Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )

Chapitre 7

Je nageai dans une eau sombre et froide, les membres déconnectés. J'avais mal à la gorge et l'esprit confus. Mon dieu, j'étais morte ? Pour ressentir cette forte douleur ainsi que cette profonde solitude, je croyais que j'étais bel et bien passée de l'autre côté. Cependant si c'était vraiment le cas, étant morte, je n'aurais dû plus rien ressentir. J'étais donc bien vivante et c'est lorsque je me rendis compte de cette affirmation que je respirai un grand bol d'air frais et éjectai l'eau de mon corps en toussant. Mes poumons me brûlaient comme si un incendie s'était propagé de bronches en bronches.

- Voilà, crache tout ce que tu peux, me murmura une voix familière et inquiète.

Je crachai ce qu'il me semblait des litres, la gorge en brûlante. J'ouvris les paupières avec peine en clignant plusieurs fois des yeux. La lumière m'aveugla mais un visage affolé orné de jolis yeux verts au dessus du mien me fixait. Luke et ses deux émeraudes, il avait vraiment des yeux magnifiques. J'étais allongée par terre sur le sol dur et froid à côté de la piscine toujours en bikini. Que m'était-il arrivé ? J'étais d'une grande faiblesse, je n'arrivai même pas à me relever toute seule. Je remarquai que j'étais trempée et que je frissonnais mais aussi que Luke était également dégoulinant d'eau. Ses vêtements étaient mouillés et lui collaient à la peau de manière provocante. Ses cheveux étaient complètement ébouriffés.

- Ça va ? Chuchota-t-il tout bas.

- Je crois, je répondis en hochant la tête et en claquant des dents.

- Putain tu m'as fait peur, souffla-t-il silencieusement en me serrant contre lui avec force, sa tête dans mon cou.

Je me réfugiai également dans la chaleur de son corps, le front contre son cou. Il sentait bon, son odeur boisée et mentholée infiltrait mon odorat d'une facilité fascinante. Ses bras m'entourèrent la taille avec tendresse; peau contre peau sachant que je ne portai pas grand chose d'autre qu'un maillot de bain. Les battements rapides de nos coeurs respectifs se calmèrent lentement puis il se dégagea doucement de moi avec peine comme s'il voulait profiter de cette proximité encore un moment. Je remarquai son tee-shirt qui collait contre ses abdominaux mais il me vit et souria :

- Écoute, je vais te hurler dessus une fois que tu seras au chaud et en état de penser correctement au lieu de me reluquer, expliqua-t-il en haussant un sourcil alors je rougissai de honte avant de poursuivre sa tirade ; parce que tu sais, tu mérites que je hurle et tu n'y couperas pas, figure-toi. Pour le moment, on va te mettre au chaud.

- D'acc-ord. D'acc...d'accord.

Il me plaça son manteau qui était négligemment posé par terre sur les épaules et immédiatement je me réfugiai de nouveau dans sa chaleur et son parfum. Le manteau sentait aussi l'odeur de Luke. Je la humai fortement de mes poumons qui étaient encore douloureux mais je m'en fichais. L'air s'était rafraîchi, il devait être plus de deux heures de l'après-midi et il faisait mauvais. Le ciel était gris avec des nuages noirs et des gouttelettes commençaient alors à tomber dans d'un froid glacial. La température avait chuté tellement vite. Je tremblai de tout mon corps. Lorsque j'essayai de me lever, mes jambes flageolèrent et à peine debout, je m'effondrai tandis que Luke me rattrapa. Il soupira mais ne se posa pas de questions et me soulèva dans ses bras sans aucun effort. Ses bras musclés me tirent d'un étau protecteur. J'aimais cela. J'aimais être dans ses bras et pouvoir mettre mon nez gelé dans son cou. Il nous fit rentrer à l'abri d'un pas assuré, déterminé. Je fermis les yeux pour profiter pleinement de ce petit moment. J'avais tellement froid que cela me réconfortait de savoir qu'il veillait sur moi. Je me rendis soudain compte que je ne ressentais plus le froid dans mes membres engourdis, c'est avec le sourire que je fermis les yeux.

- Mary réveilles-toi, je t'en prie. Il faut que tu enlèves ce maillot de bain. Tu vas attraper une pneumonie. Mary ?Mary ? Borde...

C'est chaud, trop chaud. Ça brûle même ! Quelque chose me faisait mal, me brûlait.