OS25-Une belle matinée
J'immergeais lentement de mon profond sommeil. J'étais dans cette chambre si familière, au Bad Joke, une pièce désormais baignée par les douces teintes d'ors du soleil à peine réveillé. Il me semblais être de travers,comme si le lit était bancal, qu'un des pieds était brisé, mais je m'en soucia peu. J'avais peu dormi la nuit dernière, mais je me sentais bien. Ce qui ne dura pas longtemps.
Mon corps me fit progressivement souffrir, comme si un marteau s'abattait sur mes membres sans ménagement. Je fronça les sourcils, ne comprenant pas d'où me venait cette souffrance, tout en grimaçant légèrement. J'avais si mal soudain, je n'osais bouger, de peur que mes os ne deviennent qu'un misérable tas de cendres dans mon pauvre corps douloureux. J'avais l'impression insupportable qu'on me martelait de puissants coups sans cesser un instant, sans me laisser un moment de répit.
Il fallait que je me lève, que je constate l'ampleur des dégâts.
C'est en serrant les dents, et en empoignant la couette avec force pour me donner du courage, que je glisse une jambe hors du lit. Par chance, mon squelette ne se broie pas à chaque mouvement, mais la douleur s'amplifie nettement et en devient horrible. J'ai l'impression d'être dans une mélasse, ralentissant mes gestes, s'infiltrant dans mes pores et frappant sur mes membres. Mes dents sont collés les unes aux autres par la douleur, si bien que, si je n'avais pas de conscience pour m'arrêter, ma mâchoire ce serait disloquée, brisée.
J'atteins finalement la salle de bain. Je ne prends même pas la peine d'allumer la lumière, je me jette sur la planche de bois au fond. Je la retire et fourre ma main dans le creux du mur. J'en ressors un tube jaune que je m'empresse d'ouvrir. Je dépose d'un geste frénétique quelques gélules dans le centre de ma paume, avant de les avaler rapidement. Je ne sais pas exactement combien j'en ai gobé mais je prie pour que ce soit suffisant.
Je me dirige enfin vers l'interrupteur et allume la lumière. Elle agresse d'abord mes yeux qui se font petits, avant que finalement ma vue s'y habitue. Je me place alors d'un pas bancal et chancelant devant le grand miroir qui se tient contre le mur à ma droite.
Des petites taches rondes parsèment mon corps douloureux, d'une couleur violacé et bleu, certaines noire et sombre, accompagné de cicatrices plus ou moins fraiches. D'autres étaient plus rosé, des marques charnelles qu'il avait déposé dans mon cou et au creux de mes seins. Ma lèvre inférieur était écarlate, révélant la légère marque de ses dents, comme j'avais dû lui laisser la mienne.
<<-Oh, j'ai été si performant?>>
Sa voix parvint soudainement à mes oreilles. Grâce à la plaque réfléchissante face à moi, je le vois qui se tient à l'encadrement de la porte, juste vêtu d'un élégant bas noir, et d'une chemise verte au biais violet. J'aurais dû me sentir gênée de me trouver nue face à lui, mais c'était idiot, il m'avait vu plus d'une fois dénudée d'artifice, habillée d'un simple sourire.
La douleur s'atténue légèrement, mais je sais bien que je vais devoir attendre avant que mes pilules miracles fassent effets.
Ses chaussures claquent jusque moi d'un air jovial. Je ne sais pas ce qui le rend si heureux, mais ça me fait plaisir de le voir ainsi, j'en esquisse un sourire. Ses grandes mains meurtrières, qui ont tant trucidé , torturé et ôté tant de vies, se posent sur mes hanches meurtries. Je ne tressaille pas, je laisse la douleurs bouillonner en moi mais refuse de la laisser tirer et marquer mes traits. Ses doigts glisse sur mes nouveaux tatouages d'il y a quelques semaines, le symbole de l'arlequin et du bouffon sur mon omoplate, "madgirl" dans le bas de mon dos, et la signature à sa plus belle œuvre dans ma nuque. Il approche ses lèvres de mon oreille, son souffle effleure ma nuque et s'empare de ma colonne vertébrale.
<<-Enfile rapidement quelque chose, murmure-t-il sans quitter nos reflets des yeux.>>
Je lui souris en lui lançant un regard interrogateur mais il ne sembla pas prêt à répondre. Je me résigne alors à lui obéir. Je m'extirpe de la salle de bain, et fouille dans le placard de la chambre un vêtement simple et facile à enfiler. Je m'habille alors d'une petite robe légère rouge et noir, forcément, dont les pans retombent librement sur mes cuisses dénudées. J'ai à peine le temps de me retourner, qu'il agrippe mon bras et m'emmène d'une allure pressée.
Je manque de peu de me prendre la porte en pleine figure. Mes pieds détalent sur le vieux parquet du premier, avant qu'il ne s'emmêlent en dévalant les marches de l'escalier.
Il s'arrête au centre du bar. Il se tourne vers moi, posant ses mains sur mes épaules pour mettre un terme à ma course. Mon regard intrigué se pose tour à tour sur la dizaine d'hommes enrôlé par mon lapin. Je les connais bien, ce sont les plus anciens, les plus fidèles, et épargnés par les balles de Mr. J. Je reconnais même la stature plus musclée que d'ordinaire de Tonny. Ce dernier sourit de toutes ses dents, la plupart plombées qui reluisent sous les lumières, l'air impatient.
Mon lapin claque des doigts, signe auquel réagit immédiatement son cher bras droit. Ce dernier se plonge dans l'obscurité de la salle. Il en ressort, poussant sans difficulté une chaise. Y était assise une forme humaine, féminine je dirais, recouverte d'un drap en lin salle. Son torse ne se soulève pas, et les doigts qui dépassent de la toile ont l'air raide, d'une blancheur cadavérique, j'en déduis que ce doit être une fraîche victime. Mais qu'avait de si spécial une charogne parmi tant d'autres ?
Sa stature s'approcha de la dépouille masquée. Ils s'empara d'un bras qui devait être froid, et retira un petit anneau qui ornait un de ses doigts. Il laissa retomber le membre le long de la chaise, avant de se tourner vers moi, le sourire aux lèvres .
Je ne comprenais pas bien la situation, échappant un rire nerveux. Sa carrure était proche de mon petit et pauvre corps abîmé, son torse touchant presque ma poitrine. Je le regardais faire l'air ahuri et béa. Ma douleur n'était désormais qu'une joie immense enveloppant tout mon être, me faisant oublier le reste qui composait notre univers, une face niaise mais épanouie flottant sur mon visage d'Arlequin.
Sa main se glissa lentement dans la mienne et la ramena vers lui. De son autre main, il décora mon annulaire de l'anneau. Un cercle noir qui ruisselait de beaux rubis vermeils. Je sentis le métal effleurer la peau fine de mon doigt.
<<-Harley, je te fais Reine de Gotham, Arlequin du Roi, Reine de Carreaux, la tristement célèbre Harley Quinn. Honey, je fais de toi mon enviable et désirée fiancée.>>
Un OS pour la route parce que c'est Halloween et que je me sens d'humeur😜
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Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}
FanfictionElle est belle, il est effroyable. Elle tue pour lui, il tue par plaisir. Elle le suit, il avance. Elle donnerait sa vie, donnerait-il la sienne? Bien qu'elle ne trouve pas de réponse à cette question, elle l'aime, et cela malgré la folle qu'il a fa...