Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}

OS10-L'évasion

OS10-L'évasion

J'avais pleuré toute la nuit. La pièce était engouffrée dans l'ombre, et mon corps, recroquevillé, tremblait sous l'angoisse et la peur. Au fond de mon lit, les draps tachés de mon vieux mascara, et les seuls sons qui me berçaient étaient mes gémissements qui déchiraient le silence de mort. Je n'avais pas fermé l'œil, et je n'imaginais même pas l'état dans lequel je devais être . A ce moment, je n'étais qu'une épave terrorisée. La seule lumière qui éclairait la pièce était celle filtrée par les barreaux de la lucarne de ma porte. Aucune ouverture, rien pour me rappeler que, derrière ces murs, la vie continue.

Soudain, un cliquetis sourd et métallique résonne dans toute l'aile.

<<-Les détenus de l'aile Sud, on sort!>>

Je m'avance, tremblante, vers la porte. Ma veste orange était ouverte, dévoilant mon débardeur blanc. Je m'approcha de la porte, et actionna la poignée. A mon grand étonnement, cette dernière s'ouvrit. Face à moi, le long couloir de l'aile Sud et, au bout, la cour des détenus. Je risque un pas en dehors de la cellule. J'ai beau avoir travaillé ici et y être habituée, j'ai l'impression que tout est nouveau.

Finalement je passe l'encadrement. Ma démarche est mécanique, robotique.

<<-Tiens, v'là miss Harley.>>

Je me retourne vers la personne qui vient de prononcer mon nom. Je reconnais la silhouette verdâtre à la chevelure de feu, et la jeune femme aux longue griffes et aux cheveux courts. Je leve légèrement la main en signe de salutation et marmonne un vague 'hey'. Mon allure triste et dépitée ne leur a pas échappé et elles s'approchent de moi, l'air compatissant. Ivy pose une main dans mon dos et me guide vers la cour. S'y trouve plusieurs bancs en métal, cloués au sol , ainsi qu'un panier de basket, assez haut sur le mur, et un ballon. Mes deux amies m'emmenèrent sur un banc. Ivy avait sa tenue sagement boutonnée, alors que Selina portait sa veste nouée à ses hanches.

<<-Qu'est-ce que tu fais ici, me demande Ivy.

     -Vous aviez raison, c'était une mauvaise idée. je me suis fait jeter, encore....sa c'est très mal passé. Et le pire, c'est que j'angoisse a l'idée qu'il soit dans l'asile, avec moi. Et sinon, dis-je en voulant changer de sujet, vous, vous faites quoi ici?>>

Ivy lance un regard noir à Selina, et cette dernière arbore un petit sourire en coin.

<<-Disons que l'idiotie derrière moi m'a entraîné dans ses histoires de vols et qu'elle n'a pas tout prévu dans les moindres détails!>>

Sa voix résonne avec mépris, mais je sais qu'au fond, elles se sont amusés, ce qui me fait sourire.

<<-Vous savez, repris-je avec nostalgie, j'ai beau avoir été psychiatre ici, j'ai l'impression d'entrer dans cet endroit pour la première fois.

     -Les choses sont souvent différentes quand on change de point de vue, répond Selina. D'ailleurs, tu sais ce qu'ils envisagent? Il veulent me couper les griffes!

     -Je compte sur toi pour ne pas te laisser faire, rigolais-je.

      -Crois moi, continue Ivy, si ils s'approchent d'elle avec une lime, c'est fini pour eux!>>

Cette dernière phrase provoque le rire général. Mais la récréation fut de courte durée, la sonnerie indiquait deja la fin de notre maigre liberté. C'est au coude à coude que nous retournâmes à nos cellules.

Elles m'avaient fait oublié tout. Mr. J n'était, pendant ce court répit, qu'un vague et lointain souvenir. Et pourtant, dès que la porte se ferma,ce fut son rire fou qui tourna en bourrique dans mon crâne. Je me tenais la tête à m'en arracher le cuir chevelu tant il m'obsédait et tant je luttait contre. C'était inutile, j'avais abandonné une partie de mon être pour ne faire qu'un avec lui. Je ne pouvais pas l'oublier. C'était impossible.