OS33-Returns

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OS33-Returns


J'ouvre la porte de l'appartement. C'est une chance que mon ancien toit soit encore libre. Je constate à l'intérieur que rien n'a changé, toujours ce même canapé, cette cuisine aménagée, je me demande si ma chambre est elle aussi telle qu'elle.

J'invite Gordon a entrer à son tour, et à se mettre à l'aise. J'allume les lumières. Je dois une fière chandelle à Tonny, c'est lui qui m'a permis d'avoir de la lumière et les clefs. Aux yeux des autres, en dehors du personnel d'Arkham, Harleen Quinzel est portée disparue depuis l'incident du Joker, et personne n'a fait le rapprochement avec Harley Quinn. Alors, forcément, les impôts n'ayant pas été payés, je n'aurais pu avoir d'électricité. Mais bien sûr il y en a toujours un pour me sauver la mise.

Lorsque Gordon s'installe confortablement dans le canapé, j'en profite pour me diriger vers la porte, pour la fermer à clef. Mais alors que j'enclenchais la poignée, une force puissante me projète en arrière. La violence du geste me fait tomber à la renverse et je m'étale sur le parquet. Le commissaire, qui à l'air inquiet, se met sur la défensive et dégaine son arme qu'il pointe sur la porte. Se présente alors à l'encadrement notre cher Batman, qui ne loupe jamais une occasion de tout gâcher.

<<-Partez, Gordon. Vous ne savez pas à qui vous avez à faire, le prévint-il.

    -Batmoche, toi aussi tu m'a manqué, lançais-je d'une voix enfin aiguë, enfin enfantine, enfin mienne. >>

Je vois le regard du commissaire perdre de cette lueur, de cette envie qu'il avait à mon égard, et qui se transforme désormais en dégout et en haine. Il change sa trajectoire et me vise désormais.

<<-Allez vous en, Gordon, ordonne une nouvelle fois la chauve-souris depuis la porte.

   -Je vous laisse avec cette barge, grogne le flic en m'adressant un dernier regard noir, avant de filer.>>

Me voilà enfin seul avec mon ennemi de toujours, le meurtrier de mon mari, la bête noire de ma vie. Ce dernier s'approche de moi, l'air prudent, et un regard paternaliste face à moi.

<<-Batman...>>

Ma voix tremble, et je retiens un sanglot qui me noue la gorge.

<<-Il est parti...pourquoi?...Pourquoi m'a-t-il abandonné?...>>

Face à mon désespoir, ma tristesse infinie, il s'approche de moi, s'approche de la veuve que je suis.

<<-Tu avais raison...depuis le début...>>

Il est proche. Il lève une main, avant de la déposer délicatement sur mon épaule. C'est plus agréable que ce que je pensais. Mes émotions me dépassent, une larmes dévale ma joue, alors que je sanglote encore.

<<-Je ne suis qu'un pantin qui la suivie inutilement. Et tu sais quoi...>>

Je glissa ma main sous ma robe, contre ma cuisse pâle. Il approcha sa tête de la mienne, pour entendre mes paroles qui n'étaient plus que des messes basses. Je releva alors lentement mon regard froid et emplis de haine vers lui.

<<-Je le suivrais même après la mort.>>

Il ne compris pas tout de suite, alors que je le plaquais au sol. Il était plié en deux, son dos cognant brutalement contre une table. Dans mon élan, ma jupe se déchira sur le coté, mais je m'en fichais. J'étais prêt du but. Mon coude bloquait sa gorge, et je brandissait avec rage mon poignard au dessus de ma tête.

<<-Je meurs d'envie de te voir voler, crachais-je, un sourire irrépressible étirant mes lèvres. Mais avant, je dois m'assurer que tu te tiendra tranquille.>>

J'abattis ma lame. Main rien. Mon bras ne descendit pas, il était maintenu. J'étais abasourdie, je ne comprenait pas, jusqu'à ce que ce parfum parvienne à mes narines. Ce mélange de tabac, de poudre à canon et d'alcool. Qui m'étais si familier.

<<-Harley...>>

Sa voix me fit frissonner, prononçant mon nom comme jamais on ne l'avait prononcé. J'étais en plein délire, en pleine hallucination. Mais je ne voulais plus revenir à la vie réelle.

Soudain, cette main qui maintenait mon bras me fit tourner, comme on ferait tourner une danseuse, avec élégance et grâce. Je lâchais ma lame, qui retomba sur le parquet dans un son cristallin. Ma main glisse sur sa peau blanche, mes yeux le détail, ses yeux cernés de noirs, sa chevelure verte, comme s'il menaçait de s'évaporer, de disparaitre.

Comms s'il allait m'abandonner, à nouveau.

Quelque chose me pince la peau du cou, quelque chose transperce mon épiderme. Mais cela semble si lointain. Et soudain, tout devient flou, je tombe dans un puit sans fond, ma vue s'obscurcie, je perd pied.

<<-Merci de me l'avoir gardé.>>




















J'immerge lentement. Je peine encore à croire ce que j'ai vu. Je refuse de me réveiller, je veux me rendormir, je veux le revoir. Encore, et encore, à en crever.

Je me résous à me relever. Le lit sur lequel je repose m'est familier, je reconnais celui de l'usine de jouet. Batman m'aurait épargné, m'aurait-il laissé là plutôt qu'à Arkham? Aurait-il pitié d'une femme endeuillée?

Je porte encore la robe fendue, déchirée, de la veille, cette même tenue trop banale, qui manque cruellement de couleur. Ma vie manque cruellement de couleur.

La porte claque. Je relève la tête. Je regarde partout, mais ne remarque ni drogue, ni alcool. Aurais-je atteint le point de non-retour dans ma folie?

<<-Non, poupée, tu ne rêve pas...>>

Sa voix m'arrache un frisson, elle est trop réelle pour que j'y réagisse si brutalement.

<<-Mais, comment tu...

   -Enfin, Honey, on ne se débarrasse pas du célèbre Joker aussi facilement...>>

Il ricane, et très vite, je l'accompagne dans son rire. Je me lève et m'approche de lui. Mes lèvres se collent aux siennes, comme un besoin, un manque, que l'on veut assouvir. Une drogue, une obsession, une fatalité. Rien de moins.

Un tour, et je le pousse tendrement vers le lit. Je le fait s'asseoir sur le rebord, et nos lèvres se détachent à contrecoeur. Il glisse ses mains sur mes cuisses, et d'un simple et même geste, détache les agrafes de mes bas. Les lanières sautent et rebondissent mollement contre ma chair, avant que ses mains pâles fassent glisser le tissu le long de mes jambes. De quelques coups de pieds, je les laisse trainer sur le sol. J'encadre alors son bassin de mes genoux et m'assois sur ses jambes. Un de ses bras enroule mes reins, alors que j'agrippe sauvagement ses cheveux.

Soudain, son doigt se pose sur mes lèvre, comme pour m'arrêter.

<<-Je ne veux pas jouer, ce soir.>>

Je fronce les sourcils, surprise, mais décide de me plier à sa demande. Il me tire vers lui, et nos deux corps s'allongent l'un à coté de l'autre sur le matelas. Contre son gré, je me blottis contre lui, comme une pauvre petite fille apeurée, et cale ma tête au creux de son cou. Son bras m'encercle contre toute attente, se posant dans mon dos. Il doit être épuisé, je ne sais même pas ce qu'il s'est passé durant cette longue semaine. Quelqu'un de normal aurait demander ce qui ne va pas. Mais je n'étais pas quelqu'un de normale, j'étais sa femme. Alors je le comprend, je lui offre mon amour, le peu du moins qu'il accepte, et reste là quand il en a besoin.


Parce qu'après tout, il m'a créer, il m'a fait sa femme, il m'a fait reine, il m'a fait libre.

Il m'a fait arlequin, il m'a fait Harley Quinn.

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant