OS12-Abandon

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OS12-Abandon


Je traversa les couloirs, suivant sagement le gardien devant moi. Les poignets encore liés, et lacérés, je fixait la nuque de l'homme face à moi. Il porte encore la marque de mon couteau d'il y a un ans, plus ou moins, ce qui me fit sourire. Nous descendîmes au sous-sol. C'était toujours très sinistre dans cet partie de l'établissement, un endroit que l'on montrait rarement au grand publique, voir jamais. J'arpentais les couloirs lugubres, chantonnant ce même air que je fredonnait depuis bientôt une semaine. Nos pas étaient accompagnés des tintements des clefs qu'il tenait fermement dans sa main, et cela m'horripilait et m'agaçait au plus haut point. Soudain, nous nous arrêtons devant deux grandes portes de métal. Il insère une vieille clés rouillée dans la serrure, et m'ouvre les deux grosses masses. J'entre à l'intérieur de la pièce. Le gardien agrippe mes poignets et les libère avant de se faufiler derrière la porte et de m'enfermer dans la pièce. J'inspire un grand coup, avant d'inspecter l'immense salle du regard. Spacieuse mais vétuste, les murs en béton était humide et inondé, une terrible odeur flottant dans tout l'espace. Au fond, se présentait un rectangle au sol recouvert de carrelage, logeant en son centre  une petite grille d'écoulement circulaire. Les murs, eux, étaient munis de pommeau de douche, et de robinets. Aux quatre coins de la pièces, se trouvaient des caméras qui me suivaient à chaque mouvement.

<<-Des caméras? C'est encore plus malsain que le gardien!>>

Ne constatant aucune réaction, je me décide à me déshabiller. Je retire un à un chaque vêtements qui recouvre mon corps meurtris par les coups, portant encore beaucoup de marques de cette sombre et excitante vie. Je m'avance, les bras ballant de pars et d'autre de mon corps, et me glisse sous la douche. A ce moment, l'ouverture de l'eau s'actionne et laisse couler un torrent glacial. Je grimace mais apprécie peu à peu. C'est mieux que rien.


J'étais étalée sur mon lit, la tête dans le vide et les pieds croisés contre le mur, ma veste orange ouverte et dont les pans étaient noués sous ma poitrine, jouant avec les cartes que m'avait rendu le doc'. Je ne cessais de prendre la reine de carreau et de l'associer au Joker, en souvenir de cette liberté si chère désormais. Les autres, je les envoyais contre le mur. Elle n'était pas aussi divertissantes que les cartes aiguisées ou celles à l'acide sulfurique, mais me procuraient le peu d'amusement que je réclamais depuis une semaine. Mon séjour ici n'était pas très long, mais m'ennuyais déjà et me rendait folle. La banalité me tuait, et ce quotidien si ennuyeux se répétait chaque jour, chaque nuit. En parlant de nuit, cela m'étonne que la fatigue ne m'emporte pas encore. D'ordinaire, à en croire les ronflements terrible de mon voisin, je devrais déjà m'endormir, ce qui n'était pas le cas. A vraie dire, mes pensées étaient tournées vers lui, encore. Il me manquait terriblement. Mon lapin, lui qui a tant fait pour moi. Si seulement nous étions dans des cellules voisines. Mais voilà, nous ne sommes même pas dans la même aile. Je le vois très peu, mais à chaque fois que j'entends son rire, où ses surnoms qu'il me donne, mon coeur s'emballe et je revis. J'ai besoin de lui pour vivre, comme j'ai besoin du crime pour me distraire.

A ce moment, un cliquetis m'interromps dans ma sublime rêverie. Je tourne la tête sur le coté. La porte s'ouvre et une silhouette familière se dessine dans l'encadrement.

<<-Lapin?>>

Etonnée et surprise, je tombe à la renverse et mon dos cogne contre le sol dur. Je me relève doucement. Sa stature, que je distingue désormais mieux, à beau être plongée dans l'obscurité et paraître à mes yeux comme une ombre, je la reconnais facilement et un sourire irrépressible s'empare de mes lèvres. Je lui saute au cou, l'enlaçant tendrement, le couvrant de baisers, et le serrant contre moi avec précaution comme si j'étais effrayée à l'idée qu'il s'évapore entre mes bras.

<<-On rentre à la maison, me dit-il au creux de ma nuque. (Suicide Squad lève la main!)>>

Ses paroles me bercent et je me noie éperdument dans ses yeux. Il me repose à terre, les yeux luisant de malice et de folie. Il passe alors le premier et nous sortons de la cellule.

<<-Quel est le plan, Mr. J? Un feu d'artifice? Un tour de manège?

    -Rien de tout cela, Harley. Aujourd'hui, nous nous ferons discret, pour surprendre la chauve-souris.

    -Je ne suis pas sur de comprendre, vous voulez que nous soyons discrets?

    -C'est ça. Donc, on va jusqu'aux portes, tu entre le code, et nous nous envolons sans que personne ne s'en aperçoive. Ces abruti auront un belle surprise le lendemain matin en voyant nos cellules!

    -Bien, si c'est cela que vous souhaitez, je vous suis! Me réjouis-je en revenant à sa hauteur, le sourire aux lèvres.>>

Nous atteignons discrètement la cour des détenus par l'aile Est, la plus proche da la porte qui nous sépare de l'accueil. A une telle heure, seuls quelques gardiens se trouvent dans la pièce à vivre de l'asile. A mon grand étonnement, il n'y en a que deux. Ces derniers rodent avec des lampes torchent qui éclairent leurs pas mécaniques et réguliers, en bon soldat. Je me cache alors derrière une des poutres et attends sagement qu'un des gardes viennent. Ces derniers longeant les murs, l'opération fut plus simple. Arrivé à ma hauteur, je lui agrippa le bras et posa une main sur sa bouche. Mon coude encercle sa gorge et serre. Ses mains tentent de m'arrêter mais le manque d'air l'en empêche. Sachant qu'il ne criera plus, je retire ma paume de ses lèvres, et joins mon autre bras à la besogne. Je serres si fort, que moi même j'en ai presque mal. Je sens son coeur ce calmer et sa respiration se faire rare, puis, son corps s'écrouler sur mon buste. Je le dégage alors, son crâne se fracassant sur le sol, et longe le mur de sorte à ce que les cameras ne me détectent pas. Je regarde au loin l'emplacement du second garde. A la place, ce trouve le cadavre sanglant d'un homme défiguré que je ne reconnais même pas, ce qui m'arrache un sourire. Je longe le mur et atteins la porte. J'attend un instant et la carrure imposante aux larges épaules de mon lapin me rejoins vite. Je tape alors rapidement le code du bout des doigts sur les touches, provoquant l'ouverture de la porte. Nous nous cachons des caméras contre le mur. Lorsque ces dernières posèrent leurs attentions sur le reste de la salle, nous entrons et nous approchons de l'accueil. Alors que, à l'aide de courbettes et d'acrobatie, j'arrache la caméra de son bras articulé, mon lapin barricade la petite cabine du gardien. J'accours vers la porte principale, accompagné de Mr. J. Les pas des gardes, alertés par l'homme de service de nuit à l'accueil, se firent de plus en plus bruyant. Je m'empressa de taper le code sur la borne. Une pression terrible me pesait sur les épaules. Mes mains tremblait, tant j'étais anxieuse . Je craignais notre retour en cellule. Malheureusement, cette angoisse me fit faire une gaffe. J'appuya sur un mauvais bouton. Je du retaper le code, sous les cris de mon lapin. Les portes de l'accueil s'ouvrirent, laissant passer les agents de sécurités. J'appuya sur le bouton de confirmation et la porte s'ouvrit. La liberté nous appartenait.

Un bras me pousse en arrière. Je le regarde, s'enfuir au loin, alors que je suis propulsée contre le torse d'un des gardiens. Je n'y croyais pas. Je ne voulais pas y croire.

<<-Ne me laisse pas...>>

Je réagis soudain, la rage me montant à la tête.

<<-Ne me laisse pas!!!!!>>

J'ai beau hurler, j'ai beau l'implorer, la Lamborghini s'éloigne au loin, suivie par une dizaine de voitures blanches et noires.

Quelque chose de froid me lacère la peau, à nouveau, une sensation que je ne connais que trop bien. Une larme roule sur ma joue, alors que je suis dans état second. Le monde s'écroule autour de moi.

Il m'a poussé pour s'en aller, sans moi....

Il m'a abandonné....

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant