Chapitre 7 T2

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- Excusez-moi mais vous ne pouvez pas rester tous ici, nous informa une infirmière blonde dans l'encadrement de la porte de ma chambre d'hôpital.

Cho, Mike et Cian se regardèrent un instant, indécifs. Frank quant à lui était parti discuter avec le médecin. Il voulait au plus vite se tenir au courant de ma situation.

- Sortez de là ! Les pressa l'infirmière. Seule la famille peut rester.

Une certaine tension s'installa. Allaient-ils me laisser seule alors que le but de leur mission était de me protéger ? Cian se racla la gorge.

- Je suis son mari, affirma-t-il en s'asseyant sur la chaise à côté de moi et en me prenant la main.

Je me crispai allongée sur mon lit et baissai les yeux. L'entendre prétendre être mon mari était insupportable. Je savais qu'il faisait ça pour garder un oeil sur moi mais j'avais du mal à avaler ce fait.

- Très bien, accorda la femme en blanc l'oeil sceptique. Vous pouvez rester, quant à vous, dehors ! A propos le médecin passera bientôt.

Mes compagnons quittèrent la pièce non sans se consulter du regard. Je soupirai lorsque la porte se referma. J'enlevai ma main de la sienne en grimaçant puisque l'aiguille de la perfusion s'enfonça dans mon coude. Bon dieu j'en avais déjà marre alors que cela ne faisait que vingts minutes qui nous étions arrivés. Les urgentistes m'avaient de suite fait les premiers prélèvements de sang et m'avaient installée ici dans une chambre blanche, simple et froide. Comme tout mon être à présent. Heureusement que Cian m'avait fait enfiler un pantalon avant de partir car mon jogging qui faisait office de pijama était irrécupérable.

- Pourquoi tu as prétendu être mon... mari ? Tu ne peux pas dire ça. C'était Luk...

Il soupira en baissant la tête pour la mettre entre ses mains quelques instants.

- Je dois rester à tes côtés. Je ne peux pas te laisser seule. Tu es recherchée par des tueurs.

Ils pourraient me tirer une balle ici même, je ne les supplierai même pas. J'accueillerai la mort avec grâce et délivrance. De toute façon les deux êtres qui comptaient pour moi, n'étaient plus.

- Je m'en fou.

Après tout une vie sans les gens qui comptaient pour nous, ce n'était pas une vie. Je n'en avais plus rien à faire de mourir, de toute façon j'étais condamnée à la souffrance éternelle.

Seigneur Luke devait m'en vouloir, il devait être vraiment déçu de moi. Il avait raison dans min rêve, j'avais vraiment été une mauvaise mère.

Cian relèva la tête et croisa mon regard.

- Qu'est-ce que tu dis ?

- Je te dis que j'en ai rien à faire de mourir. Qu'ils me tirent une balle en plein tête qu'on en finisse.

Il se relèva souplement et s'assit sur mon lit à côté de ma cuisse. Mais il se croyait vraiment tout permis cet...

- Pourquoi tu as abandonné ?

Il avait compris, il savait que la vie n'avait plus de goût à présent. Comprenant de suite qu'il faisait référence au fait que je voulais mourir, je lui répondis :

- Je n'ai plus aucune raison de me battre. Je n'ai plus rien.

Il soulèva mon menton. Je me perdis quelques instants dans la contemplation de son visage. Ses cheveux de jais soyeux et ses profonds yeux noirs m'impressionnaient toujours autant.

- La vie en elle-même vaut le coup.

Je fus prise d'un petit rire.

- Tu dis ça parce que tu n'as pas assez souffert.

Bunker (T1 TERMINÉ, T2 En Pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant