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Je me balançais convulsivement sur ma chaise de bureau, les doigts crispés sur les accoudoirs, fredonnant la chanson avec laquelle me berçait ma mère lorsque j'étais petite. Son image frappait violemment les parois de mon crâne comme des flashs toutes les cinq minutes, et je scrutais l'horloge en face de moi, accrochée au mur, attendant que les cinq prochaines minutes passent et que son visage me console encore de son absence. Tic Tac Tic Tac Tic Tac...Cinq minutes venaient de passer. Je le vis, une microseconde seulement, mais c'était tout de même très appréciable. Son sourire maléfique, ses yeux enfoncés dans leurs orbites, sa peau blanche...

A cet instant, une jeune femme entre dans mon bureau, ce qui me surprend et je me remet normalement sur mon siège avec difficulté. Enervée, je lance un regard noire à la jeune femme pour m'avoir interrompu et croise les bras sur ma poitrine.

<<-Navrée de vous avoir dérangé, mais c'est important, dit-elle essoufflée.

     -Je vous écoute.

     -Votre patient refuse chaque repas depuis maintenant deux jours. Personne n'a cru bon de s'en inquiéter jusque là. Seulement là, il vient d'agresser un gardien disant qu'il le tuerais s'il ne vous voyait pas dans les prochaines minutes.>>

A l'entente de cette dernière phrase, je me lève d'un bon et lui saute presque dessus.

<<-Pourquoi on ne m'en a pas parler plus tôt, je grogne en passant la porte.>>

J'arpente les couloirs de l'asile le plus vite possible et me ru sur ma voiture. J'allume le contact si vite que je ne suis pas sur de l'avoir fait. Je roule à toute allure, sans vraiment me soucier du danger. La vie d'un homme est entre mes mains et si je n'y vais pas, il peut mourir. Ou bien je veux simplement lui obéir pour l'excitante sensation lorsque j'ai appris qu'il voulait me voir moi, peut importe le prix?

Lorsque j'arrive devant l'immense porte de Blackgate, je me précipite vers la salle d'examen des patients. J'ouvris la porte à la volée. Il était là, les cheveux ébouriffés comme après une longue bataille, ses doigts fins encerclant la gorge d'un pauvre gardien qui semble tout de même bien battît et qui doit faire deux fois sa taille. Lorsqu'il me voit , ses lèvres s'étirent dans un sourire malsain et inquiétant et ses doigts lâchent peu à peu leur prise.

<<-Allez-vous en, ordonnais-je à l'homme, et ne tentez rien.>>

Affolé, il acquiesça et, lorsqu'il le relâcha, se précipita vers la porte. A ce moment, un autre homme arriva. Il portait dans les mains des sangles. A mon regard, il voyait que je désapprouvais mais je ne pouvais rien faire, c'était la décision du juge. Il referma la camisole du fou malgré ses protestations et le fit asseoir de force sur une des deux chaises qui encerclaient la table. Il grogne contre l'homme comme un chien enragé, ce dernier s'en va sans adresser un regard à mon patient. Je prends le soin de refermer la porte blindée, et m'assois, croisant les jambes, sur la chaise face à lui. Je m'attarde un instant sur mon patient. Ce dernier me scrute, un sourire effrayant attirant ses lèvres abimées.

A ce moment, une jeune stagiaire, surement envoyé par son chef de service, arrive avec un plateau en main et dépose devant moi un calepin vierge, un stylo neuf, et un café. Il la regarde de haut en bas et ne cesse de la fixer. Une pointe de jalousie contamine mon coeur peu à peu. Je lance un regard noir à la jeune fille et lui indique d'un signe rêche de s'en aller. J'ai surement du être dur avec cette pauvre stagiaire mais je déteste la façon dont-il la regardait et je ne veux pas assister à cela plus longtemps. Il la suis du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière la porte que je m'empresse de refermer pour la énième fois. Enfin, il reporte son regard sur moi, et m'hypnotise de ses yeux verts auxquels je trouve beaucoup de profondeur et dans lesquels je me noie . je ravale difficilement ma salive et fuis son regard, ce dernier m'obsédant trop pour que je puisse prononcer le moindre mot.

<<-Vous vouliez me voir? Demandais-je d'une voix faussement innocente en décroisant mes jambes, prête à écrire.

     -J'aurais un petit service à vous demander. A vraie dire, cela ce reproche plus de la mission que du service. Peu importe! s'exclame-t-il alors que je bois ses paroles. Je suis sur que vous saurez me donnez satisfaction...>>

Sa voix s'assombrie alors, tandis que je l'écoute, attentive.

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Je m'assis docilement sur la chaise sur laquelle il m'indique de m'asseoir. Il me regarde d'un air enjoué et impatient comme un enfant qui attend noël. Il enroule la corde autour de mes deux poignets que j'ai joins dans le dos de la chaise. Il serre le noeud de sorte à ce que je ne puisse pas m'échapper. Il me laisse un dernier regard, un dernier sourire, avant de se diriger vers la sortie. Je l'entends alors hurler à ses hommes.

<<-Ne lui faites rien! Elle est avec nous! Sinon, vous finirez comme mon dernier bras droit! (tu as vu la référence au joker de Nicholson? )

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant