Le lendemain, alors que je me dirigeais vers la cuisine une fois habillée de mon jean favoris et d'un pull crème, je regardai mon portable ; dix heures vingt-deux du matin, portable que je n'avais toujours pas le droit d'utiliser bien sûr parce qu'ils pouvaient tracer mon appel. Ce « ils » je ne savais pas vraiment qui c'était au final mais apparemment ils n'étaient pas de notre côté. Ils étaient plus du côté "kidnappons la fille du futur président des États-Unis". Je me rendis dans la cuisine attirée par l'odeur de nourriture où Alicia préparait des toastes.
- Bonjour, je lançai en m'asseyant sur un tabouret rouge au bar.
Elle me souria poliment en disposant devant moi jus d'orange, chocolat chaud et quelques toastes.
- Bonjour Mary. J'ai préparé votre petit déjeuné.
- Merci c'est gentil. Où est passé Luke ?
- Il est parti tôt ce matin. Il n'a pas dit où il se rendait, il a simplement dit qu'il serait de retour pour le déjeuner.
- Oh.
C'est vrai que lui avait le droit de sortir, pas moi en l'occurrence. Il ne m'avait pas laissé de notes, rien. Après tout, hier soir nous nous étions parlés avant qu'il ne casse tout. Je soupirai d'exaspération. Je mangeai sans conviction et soudainement une envie d'air frais me pris. Cela faisait des semaines que je n'avais pas vu la lumière du soleil. Il fallait que je sorte. Même si cela était défendu, il le fallait. Je n'irai pas bien loin, juste à la piscine.
Je mis mon bikini par dessous une robe et pris une serviette et mes lunettes de soleil. J'allai jusqu'à l'ascenseur qui me demanda un code. Mince ! Je ne le connaissais pas. Luke ne me l'avait pas donné. Il ne souhaitait pas que je sorte, comme si mes kidnappeurs allaient venir par hélicoptère. Ce n'était peut être pas si bête, après tout. Qu'est-ce que je racontai, non c'était une mauvaise idée cet hélicoptère. Enfin pour le moment je faisais encore ce que je voulais et je souhaitai sortir, maintenant.
- Alicia ? J'appellai en souhaitant qu'elle soit d'accord pour me donner les codes.
- Oui ? Demanda-t-elle en sortant avec un torchon.
- Je voudrais les codes s'il vous plaît.
- Mary, ce n'est pas que je ne voudrais pas vous les donner mais je ne crois pas que cela soit autorisé.
- Donnez-les moi, je vous en prie. Luke ne le saura pas, je vais rentrer tôt. Je vais simplement à la piscine juste au dessus. Je vais devenir folle, si je restes coincée ici.
- Je ne sais pas si cela est approprié, mais après tout il n'a pas vraiment donné d'ordres concernant ça. Le premier code est 4586, le deuxième 9612 et le troisième est 0274. Par contre les codes sont changés toutes les semaines, annonça-t-elle hésitante.
- D'accord. Je vous remercie, lui dis-je en écrivant les codes sur un petit papier.
J'arrivai à sortir sans encombre. Une fois à l'extérieur, je souriai devant le beau soleil qui règnait. Le soleil réchauffait ma peau et pas un nuage était en vue. Seule une petite brise légère venait casser le silence de la cour. Il ne faisait pas spécialement chaud mais je pensais qu'il faisait entre vingt-deux et vingt-trois degrés. J'avançai sur les dalles crèmes jusqu'à la grande piscine creusée entourée d'arbustes et de plantes en tout genre. Je mis ma serviette sur le transat le plus près et enlèvai ma robe pour me retrouver en bikini noir. La piscine était splendide, les dalles au fond de l'eau étaient d'une belle couleur bleu océan et la profondeur devait atteindre au moins trois mètres par moments.
Je respirai l'air frais en souriant bêtement et courus pour plonger dans la piscine la tête la première. L'eau glissa sur mon corps, se renfermant dessus comme si je lui appartenais. Elle était à bonne température. Je barbotai, je jouai et je fis ensuite plusieurs longueurs tranquillement. Je me posai ensuite sur une bouée gonflable, mis mes lunettes de soleil que j'avais posé sur le bord et savourai le moment. Le soleil me réchauffant la peau et les membres dans l'eau, je croyais pendant quelques instants que je ne craignais rien, que ma vie était parfaitement normale et que je n'étais retenue dans cet endroit presque contre mon grès. Au bout de plusieurs minutes mes paupières devinrent lourdes et avec les bercements que la bouée me procurait en glissant sur l'eau, je finis même par m'endormir, un sourire niais sur le visage.Je nageai. Je nageai aussi vite que je le pouvais et aussi vite que mon souffle le permettait. L'eau était devenue très froide, glaciale. Tous mes muscles étaient engourdis et j'avais du mal à les faire obéir. A quelques mètres devant moi, Luke me regardait avec dureté et indifférence. Il ne voulait pas m'aider à le rejoindre malgré mes appels à l'aide. Il allait m'aider, il le fallait. Il n'allait pas me laisser tomber hein ? Il voyait bien que j'étais en danger, à bout de fatigue. Malheureusement, je vis à son expression que non, il allait me laisser me noyer. Le courant devenait de plus en plus fort à mesure que je m'approchai de lui m'emportant loin au fur et à mesure que j'avançai. J'avais la poitrine comprimé et la gorge en feu à force de respirer à plein poumons. Je n'allais pas encore tenir longtemps face au froid et au courant en plus de la fatigue. Bientôt de n'aurais d'autres choix que d'abandonner. Le froid me gagnait de plus en plus avec une violence inouïe qui irradiait dans l'ensemble de mon corps. Je n'avais plus de force, je ne pouvais presque plus remuer les membres. Au loin il me sembla que j'entendis Luke rire fortement. Je ne voyais plus sont visage, seulement son rire, un rire cruel, sadique. La panique me faisait perdre mes moyens et je sombrai petit à petit. Je me laissai immerger totalement, couler comme un roc. Je n'avais plus aucun moyen de m'échapper, la fatigue prenant le pas sur le reste. Je sentis l'air de mes poumons qui s'échappaient de ma bouche contre ma volonté. Bientôt, je n'aurais plus du tout d'air. Mes poumons se révoltèrent et firent croître en moi une douleur que jamais je n'aurais pu croire supporter. Puis peu de temps après, l'ensemble de mon corps cessa de se révolter. Je n'avais plus la force nécessaire pour me battre contre l'oppression de l'eau. Mes yeux se fermèrent sous la fatigue de ce combat perdu d'avance. Rien ni personne ne battait Dame Nature. Je ne luttai plus, accueillant la mort avec intérêt qui fis naître en moi une forme d'impatience. Quand la douleur cesserait ? Soudain je la sentis m'accueillant à bras ouvert, la mort et son tendre silence. La froideur s'était emparée de mon corps et maintenant avait volé mon âme pour la donner au dieu des mers.
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Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )
RomanceMary n'est pas une jeune femme comme les autres, elle est la fille du futur Président des Etats-Unis et afin d'atteindre celui-ci, sa vie est sans cesse menacée. Le politicien décide alors de changer la sécurité de sa fille et d'appeler Luke Jenson...