Chapitre 13 T2

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Un souffle tiède cajolait mes lèvres. Des mains parcouraient lentement chaque centimètre de mon corps. Cela faisait un bon moment que je ne m'étais pas sentie aussi bien, aussi tranquille. J'étais dans un nuage de confort, je flottais dans du coton. Une pluie de baisers remontait de ma clavicule à la base de ma mâchoire. Un gémissement sortit de ma bouche sans que je ne puisse le retenir. Enfin, de douces lèvres virent goûter aux miennes. Les mains remontèrent à mes seins pour les effleurer me provocant au passage des frissons puis encadrèrent mon visage et ma nuque. Les lèvres fondirent sur les miennes tel du fromage à raclette et mon corps entier prit feu. Oh que j'aimais ça.

- Luke, gémis-je en me noyant dans le baiser qu'on me donnait.

- Je suis là, murmura sa voix.

Je n'arrivais pas à ouvrir les yeux. Si jamais je découvrais qu'il n'était qu'une hallucination, la déception serait si grande que je craignais de me perdre dans le chagrin. Je voulais profiter de ce moment encore un peu. L'imaginer lui, avec ses yeux verts émeraudes me dévorant du regard. Lui dégoulinant de fromage à raclette, sur ses pectoraux luisants... Je salivai. Pourquoi du fromage ? Aucune idée mais cette image faisait envie.

- Luke tu me manques tant.

Je me délectais de sa bouche contre la mienne, jouant avec sa langue.

- Reste, reste avec moi, murmura-t-il la voix rauque près de mon oreille en déposant de nouveaux baisers sur mon cou.

Je frémis, je l'aimais tant. Je respirai son odeur à m'en éclater les poumons.

Une minute, ce n'était pas la sienne.

Je pouvais sans doute la reconnaître entre milles.

Et cette odeur... Ce n'était pas la sienne.

- Luke ? L'appelai-je essayant de toucher sa peau.

Je devrais m'inquiéter de ne pas sentir son odeur or j'étais trop bien pour paniquer. Trop confuse et trop béate pour arrêter. J'étais trop bien pour freiner mes ardeurs. Trop amoureuse des ces lèvres-là pour m'en séparer.

- Reste, me supplia la voix que je n'identifiai pas.

Dans un dernier effort, j'ouvris les yeux pour croiser les yeux noir de Cian et de plonger littéralement dedans pour finir happer par l'obscurité abyssale.

Je me réveillai dans un sursaut, le cœur battant à m'en briser les côtes. Bordel de merde ! C'était quoi ça ? Un rêve érotique ? Avec Cian ? Foutues hormones ! Foutue raclette Je le savais que le dérèglement hormonale y était pour quelque chose mais putain ! Cela faisait un bout de temps que je n'avais pas ressenti ça. Mon corps entier était en ébullition. Depuis que Cian m'avait demandé si en rentrant je voulais boire un verre avec lui, mon inconscient s'emballait quand je dormais. Cela faisait quatre nuits que je me réveillais ainsi. Je me relevai de ma couchette en tremblant. Quand ces rêves me laisseraient tranquille ? Je jetai un œil à la pendule au dessus de la porte de sortie : six heures cinq. Bonne pioche, la douche était libre encore pour vingt-cinq minutes. Sur ce bâtiment les douches étaient les mêmes pour tout le monde mais à des heures différentes. Les femmes avaient les douches avant six heures et demie tandis qu'ensuite c'était le tour des hommes. Oui nous les femmes devions nous lever avant les hommes pour prendre notre douche mais que voulez-vous... Le secteur militaire était encore patriarcal et étant donné qu'il y avait peu de femmes, nous étions les malchanceuses.

Rapidement devant le temps qui me restait , je filai entre les différents couloirs, ma serviette de toilette volant derrière moi, mon peignoir sur les épaules ainsi que mes affaires dans mon sac. Je freinai l'allure en voyant la file d'attente de mecs à moitié à poil. Merde ils attendaient tous pour les douches ? D'habitude, je prenais ma douche le soir assez tard ou très tôt le matin mais depuis mes problèmes de sommeil, je faisais comme je pouvais. Prenant mon courage à deux mains je m'engageai dans le couloir rempli d'une trentaine de soldats. Collée contre le mur opposé, je fis abstraction des sifflements et remarques et filai comme une fusée jusqu'à ce qu'une main m'attrapa le bras. M'arrêtant d'un coup net, je me rattrapai en m'accrochant à un bras inconnu. Des rires fusèrent de parts et d'autres de la foule.

Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant