Chapitre 18 T2

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Jour 190.

Mes pensées virvoltaient. Mes yeux somnolaient essayant de distinguer la réalité des les hallucinations. Un souvenir refit brusquement surface. Un souvenir que j'aimais tant, que je me repassais en boucle encore et encore pour ne pas oublier et ne pas louper un seul détail de ce moment parfait.

"- Crois-tu vraiment que tu vas réussir à monter ces œufs en neige ? Me demanda-t-elle alors que je tournais et retournais la mixture avec mon fouet.

- May, je suis un homme patient.

- Ça dépend pourquoi. Fais-moi voir ça, ordonna-t-elle en se moquant pour me prendre le plat des mains.

Je lui donnai le fouet et me préparai à apprécier un spectacle sensationnel. La bouche formant une petite moue que j'adorais lorsqu'elle était concentrée, Mary se mit à battre les œufs pour les faire monter. Malheureusement, ce fut autre chose qui monta chez moi. En effet à cet instant elle était si désirable que je me sentis soudain trop serré dans mon jean. Elle foutait les œufs vigoureusement ce qui agitait le reste de son petit corps. Mes yeux s'attardèrent sur son joli popotin qui lui aussi bougeait sans qu'elle s'en rende compte. Mon dieu cette femme était à moi et elle m'aimait. C'était dingue de croire que j'avais réussi à gagner son cœur. Avec la tête baissée et ses mouvements, ses nouveaux cheveux châtain accrochés avec une pince à l'arrière de sa tête se détachèrent un à un pour venir frôler son visage. Sous sa nouvelle frange, je vis deux yeux bleus me scruter.

- Arrête de mater mon chéri, tu as de la bave au coin de la bouche.

Dans le doute je m'essuyai les lèvres avant d'éclater de rire.

- Je n'y peux rien le spectacle est... Saisissant !

Elle me tira la langue puis fière d'elle me montra le plat. Elle avait réussi !

- Décidément... Chuchotai-je ébahi.

- Je ne suis pas vraiment forte en cuisine mais les œufs en neige j'en fais mon affaire.

- Je vois ça.

Elle vit soudain le bol de chocolat que j'avais fait fondre au micro-onde et ses yeux s'allumèrent comme un foutu sapin de Noël. Mon travail était-il réduit à néant ?

- N'y compte même pas, l'avertis-je.

Nullement effrayée, elle plongea le doigt dedans pour le mettre dans sa bouche et le sucer avec gourmandise. Les yeux fermés, elle poussa un léger gémissement. Pourquoi tout ce qu'elle faisait me donnait envie d'elle ? J'en était réduis à être jaloux d'un doigt en chocolat. Merci mon pour égo. Elle vit mon regard sur elle et son attitude changea subitement.

- Tu en veux ? Me demanda-t-elle aguicheuse en suçant toujours son index.

- Maintenant que tu me le proposes, j'en ai très TRÈS envie.

Nous parlions toujours de chocolat ?

Le regard de braise, elle fit tremper à nouveau son doigt dans le liquide brunâtre et lentement, elle me donna son doigt que je m'empressai d'entourer de mes lèvres. Je ne savais pas ce qui était le plus bon, son doigt enveloppé de chocolat que je léchais ou bien son regard qui se voulait enjôleur. Elle retira son doigt et je m'empressai de la prendre par les hanches pour l'amener à moi afin de m'emparer de sa bouche. Je ne tenais plus. Elle m'avait tendu la perche et c'est avec joie que m'en saisissait. Après quelques minutes de longs baisers passionnés, je l'avais portée jusqu'à notre chambre.

Tous les détails, me revenaient. Le parfum délicat de sa peau, la douceur de ses cheveux. Merde, même le son de son orgasme après lui avoir fait l'amour me revint en mémoire.

Comment allait-elle ? Où était-elle ? Elle était en vie, ça j'en était sûr puisque Rodriguez et ses petits laquais la recherchaient aux quatre coins du monde. J'étais faible, enchaîné mais pas sourd. Rodriguez avait fait ami ami avec certains membres des "Kralls" qui étaient encore en vie. Certains de ces enfoirés étaient encore en liberté même après que la CIA en ait chopé un maximum il y a un ans de cela lorsque Mary et moi étions captifs. Ils étaient vraiment désespérés pour que les "Kralls" et ce putain de mafieu de Rodriguez s'allient.

"- Luke".

Sa voix rauque de désir résonnait autour de moi. Peut-être que je l'entendais vraiment au final ? Avec le manque d'eau, de nourriture et de lumière, je virais peut-être fou ? Je me relevai en grimaçant avant de retomber lourdement contre le sol froid et humide de ma cellule. L'épuisement donnait des conséquences désastreuses néanmoins les séances de tortures n'y étaient pas pour rien non plus. Mon corps entier me faisait mal, surtout mes côtes qui devaient être cassées et ma cheville qu'ils avaient tabassée avec un pied de biche. Ces connards ne me laissaient aucun répis. Trois fois par jours ils m'amenaient dans une pièce pour me casser la gueule. Pieds, poings, batte, électricité, acides et j'en passe, tout était bon pour me faire parler. Je n'avais de toutes manières pas ce pourquoi ils m'avaient ramassé au bord de cette route après m'avoir tiré dessus. Non je n'avais rien à leur dire. La dernière fois que j'avais vu Mary je lui avais murmuré que l'aimais. Peut-être croyait-elle que j'étais mort ? Si c'était le cas et qu'elle ne me voyait plus jamais ? Si par miracle un jour je voyais mon enfant et qu'il appelait Papa un autre que moi ? Je savais le cas échéant que je devais la laisser s'en aller et refaire sa vie mais merde rien que d'y penser ma cheville cassée me faisait déjà moins mal. J'avais crû mourir comme un chien ce jour-là au bord de la route. Par moment je me disais que j'aurais dû. Oh que oui j'aurais dû. Cela m'aurait évité tous ces jours de souffrances. Mais au final la pensée de revoir un jour Mary me faisait regretter cette pensée.

Ce Rodriguez... Ce connard était impatient. Il n'avait attendu seulement que quatre ans pour pouvoir à nouveau me mettre la main dessus. Oui j'avais tué son fils. C'était ma mission et je l'avais réussi avec succès. Cet enfoiré était un marchand d'armes et d'esclaves sexuels puissant. Que cela soit les armes chimiques ou de destruction massive ou la vente d'enfants, de femmes et d'hommes pour des acheteurs sadiques, ce gars-là méritait ce qu'il lui été arrivé. Cela aurait dû être une mission tout ce qu'il y avait de plus simple sauf que je ne savais par quels moyens, il savait qui j'étais. Rodriguez connaissait mon nom et me cherchait. En s'alliant avec le reste des "Kralls", Rodriguez faisait d'une pierre deux coups. Il m'avait retrouvé moi et s'apprêtait à retrouver ma faiblesse Mary. Elle représentait le parfait moyen de pression. Si elle était capturée, les "Kralls" l'interrogeraient puis une fois qu'elle aura parlé, Rodriguez pourra la torturer devant moi pour me torturer moi. Je ne voyais pas d'autres raisons qui pousseraient Rodriguez à continuer de s'allier avec le groupe et à la chercher.

Seigneur faîtes quelle soit à l'abri. Faîtes qu'elle soit en bonne santé et le bébé qu'elle porte également. Je ne l'avais pas vu depuis presque cinq mois. Depuis mon transfert dans cette cellule où je croupissais en attendant la mort, elle, elle devait s'être arrondie. Notre enfant devait grandir en elle. Je me l'imaginais très bien souriante, les cheveux au vent, dans une petite robe de maternité avec un ventre rond. C'était une vision parfaite. Magnifique. Je n'allais sûrement jamais la voir ainsi. Je n'allais sûrement jamais la revoir tout court et ça, ça me tuait. J'avais loupé tellement de choses en cinq mois, tellement d'instants magiques que j'aurais dû partager avec elle. Je rêvais de pouvoir la tenir contre moi. Je rêvais même, de rêver d'elle.

Elle était mon espoir, ce qui me faisait tenir. Le dernier rempart contre la folie et la fatigue. Elle était la main sur laquelle mon cœur reposait.

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COUCOU!!
ALORS HEUREUX ?
Depuis le temps voici enfin des nouvelles de Luke. Ne vous inquiétez pas on en aura encore. Comment trouvez-vous ce point de vue ? Dites-moi ça en Com et si vous avez kiffé, laissez un vote.
Bisou

Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant