OS37La vérité vous ronge la peau

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OS37-La vérité vous ronge la peau


<<-Je suis mariée à la peur, l'horreur et la terreur, pour le meilleur et surtout le pire.

   -Ce stupide clown a tout de même essayé de te tuer!

   -Mais c'est moi qui suis partie! Je pense qu'il a compris, tout ira mieux maintenant.>>

Je finissais tranquillement ma petite collation de minuit. Je voyais mon amie végétale enrager sur le canapé. Sa mâchoire se crispait, ses yeux me fusillaient. Si les regards pouvaient tuer, je serais morte de ses mains...ou plutôt de ses yeux.

<<-Ecoute, bouton d'or, reprend-elle calmement. Tu as fait un progrès considérable, tu t'enfuis enfin de ton obsession...

   -On ne peut pas s'échapper dans la folie, rétorquais-je narquoise.

    -Ecoute! Hurle-t-elle en bloquant mes poignets de ses mains d'où s'échappent des ronces aux pointes acérés qui s'enroulent autour de mes bras, m'arrachant quelques grimaces. Pourquoi tout faire foirer? Reste ici, ou prend toi un appart'. Tu as besoin de liberté, d'une vraie vie....Harley, tu mérite une vraie vie...Pas ce pitoyable enfer dans lequel tu plonge chaque matin! Je ne veux plus te consoler si cela ne sert à rien, je veux te faire sortir la tête de l'eau!>>

Je me débattais dans mes liens. Je ne voulais plus l'entendre!

<<-Harl', je ne sais plus quoi faire. C'est à me demander si le tuer ne serais pas la meilleure solution...Tu sais, si un jour j'en viens à ce niveau, c'est à cause de toi et pour toi, que je le ferais...>>

Je fermais les yeux. Je ne voulais plus entendre le moindre mot, le moindre sermons. Je regrettais amèrement l'idée d'avoir fait une escale ici. Je ne veux plus, plus rien. Ne plus être dans ce canapé, plus dans cette maison, plus dans cette ruelle, plus dans ce quartier. Je veux être à Ace Chemicals, dans cette vieille usine délabrée qui ma vu naitre et m'y réfugié le temps d'une nuit, avant de revenir dans les bras de mon lapin et poursuivre ma vie.

<<-Tu ne le tueras pas, grognais-je. Tu ne lui feras rien.

   -Bouton d'or, c'est un vrai malade!

   -Je le suis aussi!

    -A cause de lui!

    -Arrête!!>>

J'arracha mes poignets de ses liens, les épines déchirant ma peau qui perlait de gouttelettes écarlates. Ma tête tomba entre mes mains. Mes doigts tiraient furieusement mes cheveux à en arracher des poignées. Mes dents claquèrent frénétiquement entre elles. Je voulais qu'elle se taise, je voulais lui arracher la langue!

Sa main chaude se posa sur mon épaule. J'en frissonna. Avant de me dégager de son emprise d'un geste brusque.

<<-Tais-toi, tais-toi, tais-toi!>>

Je secouais ma tête dans tout les sens, des mèches dorées léchaient mon visage. Je releva la tête. Je n'aurais pas du venir ici.

<<-Merci pour ton hospitalité, Ivy.>>

Mon ton était froid, elle le remarqua. Je me releva, fermant la veste et me préparant à partir.

<<-Non, Harl', attend.>>

Je lui échappe assez simplement, et me rend dans l'entrée. J'attrape le manche de ma batte qui ne ruisselait plus de gouttes de pluie, et empoigne la clenche de la porte.

<<-Harl', je suis désolé...>>

Je claque la porte derrière moi. Le vent de la ville frappe mon corps peu couvert et tiraille ma peau. Il y a cette odeur de pollution qui embaume mes narines, comme après chaque pluie dans cette ville. J'avance alors, sachant pertinemment qu'Ivy seras à mes trousses. L'air est humide, les ruelles sont crasseuses. C'est la partie de Gotham dans laquelle je me sentais bien, les quartiers sombres à haute criminalité. Je marche je ne sais vers où, là où mes jambes veulent me guider. J'en ai une vague idée.

Les passants ne se gène pas, ils me reluquent d'un oeil malsain, certains m'accostent, sans grand succès bien sur. Je m'arrête devant la vieille usine. toujours aussi miteuse et délabrée, je remarque que le cadenas à été tant bien que mal réparé. Une chose est sur, celui qui a tenté de le faire fonctionner n'est pas une lumière. Un coup de main, ou plutôt de batte, et le voilà qui se fracasse par terre dans un son métallique et me laisse champ libre. Je pousse les grandes portes grinçante, et apprécie ce que je vois. Il y a toujours ces immenses cuves fumantes et moussantes, d'où s'échappent quelques bulles vertes qui explosent contre les poutres ou le plafond. Je donne un grand coup dans l'interrupteur et les lumières explosent. La plupart des ampoules se dispersent en petit débris de verre qui jonche le sol, mais quelques unes éclairent encore suffisamment l'endroit. Les passerelles reluisent sous les faibles éclats lumineux, tout à l'air si vide, comme mort. J'aime cette sensation d'être seule, d'être maitre de ce que je vois.

Une envie s'empara de mes entrailles. Une envie qui me dévorait et qui me poussait à le faire, à m'y plonger. Je savais que c'était mauvais, dangereux, mais ce n'était plus ce qui me faisait peur. Le danger était même quelque chose d'attirant.

Je me dirigea vers une des petites cuves, celle qu'utilisait les employé pour tester les produit. Elle avait une maigre contenance, et était à hauteur d'homme, plus bas encore, les bords touchaient mon ventre.

La couleur verte radioactive du produit se reflétait sur mes bras qui s'appuyaient sur la cuve. Je voyais le produit se mouver sous mes yeux dans des remous qui léchaient les bords cuivrés. Je me penchai un peu plus. Je voulais encore une fois gouter à cette douleur terrible, simplement parce que je voulais me sentir enlacée par la mort après, je voulais sentir l'apaisement du baiser mortelle, et le bien être de l'inexistence. J'y était si proche, la première fois. J'ai frôler cette plénitude, flotter dans une mélasse agréable et me laisser sombrer. Juste sombrer, de plus en plus loin, jusqu'à ce que plus personne ne puisse me repêcher, m'en sortir.

Mon nez fut le premier. Il brulait sous le liquide, il m'était douloureux. Ma peau se déchirait, s'évaporait, se décollait de mes os. Une souffrance terrible, insupportable. Un feu qui vous dépèce peu à peu, lentement, et qui viens lécher vos muscles. Une torture terrible, une envie de mort. Vous ne pensez plus qu'à elle, qu'à cette faucheuse, et vous priez pour qu'elle vous coupe vos racines et vous laisse vous envoler. Vous seriez prêt à tout, simplement pour recevoir son souffle brulant et atteindre la fin.

J'avais à peine immergé ma face d'arlequin, qu'une main enlaça sauvagement mon bras et me tira en arrière.

Le coup partit. Je m'était pris une violente gifle qui me réveilla brutalement. Ma joue brulée me faisait souffrir sous la claque monumentale que je m'étais prise. Je releva lentement mes yeux, m'efforçant à garder l'oeil ouvert. Je reconnu la jolie rousse en face de moi, ses traits renfrognés avec haine.

<<-Regarde, hurle-t-elle en sortant de sa poche un petit miroir, regarde ton oeuvre! Pauvre idiote!>>

Je m'observa un instant dans le petit disque qu'elle tenait face à moi. La peau de mon visage était d'un blanc parfait, plus pur et intense que de la neige, parfaitement délimité au niveau de mon menton, je n'avais pas plongé plus loin que ça. Mon maquillage rouge et noire était comme imprégné dans ma peau, des taches colorés sur un visage blême. Et le peu de mèches de cheveux qui étaient tomber avec mon visage était d'un bon platine, si claire qu'on aurait pu les comparés à de l'ivoire. J'était plus étrange , plus....à mon gout. Ma nouvelle petite transformation me plaisait, j'en esquissa un sourire, oubliant la douleur.

<<-Viens, ma petite folle, reprend Ivy dans un sourire, on va s'amuser un peu. Je connais une usine pas loin qui recèle des petits trucs sympa. Et ensuite, tu passe la nuit, où ce qu'il en restera, chez moi, et on verra demain.>>

J'acquiesça d'une mine enjouée, et la suivis vers la sortie.

Drôle de soirée, une qui restera gravé dans ma petite tête et que je n'oublierais pas.

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant