Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )

Chapitre 16 T2

 Courage. 

Je jetai un œil à Cian qui riait avec ses camarades à table autour d'une partie de carte. Le Poker... Quel jeu fourbe. Mes grand-parents m'avaient appris à jouer à la Belote et croyez-moi c'était moins traître que ce jeu. Les menteurs on les rangeait au placard dans ce jeu noble.

Prend ton courage à deux mains et va-s'y ! 

Je m'éclaircissais la voix plusieurs fois avant de m'avancer vers eux, tremblante. Pourquoi j'étais si nerveuse ? Pourquoi déglutir était devenu si difficile ? Peut-être parce que je m'apprêtais à sauter un grand pas dans la vie. Calme-toi enfin ! Ce n'était pourtant pas la première fois que je voulais prendre à part Cian pour lui parler. Bon d'habitude ce n'était pas pour une histoire de cœur, c'était pour le boulot ou accessoirement ma survie mais quand même, ce n'était pas la mer à boire !

Les gars relevèrent la tête à mon apparition. Ils étaient tous plus ou moins concentrés à leurs cartes.

- Bonjour les gars, les saluai-je en faisant un léger coucou de la main.

Ils me répondirent en cœurs avant de retourner à la réflexion. Seul Cian m'observait lentement l'air inquiet. Je pense qu'effectivement ma nervosité devait être apparente en faisant attention.

- Je peux te parler une minute s'il te plaît ? Demandai-je en reculant pour qu'il comprenne que je voulais le voir en privé.

Il abandonna ses cartes sans plus attendre et se leva pour me suivre. Rester dans le couloir était une bonne idée ? Non, je l'amenai donc dans la salle de conférence. Après avoir allumé la lumière tamisée de la salle, je m'assis à une des chaises adjacentes à la grande table tandis qu'il referma la porte.

- Y-a-t-il un problème ? Tu vas bien ? 

Il croisa les bras en me détaillant de la tête au pied encore une fois. 

- Non, oui. Enfin pas vraiment. Je voulais qu'on parle.

- De ? S'inquiéta-t-il en s'asseyant à côté de moi les coudes posés sur ses genoux pour fixer son regard dans le mien.

Je lui lançai un regard de reproches. Il faisait le malin...

- Tu sais très bien de quoi.

- Si tu parles du fait que tu m'as sauté dessus l'autre jour pour m'embrasser et que depuis, je ne pense qu'à toi, je te suis tout ouïe. 

J'ouvris la bouche de stupéfaction. Parfois il me surprenait encore à ne pas avoir de gêne. La nervosité par rapport aux relations humaines, il ne connaissait pas vraiment. 

- Oui je parle de ça, tranchai-je en croisant les bras. Pour ma part j'ai besoin de faire le point avec toi sur ce qui se passe entre nous.

- Et d'après toi, que se passe-t-il ? Sourit-il en levant un sourcil l'air aguicheur.

- Je... Je comptais sur toi pour m'en dire plus justement. 

- Ah oui ? Pour ma part c'est sûr, il se passe quelque chose. Je ressens une attirance très forte pour toi et je pense que cela est réciproque. Je te veux.

Merde, il n'y allait pas de main morte mais après tout c'est ce que je voulais non ? Mettre les choses au point était nécessaire.

- Ce sentiment est partagé. Donc on fait quoi ?

- Je te retourne la question ma belle.

Il aimait jouer au chat et la souris dit donc. Ses yeux noirs brillaient de convoitise et d'impatience.

- Je dis qu'on essaie et on verra.

- D'accord. 

- D'accord ?