OS45-La frimousse

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OS45-La frimousse


J'étais affolée, je courrais partout dans la maison. J'avais déjà dix minutes de retard et je ne voulais pas me presser sur la route. Une semaine seulement que j'étais embauchée, et j'étais déjà en retard. Heureusement que mon curriculum vitae est exemplaire, et sans modifications crapuleuses pour une fois. Je glissa les derniers dossiers de patients sur lesquels j'ai planché toute la nuit. Je m'arrêta un instant dans ma course pour m'observer dans le miroir, vérifier que mon apparence n'a rien de compromettante.

<<-Bon. Respire, sa va le faire, me rassurais-je à voix haute.>>

Je rabats une mèche rebelle derrière mon oreille, replaça un peu mieux mes lunettes, et souffla une nouvelle fois.

Tout c'étais passé à merveille depuis ma réinsertion. J'avais repris mon vieille appartement, auquel j'ai aménagé la chambre d'ami en chambre d'enfant, je voyais régulièrement Ivy et Selina, qui passait faire un coucou à leur nièce. Je voyais aussi Edward très souvent, le docteur Harrès, qui devint très vite un confident, un ami proche, à qui je me confie, et avec qui je peux décompresser de mes longues journées. J'avais aussi gardé contact avec le millionnaire Bruce Wayne, qui continuait de nous envoyé à noël de beaux cadeaux. Il avait un petit garçon, du même âge que ma fille, qui se voyait, de temps en temps, et qui jouaient ensembles.

Ma petite Lucy allait sur ses 5 ans, elle avait bien grandit, elle devenait une belle petite fille . Elle avait ses yeux, ses grands yeux verts, mes cheveux blonds, si clairs, et malheureusement, son sourire. Un sourire envoutant, inhumains, incroyable. Elle aimait quand je lui faisait deux petites couettes sur le haut du crâne, une coiffure enfantine qui la rendait terriblement adorable. Elle avait désormais toutes ses dents, de belles petites quenottes rondes et ivoires qui croquaient la vie à pleines dents, qui dévoraient le monde, qui voulait tout savoir. 

J'avais arrêter l'alcool, je l'évitais. Cela avait été dur, et j'ai mis un certains tant à m'en défaire, mais avec de l'aide et de la volonté, j'y suis parvenue. Quand vous buviez minimum trois verres chaque jour, il est vrai qu'arrêter du jour au lendemain n'était pas chose aisée et le manque se fit rapidement sentir. Mais je suis fière, aujourd'hui, de dire que je ne suis plus alcoolique.

Je n'avais plus tué personne, ni torturé, ni blessé. J'étais redevenu quelqu'un de plutôt normal. Je sais bien que mon mauvais fond était toujours là, qu'il sommeillait au fond de mon âme, mais pour ma fille, je le laissais dormir, je l'oubliais. Je n'étais plus Harley, j'étais Harleen. Harley, la tristement connue Harley, n'étais qu'un fantôme du passé dont j'avais endossé le rôle et, aujourd'hui, je retire se masque. Elle n'existe plus que dans les faux reportages, les potins sur le Joker, tout ces mensonges divertissants qui, parfois, me font rire, je l'avoue.

Je reboutonne ma chemise, et rentre les pans dans ma jupe crayon noir. J'avais trouvé un travail dans un centre pour aide à la personne, en tant que psychologue, où je voyais, chaque jour, tout type de personne. J'étais plus dans l'écoute, l'aide, et moins dans les folies meurtrières, les crimes passionnelles, les horreurs sanguinolentes. Je voyait des gens qui avaient perdu un proche, qui avaient des problèmes financiers, amoureux, ou d'ordre professionnel. C'était bien moins intéressants que mon poste de psychiatre à Arkham, mais c'était aussi moins dangereux et cela me laissait plus de liberté, plus de temps que j'accordais, principalement, à ma fille.

Mais, bien sûr, pendant que je suis au travail, il faut bien que quelqu'un garde Lucy. C'est encore une petite fille, qui ne peut se gérer seule, comme chaque enfant de 5 ans. Alors, j'alterne entre Ivy, Edward, parfois elle passait une après-midi chez les Wayne, "au château", comme elle dit. Elle appréciait grandement le vieil Alfred, ce vieux majordome qui tient encore admirablement son poste. Quelque fois, Selina acceptait de me donner un coup de main, mais elle n'était pas très biberon et doudou. Sinon, Camren m'aide aussi beaucoup, elle aime beaucoup sa nièce, et même si elle n'a pu la voir comme une fille, elle prend son rôle de marraine très à coeur. Autant dire que je suis très bien entouré, et que je peu éduquer sereinement ma petite fille, je sais qu'on lui inculquera de belles valeurs.

<<-Bon. Lucy? Maman à du travail ce matin, elle doit partir, alors tu seras avec tata Ivy pour la journée. Je reviens cet après-midi, tu seras sage, hein?>>

Je n'entends pas de réponse, si ce n'est quelques gloussement et un fracas terrible, comme du plastique qui s'entrechoque. Je fronce les sourcils, intriguer, et me tourne vers mon petit monstre.

Elle était assise sur la chaise, habillée de son beau tee-shirt rose et de son pantalon blanc, un énorme sourire aux lèvres. La crème dessert au chocolat que je lui ai donné s'étalait désormais sur la nappe grise. La cuillère restait droite dans son poing refermé, lui aussi recouvert de chocolat. Et une glorieuse moustache encerclait sa bouche souriante, allant d'une oreille à l'autre, ensevelissant ses joues et même le bout de son nez.

Je ne put m'empêcher de rire face à son sourire innocent recouvert de crème dessert. Je m'approcha alors d'elle, agrippant d'une main le torchon qui trainait sur la table, et m'activais à nettoyer sa belle frimousse.

<<-Regarde-toi, petit diable!>>

Elle rigolait, parce que lorsque je faisais sa, je savais que je la chatouillais. Elle ne tenait plus en place, se dandinant sur la chaise, agitant la cuillère pleine de chocolat.

Alors que je finissais à peine d'en finir avec son visage, on toqua à la porte.

<<-Tient, ce doit être tata.>>

Je me précipita vers l'entrée et lui ouvris. Elle me lança un grand sourire, entrant dans l'appartement. Alors qu'elle s'apprêtait à me faire la bise, elle s'arrêta sur ma seconde joue.

<<-Tu-tu as du chocolat, rie-t-elle.>>

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant