Chapitre 12

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Cela faisait des jours que je n'avais pas manger. La faim me tailladait le ventre. J'étais dans la cave enchaînée. Plus loin se trouvait le corps ensanglanté de Caroline. Je n'étais à présent qu'un animal tremblant. Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais là. Un mois ? Un an ? Je vivais enfin, je survivais, du moins j'essayais. La porte s'ouvrit sur Jimmy. Il s'était coupé les cheveux ce qui accentuait son côté malsain. Je savais ce qu'il allait me faire, j'avais l'habitude maintenant. Je me préparai à aller vers quelque part d'autre, un endroit paisible. Il s'approcha, se débraguetta puis se plaça entre mes cuisses. Cela ne servait à rien de se débattre, ils gagnaient toujours. Certains étaient plus doux que d'autres mais cela revenait toujours au même. Il s'enfonça en moi et s'activa. Je fermis les yeux. Je me laissai faire et essayai tant bien que mal de me détendre. Cela faisait moins mal. Je n'étais pas dans cette cave. Je n'étais pas avec lui. J'étais dans mon lit, chez moi. Maman me sourit. Qu'elle était belle. Elle me lit une histoire de princesses. J'adorais les histoires de princesses. Jimmy commença à gémir. Ce sera bientôt fini. Je m'enfonçai de plus en plus dans mon souvenir, je me concentrai sur lui. Je passai un bon moment avec maman. Elle me manquait. Je la voyais me racontant l'histoire avec passion. Mulan est l'un de mes disney préféré . Je l'écoutai avec attention jusqu'à la fin. Lorsqu'elle finit trop tôt, le souvenir m'échappa et je retournai à la réalité. Jimmy était en train de remonter l'escalier et sortait de la cave. J'étais de nouveau toute seule jusqu'au prochain qui descendrait. Je pariai sur Kent. Il était le plus "gentil". Raté. C'est Marc qui descendit pas longtemps après. Aucun répit aujourd'hui. Un autre souvenir vite...

Mon hurlement me réveilla ainsi que les larmes sur mes joues. J'étais en sueur. J'avais du mal à respirer. Mais quand cela finira-t-il ? Je faisais des cauchemars tous les soirs depuis bientôt une semaine. Et comme chaque nuit, Luke débarquait dans ma chambre, les yeux encore endormis par le sommeil sous l'assaut de mes cris.
Nous n'étions toujours pas partis du Bunker parce que malheureusement nous étions entourés d'ennemis qui sillonnaient la forêt à ma recherche. Oui les "Kralls" avaient découvert ou je me planquais. Ils étaient même venus chez Alicia et son mari le soir ou nous devions partir qui, sous la menace de leurs armes, leur avaient montré leur maisonnette vide. A ce moment Luke et moi étions munis d'armes, cachés près d'une sortie dérobée, près à les recevoir. Les hommes n'avaient cependant pas découvert l'issue secrète du bunker et étaient répartis bredouille à notre plus grand soulagement. Depuis, nous étions sur nos gardes parce qu'à chaque instant nous pouvions être découvert. Les caméras tournaient en boucles et nous donnaient des images d'hommes en voitures ou à pieds, armes à la main cherchant et explorant les environs. Luke m'avait assuré quand j'avais pris peur, que dans quelques jours, quand ils n'auront rien trouvé, ils s'en iront simplement. Les "Kralls" savaient que nous nous cachions dans les environs dorénavant et ils mettaient tous les moyens nécessaires pour me mettre la main dessus.

Luke referma la porte de ma chambre et remarquant mon expression terrifiée, il soulèva les couvertures pour se caler contre mon dos. Au départ j'avais bien essayé de me rendormir seule après ces horribles visions mais je n'y étais que rarement arrivée. Un soir quand Luke m'avait proposé de rester, je m'étais endormie dans ses bras et j'avais compris que je me sentais en sécurité à ses côtés. J'aurais aimé lui demander de dormir à chaque fois avec moi mais j'étais gênée surtout que le matin au réveil, je sentais l'effet que je lui faisais et je pouvais affirmer que la chose dure contre mes fesses n'était pas son téléphone. Cela m'avait fait sourire plusieurs fois tandis que lui, la première fois, avait rougit puis ensuite il l'ignorait simplement. Luke me disait souvent que j'étais encore sous le choc, que j'ai besoin de temps pour absorber les événements.
Ainsi dans ses bras chauds, je respirai son odeur. Il m'embrassa les cheveux et cala sa tête dans ma nuque. Je sentis sa respiration dans mon cou ralentir et je calai la mienne dessus. Peu après je me rendormis sereinement.

Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant