Chapitre 16

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Je sus que je revenai à moi quand une douleur lancinante me fit gémir. J'étais allongée dans un lit miteux mais au chaud sous plusieurs couvertures usées. J'avais été changée, je portai un jogging trop grand avec un tee-shirt qui convenenait mieux à Luke je suppose. A ma droite, Luke dormait à demi allongé sur mon lit, assis sur une chaise en bois avec ma main dans la sienne, blottie contre sa poitrine. Je souris à ce spectacle, j'adorai le voir dormir, il était tellement beau aussi paisible. Il souffla bruyamment. Il avait la bouche entrouverte. Cependant ma vessie allait exploser, j'essayai donc de me lever, ce qui m'arracha un cri. Je retombai illico dans le lit en grimaçant. Je grognai de douleur, mon épaule me faisait moins mal que lorsque la balle était encore dedans mais la douleur n'avais pas disparu. Luke se réveilla quand je retirai ma main par reflex pour la mettre sur mon épaule.

- Ça va ? Tu vas bien ? Dit-il les yeux encore mis-clos par le sommeil.

- Oui j'ai juste un peu mal mais ça va.

Il souria rassuré et se pencha vers moi pour me donner un baiser furtif.

- J'ai dormi combien de temps ?

- La fin de journée d'hier, cette nuit et aujourd'hui jusqu'à... (il regarda sa montre)... 12h30.

- Waouh. Tu veux bien m'aider à me relever ? Il faut que j'aille aux toilettes.

- Oh oui, bien sûr.

Il me mit sur mes pieds avec douceur et délicatesse, m'entourant de ses bras. Il s'était changé et sentait bon le shampoing. La pièce où j'étais allongée précédemment était en réalité dénuée de décorations et de meubles. Elle n'avait que le strict minimum. Je remarquai un coin cuisine de l'autre côté ainsi qu'un canapé déchiqueté accompagné d'un ancien poste de télévision. Arrivés aux toilettes, Luke m'aida à m'asseoir sur la cuvette comme à une enfant et lorsque il croisa les bras, je soufflai d'exaspération :

- Tu me déconcentre, je peux faire pipi toute seule merci.

Il sorti en levant les yeux au ciel.

Je le retrouvai peu après vers le coin cuisine. Je m'asseyai sur une des chaises de la petite table en bois. Mon épaule me lançait atrocement et faisais de mon mieux pour l'ignorer. Luke avait préparé des oeufs brouillés et avait mi la table. Il vint s'asseoir en face de moi et il me fixa tendrement pendant que j'avalai la nourriture. Après quelques bouchées et je gémis de plaisir car la faim me tordait le ventre précédemment.

- Alors ? Quel est le plan ? Je demandai entre deux machements.

- Nous restons cachés quelques jours ici, le temps que tu te remettes. Je n'ai pas pu appeler ton père pour le moment, c'est trop risqué. Ils surveillent ses appels téléphonique. Dans quelques jours tu n'auras presque plus mal, tu verras. J'ai un ami médecin qui habite dans le coin, je lui ai demandé de passer quand j'ai été faire quelques courses hier. Il t'a fait des soins et m'a dit que ça devrait aller à condition de ne pas trop tirer dessus.

- D'accord. De toutes manières, je ne compte pas faire des galipettes ou encore aller nager cette semaine.

- Des galipettes ? Souria-t-il d'un air coquin en haussant des sourcils.

- Roh mais tu es un petit pervers, fis-je en lui assenant une légère tape sur la main.

Je passais la journée à dormir ou ne rien faire. Je prenais en masse des médicaments contre la douleur, qui n'aidaient pas tant que ça car mon épaule n'était que lave en fusion. J'en prendrais bien davantage mais Luke les cachait car il était bien vrai que si j'en avais sous la main, je les ingurgiterais tous en même temps. Cela me faisais plaisir d'avoir des fenêtres d'où je pouvais voir la lumière du jour, même à travers des rideaux. Dans la fatigue accumulée et la détresse de ma situation, je fis une crise de larmes quand je repensais à Alicia et Georges, j'appréciais leur présence, ils me manqueraient.
Alors que je regardai une émission télévisée le corps contre celui de Luke dans le vieux canapé, un flash infos apparu. Il montrait mon père devant un micro, élégant comme toujours mais beaucoup plus solennel. Je me redressai tant bien que mal contre mon homme, attentive.

Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant