait exprès de lui donner un haut qui ne couvrait pas grand chose de son dos. On aurait dit un simple bout de tissus à bretelle.

Il était composé d'une première pièce qui n'aurait pas gêné Rose si elle faisait le tour de son corps, mais la bande de tissus ne couvrait que le devant de son corps et s'arrêtait au niveau de ses omoplates. Laissant ainsi la totalité de son dos nu. Bien qu'une seconde pièce venait s'ajouté à celui-ci pour cacher le reste de son buste, la couture était faite de sorte qu'un seul coup de vent pouvait la soulever. Elle préférait ne pas prendre de risques.

Sans poser de question, Nathan enleva son pull et le passa à Rose par la petite ouverture qu'elle laissait. Elle l'enfila immédiatement et tourna la tête vers le miroir de la salle de bain pour vérifier que tout était en ordre.

Lorsqu'elle retourna la tête, Nathan était rentré dans la petite pièce. Il lui sourit et lui dit timidement :

 -    Tu es, commença-t-il sans trouver de mot pour définir l'émotion qu'elle provoquait en lui.

Rose détourna les yeux, gêné par la négligence avec laquelle elle était présentée, et rougit. Il s'avança doucement vers elle d'un pas hésitant et lui releva la tête du bout des doigts. Leurs lèvres étaient si proches, il avait une envie irrépressible de briser cette frontière entre leur deux visage. C'était plus fort que lui. Mais il ne voulait pas contrarier Rose qui l'avait repoussé quelques minutes plus tôt

Il se reteint difficilement, mais Rose elle n'arrivait pas à lutter contre cette attraction qui la poussait vers lui. La proximité de leurs deux visages la faisait chavirer, mais la distance qui les séparait lui était insupportable. Elle brisa cette frontière sans vraiment comprendre ce qui se passait. Ses jambes tremblaient encore à cause de l'effort qu'elle avait fait pour se lever du lit. Mais elle n'y faisait presque plus attention. C'était comme si ce qu'elle faisait ne dépendait pas de sa propre conscience, mais d'un charme la laissant esclave de ses passions.

 -    Nathan, tenta de dire Rose sans vraiment réussir à s'écarter. Je tiens à peine debout.

Elle voulait s'éloigner de lui, arrêter de lui causer du tort et le laisser vivre sa vie avec les elfes des bois. Mais il lui sembla qu'une force invisible l'empêchait de se décoller de ses lèvres.

Au début, elle crut que cette fausse excuse avait fonctionnée. Elle s'était vite rendue compte qu'elle comme lui ne pouvait pas se détacher l'un de l'autre.

En entendant ses mots, il s'éloigna un instant et son sourire fit bondir le cœur de Rose. Elle aperçut une étincelle de malice dans son regard, et sentit le sol se décoller sous ses pieds. Elle frissonna sous le contact de ses mains froides qui glissait lentement dans son dos. Un frisson de bonheur. Elle avait si chaud.

Nathan l'embrassait avec une fougue qu'elle ne lui connaissait pas et elle profitait de chaque parcelle de sa bouche. Il laissa glisser ses lèvres sur son visage et les abandonna sur sa mâchoire en entendant le soupir erratique que venait de lâcher Rose. C'était comme si sa bouche ne pouvait plus quitter la peau de Rose. Elle était si douce, si délicate...

Il l'avait posé sur un meuble dans la salle de bain, faisant tomber quelques tubes de savon et de nécessaire de toilette, provoquant un tintement sur le carrelage qui à lui seul remplit le silence dans lequel avait sombré la pièce.

 -    Rose, appela une voix incertaine venant de la chambre.

Celle-ci sursauta et ouvrit de grands yeux ronds avant de s'empresser de repousser Nathan. Elle posa sa main sur son torse et lui jeta un regard perdu. C'était Ludivine, elle était sûre d'avoir reconnu sa voix. « ça doit cesser » lui transmit-elle par la pensée alors que son regard contredisait chaque mot qui résonnait encore et encore dans l'esprit de Nathan.

Elle se mit difficilement debout et porta ses pas vers la chambre en faisant attention de fermer la porte derrière elle. C'était bien Ludivine.

 -    La porte était ouverte. Je croyais que tu étais sortie mais j'ai entendus du bruit, justifia-t-elle son intrusion.

Rose souffla doucement, aussi bien pour stabiliser son souffle tremblant que pour essayer d'évacuer ce frisson étrange qu'avait fait naitre le baiser entre elle et Nathan. Elle se frottait le bas du visage, comme si elle pouvait chasser le souvenir de ce qui venait de se passer. Ludivine avait l'air mal à l'aise.

 -    Je..., commençai Rose en cherchant une explication. Oui, ce n'est rien. Je cherchais une brosse, j'ai trébuché. Tu voulais quelque chose ?

Elle n'avait pas l'air convaincu et le ton brusque de Rose ne la persuadait pas d'avantage. Mais elle répondit sans faire plus attention.

 -    En faite je cherche Nathan.

 -    Il est passé déposé des vêtements, s'empressa de dire Rose. Tu l'as raté de quelques minutes seulement. Il doit être en bas. Tu n'as qu'à descendre, je te rejoins dans un instant.

Ludivine fit une moue déçu, surement à cause des escalier qu'elle devra encore reprendre pour le trouver, et sorti sans plus attendre. 

ValandilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant