Chapitre 17

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Une secousse me réveilla. J'avais la tête calée sur l'épaule de Luke malheureusement les soubresauts de la voiture m'empêchèrent de me rendormir. Je soupirai avant de remarquer que l'aube était là avec ses douces couleurs rosées. Combien de temps avais-je dormi ? Je me redressai précipitamment.

- Bonjour Mary, me salua Luke tout en gardant les yeux sur la route.

- Salut, baillai-je en m'étirant comme un chat.

La pendule de la voiture indiquait huit heures moins le quart du matin.

- Tu as dormi toute la nuit. Nous avons fait plus de la moitié de notre trajet.

- Toute la nuit... Et toi ? Tu n'as pas sommeil ?

- Pas vraiment.

- Tu es sur ? Je peux prendre le volant.

Il soupira en se contentant de lever les yeux au ciel. J'étouffai un nouveau bâillement.

- Rien de neuf ? Je demandai en regardant notre environnement. Pas de vilains avec des mitraillettes ?

- Toujours pas et je préfère cela.

- On peux s'arrêter pour du café ?

- Ce n'est pas prudent. Il faut être là-bas le plus vite possible, plus vite nous y serons, plus vite nous partirons.

- Nous sommes très loin du bunker maintenant. Et puis j'ai envie d'aller aux toilettes.

- Très bien, se résigna-t-il, j'aurais sans doute besoin d'un café moi aussi.

A la prochaine station nous nous arrêtâmes. Je me ruai aux toilettes, soulagée de pouvoir vider ma vessie qui commençait à me hurler très fortement son fardeau. Une fois fait, je rentrais dans la petite boutique où Luke sirotait un café instantané. Je pris un chocolat chaud avec quelques antidouleurs pour mon épaule qui me tirait toujours assez douloureusement. Le vendeur me fixa des yeux curieusement. Je crus un instant qu'il m'avait reconnu, c'était bien possible, depuis quelques temps ma photo apparaissait dès qu'on parlait de mon père. Avant qu'il ne fasse quoi que ce soit, nous nous empressâmes de quitter cette petite station service.

Nous arrivâmes à une heure et quart de l'après-midi à l'aéroport qui était effectivement désaffecté, seul le jet faisait tache dans cet endroit envahi par la végétation. Des plantes grimpaient sur les murs, quelques tagues étaient dessinés ici et là, toutes les fenêtres étaient cassées et lorsque je remarquai que la piste d'atterrissage était recouverte d'herbes, je fus de suite méfiante envers elle. Cependant le jet gris lui était rutilant mais énorme face aux épaves d'avions abandonnés ici et là Nous arrêtâmes la voiture, descendîmes avec nos minces bagages qui se résumaient à nos flingues et à une trousse de premier secours. Nous nous avançâmes comme un seul homme vers le jet. Une femme blonde et un homme brun nous attendaient de pied ferme un sourire artificiel plaqué sur le visage. La femme blonde était magnifique et très grande. Son chemisier bleu semblait vouloir exploser sous l'opposante poitrine qu'il renfermé. Madame décolleté plongeant lança un regard enjôleur à Luke qui lui retourna son regard avec indifférence. Je souris malgré moi. L'homme brun prit la parole :

- Bienvenue. Je suis Yohan votre pilote et voici votre hôtesse et mon co-pilote à l'occasion : Kristen. Je vous prie de monter à bord, votre père nous a demandé de faire vite.

Nous hochâmes la tête avant que Luke ne m'attrappe nonchalamment la main afin d'y dessiner des cercles de son pouce. Nous montâmes pour découvrir un décor simple mais classe. L'hôtesse se fit un plaisir de remuer les hanches plus que nécessaire lorsqu'elle nous fit visiter le vaste avion. Allumeuse. Il y avait une petite chambre couleur crème avec, dieu merci une mini salle de bain. Je prenais une douche et après m'être habillée de fringues propres et amples, je mangeais un morceau. La blonde nous avait apporté des lasagnes sous vide. Tandis que je mangais Luke prenait sa douche. J'avais tellement sommeil. C'était limite si je piquais du nez dans mon assiette. Une fois mon repas terminé, je m'étendis sur le lit de tout mon long et fermis les yeux pour apprécier qu'en cet instant précis, je n'étais pas en danger et que j'étais tranquille. J'étais inaccessible dans les airs, personne ne pouvait me nuir. Je sursautai lorsque j'entendis Luke sortir de la salle de bain vêtu seulement d'un bas de pyjama. Il était tout propre avec les cheveux humides. Ses muscles roulaient sous sa peau et ses yeux étaient d'un vert tellement beau que j'en aurais pleuré. Ses cicatrices ne viennaient en aucun cas gâcher le tableau, au contraire, elles venaient l'embellir. Elles faisaient ressortir le côté sauvage et mâture que j'aimais chez cet homme. La mâchoire m'entombais lorsque je le voyais ainsi.

Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant