Chapitre 17 T2

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- Bien messieurs, nous arrivons à destination dans deux jours, nous annonça l'amiral en marchant solennellement autour de la table de conférence.

Assise à celle-ci la main caressant distraitement mon ventre, j'essayais d'écouter les détails du plan cependant la fatigue me faisait piquer du nez. Finalement nous avions placé l'amiral dans la confidence. Pour diriger ce bâtiment c'était obligatoire. Il savait où il allait nous faire accoster mais les détails n'avaient pas été révélés.

- Une équipe vous attendra sur le quai et vous emmènera en lieu sûr, c'est tout ce qu'on m'a communiqué. Débarquement à vingt trois heure pétantes sur un petit canot de sauvetage parce qu'on ne peut venir à moins de deux kilomètres du port. Les bas fonts nous empêchent de passer c'est ce qui rend ce quai beaucoup moins suspect...

Je sentis soudain une main chaude caresser lentement mon genou. Je lançai un regard accusateur à Cian assis à ma gauche. Celui-ci le regard rivé sur l'amiral l'air concentré se contenta d'un léger sourire coquin à peine remarquable. Merde pas en public ! Depuis trois jours où nous nous sommes embrassés sur cette même table, il nous arrivait de faire ce genre de choses en toute discrétion. Parfois je le massais, parfois il me chatouillait. Mais c'était rare, assez innocent et toujours en privé.
Rouge de honte, j'ôtai sa main en vitesse avant d'être encore plus troublée. En baissant les yeux, il rattrapa ma main avant que je ne puisse la remettre sur la table protégée à la vue de tous. De son pouce il traça des cercle sur ma paume. Des frissons parcoururent mon corps tandis je tentai de me redresser pour respirer un peu d'air. 

- Donc comme je le disais, si vous rencontrer un problème une fois sur la berge, on ne pourra pas vous aider puisque nous avons ordre de ne pas nous arrêter pour ne pas paraître... 

Je sursautai lorsque je sentis la main de Cian remonter délicatement ma cuisse jusqu'à ma hanche. Bon dieu comment je pouvais me concentrer avec cet abruti qui me faisait du charme à côté ? Dans d'autres circonstances j'aurais adoré qu'il me caresse de la sorte mais ressentir de l'excitation n'était pas vraiment le moment. Je pris sa main dans la mienne en la serrant pour lui faire comprendre qu'il pouvait toujours courir. Je sentis soudain qu'on me faisait du pied. Il ne lâchait rien celui-là. Certes sa détermination était flatteuse mais ce n'était pas le moment de penser à ça. Je soupirai d'exaspération tandis qu'il lutta pour rester maître de ses émotions et ne pas éclater de rire. Je finis par me lever en faisant malheureusement grincer ma chaise. Les paroles s'arrêtèrent et tous les yeux finirent sur moi. Plus discret on faisait mieux.

- Désolée, j'ai besoin de marcher, m'excusai-je l'air de rien tandis que l'amiral continua son discours.

Voilà. Là je pouvais tout à fait me concentrer sur le monologue du gradé. Ce traître de Cian espérait quoi au juste ? Me faire gémir dans la salle ? C'était possible. Il avait parfois un humour... particulier. En marchant tout en me frottant le ventre, je soufflai légèrement tandis que tout à coup...

- Aie, gémis-je en m'arrêtant soudainement.

Merde à la fin ! Quand ce n'était pas Cian qui m'embêtait, c'était mon bébé qui me donnait des coups. Franchement jouer au foot dans un utérus, ce n'était pas agréable pour la maman. 

- Tu vas bien ? S'inquiéta Cian en se levant de sa chaise. Tu veux aller à l'infirmerie ?

Je levai la main en signe d'apaisement.

- Non non, tout va bien. Ce n'est qu'un coup. Je me suis fait surprendre. 

Je soufflai plusieurs fois en reprenant ma marche. 

- Reprenez amiral. Ne vous préoccupez pas de moi.

Avec hésitation, tout le monde se rassit et la réunion reprit. 

Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant