OS3-Happy Birthday Harley

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OS3-Happy Birthday Harley


Un an. Un an que je suis née, que Harley Quinn est née. Un an que je le suis sans relâche, que je supporte ses mauvais jours, et que je vis les meilleures. Un an que je suis enfin moi-même, que je ne me cache plus, que je ne cherche plus à rentrer dans ce moule parfait.

Je me lève toute souriante ce matin, en me disant que cela fait un an que nous sommes ensembles. Je saute presque de mon lit, pleine d'entrain, et sautille jusque la salle de bain. J'allume le robinet et me fait couler un bain. J'ajoute du produit, et la mousse fait vite surface en abondance sur l'eau, ce qui me fait sourire de plus belle. J'adore les bains moussants.

Je m'empresse d'aller chercher mon magnum sur la table de nuit. La chambre est pleine, inutile de le recharger. Je le prend avec moi et retourne dans la salle de bain. Je pose le gun près du lavabo, avant de m'observer un instant dans le miroir. J'ai ce même sourire niais collé sur le visage depuis mon réveil. Je jette un coup d'oeil à la baignoire. La voilà déjà pleine d'eau fumante. Je ferme le robinet, et retire les quelques vêtements qui recouvre mon corps. Lentement, je m'immerge dans l'eau chaude et relaxante. Mon corps, recouvert d'un filet transparent et limpide, révélait de nombreuses ecchymoses, des rougeurs, des cicatrices, plus ou moins vieilles, plus ou moins profondes, plus ou moins graves...Mes mains étaient recouvertes d'entailles, mes genoux, d'égratignures. Mais je m'y faisait, à force. La douleur n'était qu'un sentiment souvent lassant, tant je l'avais ressenti cette dernière année.

J'inspira un grand coup, avant d'enfouir ma tête sous la mousse et les bulles. Plus aucun son ne pouvais me sortir de ma rêverie, seul le mouvement de l'eau parvenait à mes oreilles. Sa chanson tournoyait encore dans mon crâne comme une bourrique et, étrangement, cela m'apaisait.

Repose tes os sous mon lit,

Laisse tes mains sur ma tête

Lance ton sort – un profond sommeil :

Et reste sous moi quand je dors.

Mon âme à prendre......

Ma tête sort subitement de l'eau, j'ai besoin d'air.

<<-Mon âme à prendre, chuchotais-je avant d'échapper un petit rire. >>

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Il est bientôt 22 heures et j'ai passé toute la journée sur ce misérable canapé. J'espérais le voir un peu aujourd'hui, mais il n'a pas lâché son plan pour Batman d'une semelle. Et je suis loin de vouloir lui rappeler quel jour nous sommes, j'aimerais qu'il s'en souvienne de lui même. J'en demande surement trop. Il y a des fois où j'aimerais mené une vie normale, mais, au fond de moi, je sais que je me lasserais vite d'une vie sans rebondissement et, surtout, sans lui. J'enfile alors mes bottes, ma veste et, batte en main, décide de sortir. Je marche à pas de loup, ne souhaitant vraiment pas qu'il m'entende. Je sais qu'après ce qu'il s'est passé la dernière fois, il vaudrait mieux ne pas récidiver, mais j'ai vraiment besoin de sortir, juste prendre l'air un instant, et me lamenter sans avoir à le craindre. Je referme doucement la porte. Lorsque je me retourne, j'inspire à pleins poumons l'air pollué de la ville. Cette sensation de liberté, c'est si agréable! Ma batte sur mes épaules, mon gun à ma ceinture, je déambule dans les rues les plus étroites et lugubres de Gotham. J'attire toujours ces mêmes regards malsains, et répugnant, mais je ne m'en préoccupe pas. Il peuvent mourir, je ne le tromperais pas. J'observe un instant la lune que reflètent les gratte-ciels de la ville. Finalement, elle reflète bien cette ville, son coté clair, et celui plus sombre, plus monstrueux. Je suis persuadé que la plupart de la populace de cette planète ne connait pas les monstruosités et les horreurs qui ce passent dans les recoins sombre de cette ville, ni même à Arkham. Moi, j'ai vu des choses qu'aucun être humain ne saurait supporter. Par chance, je ne suis plus humaine depuis un an maintenant, c'est une seconde nature pour moi, la douleur et les visions d'horreur.

Sans vraiment m'en rendre compte, je venais de marcher depuis un assez long moment. De sombres masses cotonneuses commençaient à recouvrir le ciel et la lune qui, jusque là, était la seule chose à laquelle je me rattachais. Je balaya alors du regard où je me trouvais. J'étais, encore et toujours, dans un coin sordide de notre ville, non, sa ville. Je reconnaissais, au loin, les lampadaires grésillants et les immeubles abandonnés. Mes jambes m'avaient guidé jusqu'ici. Drôle , non? C'est comme si un bébé de un an retournait, pour son anniversaire, à la clinique où il est né. Quelques pas plus tard, je me retrouvait devant l'immense entrepôt. Il y avait encore cette immonde odeur de goudron. Je sors de ma ceinture mon magnum et, d'un geste las, tire sur le cadenas qui explose dans un bruit métallique sous le supplice de la balle. J'ouvre alors les grandes portes. L'endroit m'est aussi familier que si j'y avait vécu toute ma vie. L'emplacement de chaque cuves, les paliers et mezzanines de métal, les fenêtres au verre crasseux et noirâtres, j'y suis née, je connais l'endroit comme ma poche. Une vague de nostalgie m'envahit et prend d'assaut mes tripes. Mon estomac se tord et ma gorge se serre en repensant aux bons souvenirs. Pourquoi n'est-ce plus ainsi? Pourquoi il a fallu que sa change, que sa vire au cauchemar? Un cauchemar qui m'est pourtant, rarement certes, mais parfois agréable. Un cauchemar que je chéri autant que je hais. Je monte une à une les marches d'une passerelle. Au fond, je sais qu'il m'aime, ou du moins, je l'espère. Tu es folle ma pauvre fille! Il ne t'aime pas, il t'utilise! Tiens sa fessait longtemps que je t'avais pas entendu, fichu conscience! Et, crois moi, tu ne m'a pas manqué! Bien-sûr qu'il t'aime, Harley, il t'a faite! Ne penses-tu pas qu'il ne l'aurait pas fait si tu n'étais pas importe à ses yeux? Si, tu as sûrement raison. Je ferais mieux de t'écouter toi, plutôt que l'autre coincée. Je m'assois lentement sur le bord de métal. Devant, juste sous mes pieds, ce trouve cette cuve dans laquelle, il y a un an, j'ai plongé tête la première, j'ai brûler, puis naquit à nouveau. Joyeux anniversaire Harley! A, c'est le miens aussi! Alors un joyeux anniversaire à toute les deux! Dans ce liquide vert aux allures radioactives, son visage se reflète, près du miens. Il sourit, il ne me rabâche rien, il a l'air...heureux. La folie ne mène-t-elle pas au bonheur? Peut être, il faut juste du temps. Un jour, je serais heureuse.

<<-Mister J, chuchotais-je en me perdant dans la contemplation de nos deux visage réunis.>>

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant