Chapitre 4

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J'avais bien trop chaud. Je me réveillai dans ma chambre, bordée comme un bambin. J'avais toujours adoré lorsque je m'endormais sur le sofa, que papa m'emène dans mon lit. A cette époque je croyais, que je venais comme par magie dans ma chambre. Mais cette époque était révolue, je n'étais pas dans ma chambre et mon paternel n'était pas là. Je ne m'étais pas endormie sur le canapé ? Il me semblait que si. Comment avais-je pu arriver là ? Mon père n'était plus là et de toutes façons avec ma vingtaine, il n'aurait pas pu me soulever sans se casser une vertèbre. Ce serait donc Luke qui m'aurait mise au lit ? Je ne savais pas. Il n'y avait que lui, même Georges le jardinier qui habitait en haut était incapable de me soulever. Je n'étais pas en surpoids, j'avais cependant des formes et des poignets d'amour. Étant assez grande, Georges à son âge aurait eu du mal. Enfin si c'était bien Luke, se serait le premier geste gentil qu'il aurait eu à mon égard depuis que nous nous étions rencontrés. Je souris, la situation entre nous n'était peut être pas une cause perdue après tout. Même si son discours d'hier m'avait bien refroidi, je ne perdais pas espoir.

Je m'extirpai de la couette difficilement ma jambe me faisant encore souffrir et je me rendis dans la cuisine avec une gaieté naissante. Je vis Luke contrôler quelque chose sur une tablette, les sourcils froncés. Il était habillé d'un jean et d'un simple tee-shirt noir qui mettait ô combien ses abdominaux en valeurs. Je ne savais pas quelle heure il était vu qu'il n'y avait aucune fenêtre, il n'y avait également pas de pendule. Je réalisai soudainement que j'étais toujours en chemise de nuit et que celle-ci était beaucoup trop courte. Je me stoppai puis repris ma marche, tant pis, il m'avait vu dans cette tenue quand il m'avait ramené dans ma chambre. J'aurais aimé être consciente alors qu'il me portait ; ses bras autour de moi, sentir ses muscles et sa peau contre la mienne. J'en frissonnai rien que d'y penser.

- B'jour, me lança-t-il tout en continuant de fixer l'appareil d'un air sceptique.

- Salut. Quelle heure est-il ?

- Dix heures et quart du matin.

Je souris rapidement en guise de remerciement avant de prendre un verre de lait avec trois cookies. Je m'assis ensuite sur un des tabourets du plan de travail. Je grignotai tranquillement mes cookies tandis que lui était toujours avec sa tasse de café dans une main et les doigts de l'autre glissant sur l'écran. Il m'agaçait tellement à rester de glace, je rompis donc ce silence la première.

- Que fais-tu ?

- Je contrôle et mets à jour la sécurité de ce bâtiment. J'ai commandé de nouveaux matériaux et mis au point de nouveaux stratagèmes si jamais il y a une brèche dans la sécurité. Ton père t'a placé dans un bunker bien protégé mais il n'est pas infaillible. J'ai donc conçu avec l'aide d'un de mes amis un nouvel algorithme afin que personne ne pirate le système électronique puisque l'autre était trop ancien.

- Oh, tu sais faire ça toi ?

Il me fusilla des yeux. Ah oui, monsieur était le « meilleur » en tout. Égocentrique, c'est bien noté. Je me demandai soudain si sa tête avait déjà explosé sous le coup de son estime de soi. Je repris la parole doucement soucieuse de recevoir encore un regard courroucé :

- Donc s'il y a comme tu dis une brèche, cela veux dire que quelqu'un s'est introduit dans la cour ou carrément dans le bunker ?

- Tout à fait.

- On fait quoi si jamais cela se produit ? Tu tues tout le monde ? Je lançai ironiquement en levant les yeux au ciel.

- Cela ne me dérangerait pas mais mon principal objectif est de te protéger donc pas de tuerie. Je dois nous faire échapper de cet endroit au plus vite en te gardant vivante. Cela dit, je pourrais mettre quelques assaillants à terre pendant que nous fuyions, sourit-il avec une lumière sauvage dans les yeux, ce qui fit instantanément refroidir mes ardeurs.

Je ne m'en étais pas encore rendue complètement compte mais cet homme était dangereux. Il avait déjà tué par le passé et pourrait sans problèmes recommencer dans le futur. C'était un tueur. Et j'avais pourtant besoin de lui, en particulier de ses talents même s'ils me dégoûtaient.

- Tu es réellement un tueur. Qu'est-ce que... ça fait de tuer quelqu'un ? Lançai-je subitement sans réfléchir.

- Oui Mary, approuva-t-il avec sincérité en fermant rapidement les yeux. Je suis un tueur. Tuer est maintenant dans ma nature, c'est aussi naturel que lorsque tu ouvres un robinet ou encore lorsque tu changes de chaînes à la télévision. Je ne le fais pas pour plaisir, même si cela est moins dur qu'avant. Je ne ressens rien lorsque je tire sur quelqu'un pour tuer ou pour blesser, cela n'a aucune importance. Si c'est ce qu'il faut faire alors je le fais. C'est le résultat qui est important, je suis vivant et l'autre non.

Il posa alors sa tasse et vint de l'autre côté du plan de travail pour me regarder dans les yeux avec sérieux.

- Si jamais un incident se produit, en attendant que je te trouve, tu te planques. Une fois que je t'ai retrouvée, tu restes cachée derrière moi et tu fais tout ce que je te dis. Entendu ? Il en va de ta survie, c'est donc une question de vie ou de mort.

- Je comprends. Je ferais ce que tu me diras.

Il soupira légèrement. Je le regardai toujours dans les yeux et lui de même. Son intense regard était ancré en moi. Je sentis l'énergie qu'il y avait entre nous deux, elle vibrait. Ses magnifiques yeux verts m'éblouissaient et sa belle bouche avec les lèvres pleines, me donnaient envie de les goutter. Pourquoi diable pensai-je à ça ?

Je jettai un petit coup d'œil au meuble qui nous séparait. Luke profita de ce léger moment de distraction pour briser notre connexion et se lancer en marchant d'un pas décidé vers le couloir.

- Je serais dans mon bureau si tu as besoin de moi.

Il me laissa ainsi de nouveaux seule, pantelante, exactement comme hier soir.

Plus tard lorsque j'entendis des coups de feu, je paniquai. Je sautai du canapé pour courir jusqu'aux détonations qui résonnaient. Pitié, je ne voulais plus de meurtres. Pas encore s'il vous plaît ! J'arrivai dans un couloir et ouvris une porte inconnue d'où provenaient les coups. Luke se retourna et me regarda comme si j'étais folle à liée, une arme à la main. Il était debout et visait le mur où se tenait une cible mouvante à la forme d'un homme. C'était une salle de tire. Je ne savais même pas qu'il y avait une salle d'entraînement ici. Il était vrai que j'aurais pu me poser la question étant donné que nous étions dans un ancien bunker militaire. Le cœur battant à la chamade, je remarquai que la cible était trouée de part en part.

- Tout va bien, me rassura Luke. Tu veux quelque chose ? Ajouta-t-il avant que je fasse non de la tête.

Il reprit alors ses tires, le bras légèrement tremblant sous l'impact du recul, le regard vidé de toutes émotions. Seule la détermination raillonnait dedans.

Je quittai la pièce pour retourner à la télévision en piétinant, de toutes manières je n'arriverais pas à me rendormir.

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Bonjour ! Je corrige peu à peu les fautes et parfois ça me fait carrément mal aux yeux. C'est pareil pour les temps parce qu'en plus au départ le récit est au présent et j'ai pour certains passages oublié de les mettre au passé.
Kissous 💋

Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant