E p i l o g u e

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E p i l o g u e


J'étais enfin arrivée. J'étais enfin devant. Devant ce grand bâtiment que l'on connait grâce à ses propriétaires, le fameux Bad Joke. Je n'avais que dix ans, mais je n'étais pas dupe. Ivy m'en avait parler. Ma mère est cette grande criminelle qui répond au nom d'Harley Quinn, et mon père n'est autre que ce clown fou et psychopathe. Je sors de ma poche cette carte Joker qu'il m'a donné il y a huit mois. Cette carte sur laquelle il a écrit :

"La clef se cache derrière la blague"

J'avais étudié ces mots longuement, sans en comprendre le sens. Et avec maman dans les pattes, impossible d'aller là où j'allais trouver la réponse, à ce fameux bar. Elle mettait un point d'honneur pour que je ne me rattache à rien de son ancienne vie. Mais maman, aujourd'hui, ne peut plus m'en empêcher...

Elle est allongée dans un lit d'hôpital, à agoniser. Les médecins lui donnent de la morphine, mais sa ne l'aide pas beaucoup. Et malgré ça, elle ne se plaint jamais de la douleur. Selina m'a dit que c'est surement parce qu'elle a connu pire. Je n'ose même pas imaginer les horreurs qu'il lui a fait subir. Il y a huit mois, on a décelé à ma mère une Légionellose, cette maladie respiratoire si compliqué que l'on me trouve trop petite pour comprendre. Ils ont tout essayé, pendant sept mois. Mais son poumon droit est fragile, trop. Une attaque, peu après ma naissance, de ce que j'en sait, et on le lui a perforé. Et la maladie était de trop. Sa c'est propagé trop vite, et il y a un mois de cela, j'ai appris qu'elle était condamné. En fait, elle l'est depuis bien longtemps, mais je suis encore trop petite pour comprendre. Je le suis toujours, à leurs yeux. Alors, en apprenant sa maladie, elle a tout fait pour convaincre le gérant de l'appartement de refaire la tuyauterie. Et, comme par hasard, une grosse somme est tombé, toujours de ce grand millionnaire, Bruce Wayne. Un homme bien, du peu que je le connais. Je joue plus souvent avec son fils, Damian, une personne incroyable que j'adore. Le seul à savoir, pour l'instant, la réelle identité de ceux qui m'entourent. Et alors il m'avait avoué celle de son père. Sa mère, il ne la connais pas. Elle est partie, très tôt, il ne se souvient même plus d'elle. c'est bien triste. Moi, j'ai déjà vu mon père. Et, à chaque fois, le rapport fut...particulier. Les travaux rendent l'appartement presque inhabitable, je passe alors la moitié de mon temps à l'hôpital, auprès de ma mère. C'était si dur, le jour ou j'ai su que c'était la fin...

Je retiens mes larme et m'approche de la porte d'entrée. Elle est fermé, comme je le pensais. Je scrute alors les murs avec attention. Quelque chose m'intrigue. Une inscription sur un des murs.

"Quel super-héros mange des croquettes?"

Un Dober-man. Je connais la réponse, parce que je l'ai déjà lu dans ces emballages de bonbon, et qu'un jour, quand il s'est introduit à la maison sans que maman le sache, il me l'a raconté. J'observa alors de plus près cette partie du mur. Il y avait une fine ligne qui définissait un carré parfait. Je retira alors de mes cheveux une épingle, et la glissa tant bien que ma dans l'interstice. J'esquissa un sourire en voyant mon succès. Je retira alors avec précaution ce fin carré de plâtre. Derrière, s'y trouvait bien ce que je pensais.

A ce moment, mon cellulaire vibra dans ma poche. Je décrocha rapidement en voyant qu'il s'agissait d'Ivy.

<<-Allo?

   -Lucy? Où es-tu? Il y a eu un problème à l'hôpital, je t'emmène.

   -Je suis....au...

   -Putain, Lucy! Tu sais que tu n'as pas le droit! Bon, bouge pas, j'arrive!>>

Elle raccrocha la première. J'étais très inquiète, pour ma mère. Je craignais le pire. Je glissa alors la clef dans ma poche et attendit Ivy.








Un claquement de porte. J'immerge lentement. Je me réveille à peine que ma quinte de toux reprend brutalement. C'est douloureux, mais on s'y fait. Cela devient même un quotidien, c'est ce qui me déprime le plus.

Je me demande qui vient d'entrer. Surement pas Lucy, elle est à la maison avec Edward en train de faire ces devoirs. Je lui fait confiance. Je me redresse alors douloureusement sur mon lit de malade qui ressemble plus à un brancard qu'à un bon matelas. Je balaye alors la pièce sur place.

Je manque un battement en reconnaissant sa carrure, ses larges épaules. Non, pas maintenant. Je cherche à tâtons l'interrupteur pour appeler les infirmières, mais il le tient d'une main. Je suis foutue.

<<-Bonjour, mon petit arlequin. je t'ai manqué?

    -Qu'est-ce que tu va faire, demandais-je entre deux quinte. Me tuer? Vas-y, mais fin à mes souffrances. Lucy est sous la garde d'une personne contre qui tu ne pourras rien.

   -Laisse moi deviner, Batman? >>

Il prononce ceci sur le ton de la rigolade, mais j'ai réellement demandé à Bruce de prendre soin de ma fille, lorsque je m'en irais. Je lui ai demandé de lui trouver une famille, quelqu'un pour s'occuper d'elle. Il a toute ma confiance à ce sujet.

<<-Enfin, Honey, tu n'as toujours pas compris?>>

Je reporte mon attention sur lui. Il s'assit à mes coté, sur la couverture blanche qui semble si fade face à son costume haut en couleurs.

<<-Il n'y a que moi qui peux te tuer.>>

Ces mots m'arrache un frisson. Quelque chose dans mon âme se réveille, quelque chose qui fut long et douloureux à endormir, à oublier, à détruire. Le cauchemar recommence. Est-ce que je pourrais l'arrêter?

Ses doigts glisse dans ma main, et quelque chose de froid frôle le long de mon doigt. Je le regarde un instant, reconnaissant ma belle bague aux teintes rouge et noir. Ses lèvres se plaquent sauvagement aux miennes. Un contact qui m'enivre, qui me fait perdre la tête. Je ne suis plus maitre de moi-même, je ne suis plus Harleen. Tout ce que j'ai crée ces dix dernière années s'effondre.

Je reprends le bon vieux rôle.





J'entre en trombe dans la chambre, suivie de près par les médecins et Ivy. La pièce est blanche, de partout, sans une once de couleur, de vie. Les draps dévoilent un lit vide. Les rideaux de la fenêtre volent dans le vent, soulevés par les bourrasques qui s'échappent de la vitre grandes ouvertes. Sur le matelas, trône au centre, une carte. Qui représente son visage. Son sourire.

J'ai compris, à ce moment, qu'Harleen n'était plus seule. Qu'il y avait aussi Harley.

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant