Chapitre 20

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La vie, je la voyais, elle était là. Je lui tendis la main. Je revivais de nouveau et repris ma respiration. Un souffle de vie résidait finalement en moi.

"Bip, bip, bip, bip".

Respiration.

"Bip, bip, bip, bip".

Respiration.

"Bip, bip, bip, bip".

La brume de l'inconscience s'évaporait lentement pour laissait place à une nouvelle vie.

"Bip, bip, bip, bip".

Je sentis à nouveau les odeurs, j'entendis nouveau les sons.

"Bip, bip, bip, bip".

Une légère odeur florale flottait autour de moi.

"Bip, bip, bip, bip".

Seigneur ce bruit allait me finir !

"Bip, bip, bip, bip".

J'ouvris à nouveau les yeux depuis longtemps et découvris une chambre d'hôpital avec ses murs immaculés. Je n'avait pas succombée à la mort finalement. Ils avaient réussi à me sauver alors que j'avais été dans un état pitoyable. Qu'en était-il de Luke ?  Je ne le voyais pas, peut être était-il lui aussi toujours convalescent, endormi dans un lit comme moi je l'étais. Je l'avais vu mourir mais je n'avais pas été en état de réfléchir correctement. La certitude qu'il était en vie me gagna quand je vis un bouquet de tulipes sur ma table de chevet. C'était sans doute lui qui me l'avait apporté. Un jour, il avait deviné par lui même que les tulipes étaient mes fleurs préférées. Il avait ensuite évoqué le fait que la beauté des tulipes venait de ma propre beauté. A l'époque je lui avais ri au nez face à cette comparaison vraiment niaise pour ensuite le consoler en l'embrassant. Ces tulipes là, sur ma table étaient sans doute un signe de sa part. Il fallait vraiment que je sache s'il n'était pas trop blessé. Je me lèvai non sans mal, ma vision se troubla et mes points de sutures se tendirent au maximum se qui m'arracha un gémissement de douleur. J'arrachai mes aiguilles et débranchai l'électrocardiogramme. Celui-ci diffusa soudain un bruit et une ligne discontinu.
J'entendis du bruit de l'autre côté de la porte puis celle-ci s'ouvrit en grand avec des infirmiers assez affolé.

- Que... ?

- Bon dieu mademoiselle ! Retournez au lit ! Ce n'est pas bon d'être debout dans votre état.

Une femme et un homme me prirent les bras pour me forcer gentillement à me rallonger.

- Où est Luke ? Comment va-t-il ?

Ils ne dirent rien et se contentèrent de me rebrancher aux perfusions et aux machines. Soudain mon père apparu dans l'encadrement de la porte dans son costume traditionnel bleu. Un léger sourire habillait son visage tandis qu'il avança vers mon lit.

- Ma chérie ! Comment te sens-tu ?

- Bien bien mais où est Luke ? Quel est son état ?

- Ne te préoccupes pas de cela pour le moment, il te faut du repos.

Un doute affreux s'empara de moi.

- Où est-il ? Articulai-je lentement en le regardant dans les yeux.

- Il n'a pas survécu à ses blessures.

- Quoi ?

- Il est mort, fit-il solennellement. Il a fait une hémorragie et quand l'équipe de secours est arrivée sur le terrain. Elle t'as privilégié puisque...

- Puisque je suis ta fille.

- Oui.

Je n'arrivais pas à mettre le doigt sur ce que je ressentai. L'incompréhension ? Oui c'était indéniable. La douleur ? Non ce n'était pas assez fort, c'était même très loin de ce que j'éprouvais.

Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant