Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )

Chapitre 2

J'étais en vie, c'était la première chose que je me dis en me réveillant. Je respirais c'était déjà ça. Plus ça allait, plus les attaques étaient violentes. Plus l'élection avançait, plus les gens mourraient. Cette fois encore des gens étaient morts pour moi. La dernière fois m'avait retourné l'estomac. Il y a trois mois, je m'étais fait tirer dessus en pleine rue. J'entendais encore les gens crier d'effroi, les bambins hurlant le nom de leur mère et les deux cadavres à terre qui avaient malheureusement reçus les impacts qui m'avaient ratés. Ces deux innocents étaient morts pour rien tandis que moi j'avais mes gardes pour me protéger. Cette fois-ci les civils avaient été épargnés mais c'étaient mes gardes qui étaient tombés sous le joug des balles. Cela me faisait peur, j'avais la nette impression que ma vie s'arrêterait plus tôt que je ne le pensais en entraînant avec elle de nombreuses personnes. Ma situation était de pire en pire.

J'ouvris les paupières et vis que je me trouvais dans ma chambre.  Avec sa peinture grise, ses meubles modernes noirs et mes petits objets personnels posés ici et là dont ma tirelire cochon que j'avais depuis toute petite, c'était l'endroit le plus sécurisant pour moi. J'étais vraiment en vie. Je m'étirai pour regarder si l'intégralité de mes membres marchaient mais je me stoppai en sentant une vive douleur au niveau de la cuisse. Je regardai sous la couette du lit et vis un bandage neuf autour de celle-ci. Quelques traces de sang laissaient penser que la blessure était toujours bien ouverte. Je fis donc de mon mieux pour me lever sur une jambe ce qui se révéla assez difficile. Une fois debout, je marchai quelques instants appuyée contre le mur afin de faire circuler le sang et d'enlever les fourmillements. Je pouvais à peine poser ma jambe sans grincer des dents. Marcher allait s'avérer difficile mais étant donné que la douleur était sourde, je pouvais me déplacer. Je m'arrêtai un moment devant le miroir et observai ma chemise de nuit préférée à bretelles bleues. C'était celle de ma mère avant que son cancer ne l'emporte et que je la perde à jamais. Parfois je me disais qu'en la portant, je touchais ma mère à travers cette chemise. C'était réellement réconfortant, légèrement idiot peut-être. J'étudiai mon reflet avec dégoût, quelle tête j'avais. Mes longs cheveux châtains étaient emmêlés, mon teint était cadavérique et j'avais un ecchymose à droite de ma mâchoire. Même mes yeux bleus étaient sombres. Je boitai dans le couloir pour aller jusqu'au bureau de mon paternel. Ma jambe me faisait mal et comme je tanguais, je devais être shootée aux analgésiques. Qu'est-ce que ce serait si je n'avais pas ces choses miraculeuses qui rendent la vie meilleure à tous les malades et blessés.

Je descendis lentement, trop lentement à mon goût d'ailleurs et lorsque je fus devant la porte du bureau, j'oubliai même de frapper avant de l'ouvrir. Deux homme étaient autour d'un bureau en grande conversation. Mon père se stoppa et me regarda ainsi que son interlocuteur. Et quel interlocuteur ! Je souris malgré moi à la vue d'un beau jeune homme brun, nonchalamment installé sur un des fauteuils de mon père. L'inconnu devait me trouver hideuse dans mon état mais cela m'était bien égal pour le moment.

- Ne t'ai-je pas dit de frapper lorsque tu viens dans mon bureau ? Grogna l'homme grisonnant en me fusillant du regard.

Je m'avançai dans le bureau pour m'appuyer sur son bureau, pour paraître légèrement intimidante mais en réalité je m'appuyai dessus afin de calmer le poids sur ma jambe.

- Bonjour mon cher papa, je vais bien merci. Je viens de me faire tirer dessus mais c'est la routine. Et toi quoi de neuf ?

- Tu vas te calmer de suite. Je te rappelle que je t'ai dissuadé plusieurs fois de continuer ton travail.

J'eus un rire froid. Pourquoi étais-je agressive ? Aucune idée.

- Je te fais savoir que je suis bourrée de médicaments et que je n'ai plus toute ma tête car j'ai failli me faire tuer donc tes reproches tu peux te les mettre où j...