Chapitre 9

604 35 2
                                    

Une douleur dans la mâchoire me fit brusquement ouvrir les yeux, puis une autre à la bouche. Le goût du sang sur la langue me fit grimacer.

- Enfin.

Je relèvai les paupières encore dans un immense brouillard. Je vis flou pendant quelques secondes et puis lorsque mon cerveau remarcha je vis que j'étais dans une pièce sombre sans fenêtres qui sentait le renfermée, une cave. Il n'y avait qu'une petite ampoule accrochée au plafond mais celle-ci était comparable à une bougie et les murs n'étaient que couches sur couches de béton. Un homme réduisit mon champ de vision. Il vint de me frapper à nouveau. Connard. Il sourit avant de se relever et de s'éloigner pour aller dans une autre pièce.

- Les mecs, Marry est à nouveau avec nous !

Des rires résonnèrent dans une autre pièce. Je m'étirai lentement grimaçant sous la douleur de mes muscles. Mon corps était faible et j'avais du mal à bouger. J'étais néanmoins consciente et je ne savais pas si c'était une bonne chose ou une mauvaise chose. J'avais une affluence de sang dans la bouche et crachai plusieurs fois avant de pouvoir déglutir. Je regardai plus en détail autour de moi et vis dans un coin obscure, une fille nue, enchaînée et recroquevillée contre le mur avec une chaîne à la jambe. Elle tremblait de tout son corps de froid ou de choc, sans doute les deux.

- Hey ! Toi là-bas. Regarde-moi, lançai-je.

Elle ne bougea pas mais j'entendis ses sanglots. Je remarquai que j'étais également enchaînée à la cheville. Je n'étais habillée que de mon débardeur avec en dessous mon soutien-gorge et ma culotte. J'avais froid. Je grognai en essayant de m'asseoir. Ma tentative fut un échec, je retombai en arrière encore faible. Un détails me revint de mon kidnapping, ils savaient qui j'étais, ça c'était sûr. Étaient-ils dans le bar parce qu'ils m'attendaient ? Ou se n'était qu'une simple coïncidence ? Impossible. Ils savaient qui j'étais, ils m'avaient kidnappé et comme par hasard ils avaient été là ? Non quelqu'un m'avait dénoncé mais qui ? Personne ne savait que j'avais quitté le bunker à part Georges. Il n'avait pas osé n'est-ce pas ? Pas lui. Je priai pour que ce ne soit pas lui, je commençai à bien l'aimer. Comment une simple course avait pu virer à ce point à un tel désastre ? Merde. J'étais vraiment dans la merde. Ces hommes ne feraient pas de cadeaux avec moi. Mais pourquoi moi ? Enfin je voulais dire, quelles étaient les probabilités que la fille du président, une cible de choix pour faire craquer mon paternel, soit kidnappée par une bande de voyous alors qu'elle essayait - oui j'essayais vraiment même si c'était pas gagné - d'échapper à ses poursuivants ? Franchement, elles étaient nulles. Donc si mon résonnement tenait, ils travaillaient pour les "Kralls" ? La culpabilité s'installa en moi quand je me rendis compte qu'en réalité j'avais fais capoté tout notre plan pour une lettre et une boîte de tampons que je n'utilisais jamais d'ailleurs si je mourrais ici. Heureusement, elles n'étaient à prévoir que dans une semaine... Heureusement ? Sérieusement ? J'étais enfermée, presque nue, enchaînée dans une cave avec sans doutes des violeurs et truands et moi je me préoccupai de mes règles ? En autres circonstances j'aurais ri de ma bêtise.

Soudainement, j'entendis la porte s'ouvrir et quatre hommes arrivèrent dans mon champ de vision. Ils souriaient encore. Je reconnus aisément les hommes qui m'avaient kidnappé cependant je ne voyais pas Marc enfin Marco. Les sanglots de la fille se firent plus fort et je vis son regard terrifié à travers ses cheveux emmêlés.

- La ferme, lança nonchalamment l'un d'eux.

- Ouais la ferme pétasse. Bon on se met d'accord, qui commence ?

Oh mon dieu ! J'allais y passer ! Qui commence ? Ils n'allaient donc pas me tuer. Ils allaient... Oh seigneur ! Qui allait me... La souffrance serait-elle insurmontable ? J'étais impuissante à ce qui allait m'arriver et pourtant j'avais en moi une forte détermination, ils allaient devoir me mettre au tapis parce que je me battrais comme une tigresse. Ils n'abuseront pas de moi aussi facilement.

Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant