OS39-3 semaines

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OS39-3 semaines


J'ouvris lentement les yeux. C'était agréable de se lever dans un lit moelleux, au chaud sous une couette molletonneuse, dans une chambre baigné par les rayons du soleil qui pointait le bout de son nez.

Je ne pensais plus à lui, je ne voulais plus lui accorder une seule de mes pensées. Pas pendant ma grossesse. Non, je pensais à mon enfant, à si c'était une petite fille, ou un petit garçon. Je pensais à son avenir, je l'imaginais, un grand sourire qui dévoilait deux petites quenottes blanches et rondes, et ses grands yeux qui me fixent. Ses petites mains qui se resserrent avec force autour de mon index, ses bonnes joues, son petit corps potelé. Un petit ange.

Je passais instinctivement, comme chaque matin, une main sur mon ventre. Alors c'était sa, être mère. Etre bercée de douces illusions qui vous font rêver de cet être, ce petit bonhomme ou cette petite fille, qui portera votre nom, vos gênes, votre sang. Alors j'étais fière d'être mère, parce que je savais, j'étais persuadée, que mon enfant sera une personne incroyable, qu'il sera bien élevé, qu'il aura des valeurs, un bon citoyen.

Trois semaines que je portais cette petite chose en moi. Ce n'étais qu'un embryon, un amas cellulaire qui atteindra bientôt le stade de foetus, de petit être qui attendra patiemment d'être prêt pour la longue vie qu'il mènera. Et pourtant, je le chérissais déjà. Je lui parlais, parfois, bien que je sache qu'il n'y réagis pas encore. Pour moi, il ou elle était déjà mon petit ange.

Je me leva le sourire au lèvre. Je m'étira, baillant, en gardant une main sur mon ventre. Fourrant mes pieds dans mes chaussons, je me dirige vers la salle de bain. J'y fais un brin de toilette, avant de m'habiller d'une robe dans l'armoire qu'Ivy avait mis à disposition. Je ne saurais jamais la remercier, elle a fait tant pour moi. Elle m'héberge, me nourrie, s'occupe de moi, et compte coute que coute s'occuper de moi durant toute ma grossesse. Elle est elle même très enjouée à l'idée de me voir enceinte, de me voir reprendre une vie plus ou moins normale. Moi je ne pense qu'au moment présent, je ne sais pas comment je ferais une fois le bébé là, parmi nous. Je réserve cette question déprimante pour plus tard, je demande juste un peu de repos et de joie, profiter de ma grossesse.

Je décide alors de descendre. Dans le couloir, je jette un oeil à la chambre d'Ivy. Et, effectivement, elle est déjà lever. Je le remarque à son lit vide et défait. Je dévale alors les marches, le sourire aux lèvres. Je m'arrête dans la cage d'escaliers, interpelée par les voix qui résonnent depuis la cuisine je dirais.

<<-Je sais pas, tu sais, je sui très occupé en ce moment.

    -Pam', sa fait un moment qu'on s'est plus vu rien que tout les deux.>>

Je fais irruption dans la pièce lumineuse. Je regarde tour à tour mon amie et cet homme avec qui elle discute amicalement. Plutôt grand, baraqué, une chevelure brune bien coiffé et des yeux noisette qui sont loin d'être rassurant. Il me fusille d'un regard noir, avant de reporter son attention sur mon amie.

<<-Bonjour, dis-je en prenant un sourire faux.

     -Oh, t'es debout, bouton d'or, s'exclame Ivy en se jetant dans mes bras, s'attirant les foudres de l'homme.>>

Ce dernier se racle bruyamment la gorge, comme pour rappeler qu'il était là.

<<-Oh, Mark, désolé. Mark, je te présente mon amie, Harley. Harley, je te présente Mark, l'homme que je vois en ce moment.>>

Tout devient soudainement plus clair. Il est vrai qu'elle m'a parlé d'un certains Mark qu'elle trouvait charmant et dont elle appréciait la compagnie. Mon regard s'adoucie soudain et le siens aussi. Je m'approche alors et lui tend ma main d'un geste solennel.

<<-Enchantée, lançais-je d'un air enjoué.>>

Il semble amusé par mon attitude, et sert la poignée que je lui tends.

<<-Alors, Pam', disons...demain, 19heures?>>

Elle se tourne vers moi, un rictus étirant ses lèvres.

<<-Je peux pas, Mark. Je dois....

    -Ivy, l'interpelais-je. Je ne suis pas encore une énorme baleine! Je peux encore me gérer alors, demain, je t'ordonne d'allé avec lui à 19 heures pile!>>

Contrainte, elle acquiesce, et finis par accepter l'offre de Mark.

<<-Bien, à demain alors.>>

Il se lève de sa chaise, enfilant la veste qu'il avait laissé sur le dossier de son siège. Une fois à mon niveau, j'agrippe son bras.

<<-Je la reveux en bonne état, sinon, vaux mieux pas imaginer ce qu'il t'arrivera.>>

Il ravala difficilement sa salive avant de m'offrir un sourire nerveux. Je le relâcha. Il se frotta vigoureusement le bras, y découvrant une marque rouge, avant de disparaitre dans un claquement de porte.

Ivy retomba sur la chaise vide en soupirant. Elle restait là, avachit, les bras sur les accoudoirs, tandis que je m'approchais de la cafetière et me servis un café. J'ai lu que ce n'étais pas dangereux, du moment que je n'en buvais pas des litres. Alors, j'avais réduit considérablement ma consommation de caféine, mais m'autorisais tout de même le café du matin.

<<-Tu sais, Harley...>>

Je me tourna vers elle, portant la tasse fumante à mes lèvres.

<<-Je l'aime vraiment, Mark. Sa va faire 6 mois qu'on se voit, et j'ai cette impression que ça va durer.

    -T'as de la chance! Moi, je crois pas avoir ressenti sa. Sa doit être bon signe.>>

Elle esquissa un sourire que je lui rendis. Tout allait pour le mieux, tout était parfait. C'était un rêve, et je ne voulais pas me réveiller.

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant