OS38-Good or not?

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Merci à @FantomeAnonyme pour l'idée! Je me suis permis d'y faire quelques changements de bases pour coller avec l'histoire, mais merci pour l'inspiration que tu m'as donné!


OS38-Good or not?



C'était bizarre de revenir ici, après tout ce temps. Une vague de nostalgie, un sentiment singulier, que jamais auparavant je n'avais ressenti. Cette impression de faire partie des anciens, de connaitre mieux que les autres les règles, et de savoir mieux les enfreindre. Cette impression d'être grande, d'être dans les dirigeants, les maitres. Comme une école, une cours de récré. Les premiers années, qui baissent la tête face au derniers.

Je n'avais pu voir mon psychiatre, simplement parce qu'il était indisposé, absent d'ailleurs depuis une semaine, et en attendant son retour, j'allais être prise en charge par un autre médecin. Je ne sais pas si j'en suis prête, j'avais donné ma confiance au Dr. Harrès, et il l'a encore, mais pourrais-je la donner a quelqu'un d'autre? A un autre de ses pourris? Un autre charlatan corrompu qui, à la première occasion, dévoilera à la presse mon identité, mon nom, mon ancienne nature. Qui prendra un malin plaisir à utiliser toute les techniques les plus atroces en disant vouloir me soigner. Tous les même, tous des pourris.

Sa sonne, c'est l'heure. L'heure de la nouvelle sortie. Voilà ce qu'avait amené le nouveau directeur, quelques changements. Plus de sorties dans le hall, plus de liberté, le droit de sortir dans la cour extérieur, des meilleurs menus, une vie plus facile.

Quelqu'un de bien.

C'est docilement que je m'approche de ma porte de ferraille, et attend patiemment que celle-ci se déverrouille. Un cliquetis, un grincement, et me voilà hors de cette maudite cellule trop blanche, trop cotonneuse, puant le vieux, le renfermé, masqué par ce parfum hypocrite dont ils aspergent les murs et le lit. J'avais, comme d'habitude, le haut de ma combinaison orange, les manches nouées à ma taille et retombant mollement contre mes hanches, dévoilant mon débardeur blanc, sale. J'avais dépassé le stade de la cellule d'isolement, mais je n'étais pas non plus au niveau de la camisole. Pour mon plus grand bonheur.

Je me dirigea alors d'un pas dansant et guai vers le hall. On avait ajouté des jeux de société, et d'autres petits extras. Maintenant, tout fonctionnait par pallier. Plus on faisait des efforts, plus on gagnait des points. Et chaque niveau de point vous accordait des extras, des choses dont vous rêviez depuis votre arrivée. Mais je ne voulais qu'une chose, une chose qu'ils ne pouvaient me donner, une chose pour laquelle je mourrais, une personne.

Lui.

Je m'affalait sur un banc, adossée contre le mur, les pieds croisés et dansant sur l'autre bout de mon siège de fortune. Je balaya la pièce du regard, à la recherche d'un visage familier. Je reconnaissait le visage double d'Harvey, sa face rongé face à moi, qui avait été soigneusement recouverte d'un morceau de tissage, en lin je dirais, qui ressemblais à un pansement sur-mesure pour son visage meurtrie. Plus loin, il me semblait reconnaitre les mimiques nerveuses de Nigma. Je m'approcha de ce dernier. J'avais déjà travaillé avec lui, il est brillant, un génie en matière de mise en scène et, bien sur, d'énigmes.

<<-Salut.>>

Je m'adossais contre le mur, à coté de lui, le sourire aux lèvres.

<<-Qui voilà, notre chère Harley.>>

Nos tons étaient faux, parce qu'au fond, nous ne nous voyons que comme partenaires, associés. C'est ainsi qu'était l'amitié dans ce milieu.

<<-Quelque chose me dit que ton règne ne seras pas long.>>

Sa phrase était énigmatique, comme toujours, mais assez facile à déchiffrer, pour une fois. J'en échappa un gloussement. Ce n'était plus si désagréable de se retrouver à Arkham, c'était comme une corvée, un petit mauvais moment à passer, ce n'était plus si insupportable. Sa avait même, parfois, ses avantages.

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant