OS46-Le Clown sans l'Arlequin

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OS46-Le Clown sans l'Arlequin


Je me balançais sur mes pieds, les bras croisés dans mon dos, le visage rivé vers la vitre couverte par las rideaux noirs. D'ordinaire, lorsque je n'ai plus l'inspiration pour un plan, cette petite folle énergique vient m'embêter jusqu'à ce que germe dans mon esprit l'idée qui va faire toute la différence. Mais elle n'était plus là, je du alors trouver une alternative.

On toque à la porte, avant qu'elle ne s'ouvre. Je me tourne vers elle, le sourire aux lèvres. Elle est comme je l'ai exigé, blonde, le teint pâle, les yeux bleus. Elle porte même une robe provocatrice rouge et noire. Mais elle n'est pas elle. Non, elle a des cheveux bien plus clair, un beau platine qui allait sur le blanc. Ses yeux était d'un bleu translucide, presque gris, deux belles perles. Son teint pâle n'égalait pas avec avec sa belle peau d'albâtre, douce et meurtrie, et ses courbes n'avaient rien d'enviable, pas comme les siennes que chacun désirait à s'en damner. 

C'était irrésistible, j'aimais lui donner des coups de reins à lui faire bleuir les hanches. J'aimais empoigner ses cuisses pour y laisser ma marque. J'aimais emprisonner la peau de son cou entre mes lèvres pour y laisser des traces violacées. J'aimais mordre ses lèvres jusqu'au sang. Mais une tout autre envie me prit les tripes en observant cette pâle copie. Une envie que je ne pouvais assouvir avec Harley, parce que je ne pouvais simplement pas. Bien qu'à plusieurs reprises, j'en eu l'envie. Elle n'étais pas elle, elle semblait bien fade face à ses couleurs vives. Elle était trop banale, une apparence amer, rien qui ne pouvait égaler avec mon arlequin.

Elle m'avait quitter peu après cet incident, le soir même. Alors que je me remettais de ce frisson, l'adrénaline s'évaporant lentement. J'avais roulé, encore et encore, plus vite que de raison, comme toujours. Cela avait été si jouissif d'enfoncer la lame, de la voir s'étouffer lentement, se débattre comme un diable pour le peu d'air qui lui était vitale, se débattre avec les liens de la mort pour se raccrocher à la vie. Et puis, cet idiot est arrivé. Il la sauvé, et je ne sais dire si j'en suis heureux ou déçu. Aurait-ce été si drôle si elle en serrait morte? Je lui avais fait cette promesse, elle mourra de mes mains. Mais était-ce le bon moment? Non , je ne pense pas. Au contraire, je suis persuadé que c'est mieux ainsi. Un peu de challenge, tout repart à zéro, il me faudrait la reconquérir, la manipuler, la faire mienne, à nouveau. J'étais prêt à jouer.

<<-Bonjour, poupée, adressais-je à cette pauvre fille au destin tragique.

    -Bonjour.>>

Elle arbora un sourire, qui semblait bien trop faux. Ce même sourire qui lui allait bien, qui la rendait désirable, mais qui faisait tâche sur le visage de ce peau de peinture. Je tendis alors mon bras vers elle, et agita ma main pour la faire venir à mes cotés. Elle puais le parfum basic, pas ces eaux de toilettes qu'elle mettait à longueur de journée, qu'elle volait suffisamment pour en avoir un par jour. Je l'invita alors à se tenir, droite, face au grand miroir à nos pieds.

<<-Elle aussi, elle était blonde, lâchais-je dans un soupir.>>

Je me mis à tourner autour d'elle, comme un prédateur autour de sa proie, d'un vautour autour d'une charogne.

<<-Ils n'étaient pas comme les tiens, elle avait de beaux cheveux. Et puis, elle avait aussi les yeux bleus.>>

Son souffle s'accélérait, elle n'était définitivement pas à l'aise.

<<-Mais là encore, ils étaient plus clairs, scintillants. >>

Elle me suivait du regard, mais n'osait bouger. Et elle avait raison, il ne valait mieux pas. Ce serait précipité les choses.

<<-Et puis, elle aimait bien le rouge et le noir. Elle en portait sans arrêt, c'étaient ses couleurs!>>

Je glissa une main sous la bretelle de sa robe, avant de faire terriblement claquer l'élastique contre son épaule, lui arrachant une grimace et un sursaut d'effrois.

<<-Mais elle n'aurait certainement pas mis quelque chose d'aussi affreux. Elle avait du gout.>>

A mes mots, son coeur s'emballa, ses mains devinrent moites, elle était affolée. Je me mis alors derrière elle, la regardant à travers notre reflet du miroir.

<<-Calme toi, voyons! M'exclamais-je en massant vigoureusement ses épaules. Ce n'est rien.>>

Je glissa une main dans mon dos, et empoigna le manche.

<<-Tu n'est que recalée.>>

je fis glisser le tranchant de la lame qui reluisait sous la lumière tamisée de la chambre sur sa gorge fine. Elle n'en lâcha pas un cris, trop terrorisée pour émettre le moindre son. Finalement, un râle rauque s'échappa de ses lèvres lorsque s'en fut trop douloureux. Et je m'en délectais terriblement, échappant quelques grognements et rires irrépressibles. Un liquide épais et visqueux se mit à dégouliner abondamment de la profonde entaille que j'avais laissé, teintant sa peau pâle de traces écarlates. Des gouttes tintèrent contre le parquet, comme de lourdes masses pâteuse qui s'écrasaient sur le sol. La vie s'évaporait du corps, ses yeux perdirent de leur lueur, et se voilèrent, lentement. Son corps retomba alors inerte dans mes bras, et je la rejette vulgairement contre le sol. Elle s'écrasait dans un bruit sourd qui résonnait encore dans la pièce, son crâne butant violemment contre une latte. Mes mains étaient tachées, et le couteau que je tenais encore était souillé par son sang. Je jette alors la lame sur sa dépouille, qui vint se planter sur son flanc droit. J'agrippa une serviette blanche qui trainais sur mon bureau et essuya mes paumes marquer de rouge. lorsque ces dernière furent propres, je m'extirpa de la chambre. Cela avait été si agréable, si jouissif, un électrochoc. Mais l'ambiance devenait oppressante, elle pesait lourdement sur la pièce.

A la sortie, m'attendait Tonny. Je lui jeta la serviette sanguinolente au visage, un grand sourire étirant mes lèvres, l'âme encore animée par le meurtre frais que je venais de commettre.

<<-A ton tour de nettoyer, ordonnais-je sèchement. >>

Et je m'en alla s'en un mot de plus.

Ce méfait crapuleux que je venais d'accomplir m'avait raviver, mais je n'avais pas la réponse à mon problème. Elle n'avait pas été compétente, là où Harley m'était importante.

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant