Chapitre 24 : Le passé

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Rose :

-Du calme, s'écria le garçon en enlevant sa casquette, ce n'est que moi.

-Christopher ? Comment être sûre que ce n'est pas quelqu'un d'autre ?

Il jeta la casquette au sol et son âme me fut à nouveau visible. Je le lâchai et lui souffla tout en vérifiant que personne ne l'avait suivit :

-Que fais-tu là ?

-T'étais en retard chez Nina, je voulais simplement savoir ce qui te retenait...

-J'ai dis à Arthur de vous prévenir que je viendrais pas. Pourquoi est-ce que tu te cachais?

Il désigna la lettre que je réduisis aussitôt en cendre avant de les mettre dans ma poche. Ce courrier n'était destiné à personne d'autre que moi. De toute façon, elle était dans ma tête. 

Devant son expression ébahie je déclare :

-Simple mesure de sécurité.

Il ne répliqua pas et s'assit par terre, puis il tape le sol à coté de lui :

-Tu veux rester ici ?

-Je ne suis pas sûre que...

Il m'attrapa le bras et me tira vers le sol. Puis il dit :

-Allez, viens. De toute façon je n'ai pas d'y retourner... Pourquoi ne pas juste parler ?

Je vis à son expression que lui aussi en avait assez de ces répétitions. Lui non-plus n'avais pas voulu participer au concours.

-Pourquoi pas, j'ai bien besoin de parler à quelqu'un. Mais je te préviens, si tu parles à qui que ce soit de ce que je t'ai dit, je te tue.

-Je n'en doute pas, plaisanta-t-il.

-Je suis très sérieuse, fis-je le sourire jusqu'aux oreilles. Je n'en suis pas à mon premier meurtre.

-Et qui était l'heureux élu ? Un moustique ?

Je réfléchis, cherchant une fin à mon récit. J'avais toujours détesté ne pas avoir le dernier mot. C'était une sensation tellement désagréable. Mais je trouvai :

-Un moucheron pour être précis. Il n'était pas tout jeune et j'ai préféré lui éviter d'atroce souffrance. Je crois qu'il était destiné au repas d'une araignée...

Je sondait son esprit et inspectai sa réaction mais il pensait à des fruits et des légumes : carottes, pommes... Comme pour brouiller ma « vue ». Soudain, il se leva, reprit la casquette et se rassit.

-Tu permet, demanda-t-il en montrant la casquette. Juste histoire d'être sur un pied d'égalité. J'aimerais bien avoir une conversation normale avec toi.

-Elle pourrait l'être si mes recherches avaient été fluctueuses. Quelque chose sur toi m'échappe et...

-Tu ne le supporte pas, me coupa-t-il tout souriant.

Il s'adossa à l'arbre, et enfila sa casquette avant de me parler :

-J'ai toujours caché mon enfance à tout le monde. C'est pour te dire que même Arthur n'en sait pas plus que toi. Il a juste appris à l'accepter.

-Pourquoi garder tout cela pour toi? Pourquoi es-tu si sceptique ?

-Je pourrais te retourner la question, répondit-il la mine sombre. Tu fais bien pareil. Je ne suis pas sceptique, loin de là. Disons que le passé est ce qu'il est. La personne que je suis maintenant appartient au présent. Je me suis peut-être forgé grâce au passé, mais il n'est en aucun cas un souci majeur aujourd'hui. Il faut juste... profiter des instants qui nous sont offerts avant qu'ils nous soient repris.

ValandilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant