OS17-L'Homme torture l'esprit

1.1K 101 24
                                    




OS17-L'Homm torture l'esprit


Je me plaçais, guillerette, devant la porte de ma cellule, prête à sortir. Je tenais mon livre en bout de bras, mon index entre deux feuilles en guise de marque-page. Un cliquetis métallique et plus puissant que d'ordinaire résonna dans tout l'asile, les portes avaient été ouvertes en même temps. J'actionna alors de ma main libre la poignée et me dirigea vers la cour sagement. Les détenus étaient classés par rangée en fonction de l'aile dans laquelle ils se trouvaient. Au loin, je voyais deux silhouettes féminines et enviables qui discutaient calmement dans une des files. Je les rejoignis alors, le sourire aux lèvres. Elles me saluèrent d'une étreinte amicale, me complimentant sur mon teint radieux et sur mon sourire qui se faisait de plus en plus présent.

<<-Alors, cette file va où? Demandais-je peu inquiétée par la situation.

-Celle-ci va sur le ferry, avec une autre mais je ne sais pas vraiment laquelle, me répondit Ivy.

-J'ai entendu dire qu'on serait avec les patients de l'aile Est mais ce n'est qu'une hypothèse, renchérit la voleuse toujours en inspectant ses longues griffes.>>

Petit à petit, nous nous rapprochions de la sortie et du garde qui protégeait l'entrée. Une fois face à ce dernier, je dus donner quelques informations.

<<-Votre nom? Me demanda-t-il sans relever les yeux de son pauvre calepin miteux.

    -Harleen Quinzel, répondis-je gaiement.

     -Votre numéro de série?

    -231241

    -Et vous étiez dans l'aile...?

    -Sud! J'étais dans l'aile Sud!>>

 Il cocha certaines choses sur sa fiche avec son vieux stylo abimés dont il se plaignait car l'encre coulait par moment. 

<<-Qu'emmenez-vous? Me demande-t-il en indiquant le livre.

-Un bouquin, répondis-je simplement en le lui tendant.>>

Il l'attrapa et l'observa sous toutes les coutures, avant de finalement le poser sur une chaise à ses cotés.

<<-Vous le retrouverez à votre retour, m'annonce-t-il d'un air froid.>>

Je grogne mais me retient d'une quelconque agressivité. Je m'améliorait, et mon parcours ne fut pas simple. Je ne voulais surtout pas tout gâcher en un excès de rage. J'avança alors comme les autres vers le pont qui menait vers le seul bateau à disposition d'Arkham. Quincy Sharp était un directeur prévoyant, mais pas suffisamment pour posséder deux bateaux. Et je dois avouer que je me sens soulagée de faire partie des détenus qui iront en mer. Je monte sur l'embarcadère, souriant à chaque agents de sécurité qui se trouve près de moi. Je rejoins mes deux amies sur l'arrière du navire, sur le pont. J'enroule mes doigts sur la barrière de sécurité et me penche. L'eau est d'un bleu nuit, se fondant parfaitement avec le noir d'encre de la soirée. Les quelques étoiles éclatantes qui parsemaient le ciel se reflétaient comme de petite tâches blanches sur les flots. Au loin, on pouvait voir très clairement Gotham City dans la peur. Les grands panneaux publicitaires affichaient des conseils de sécurités de la part du maire et du commissaire Gordon, ainsi que le journal télévisé en boucle pour être tenu au courant de l'évolution de la situation. Quelques gratte-ciels fumaient dangereusement. Désormais, cette ville avait des airs apocalyptique. Jamais je n'arriverais à me l'avouer, mais j'apprécie ce spectacle. Comme si je m'éloignait du danger, que des milliers de bonne gens souffraient jusqu'à en mourir, alors que j'étais en sécurité. A cet instant, j'étais purement égoïste, mais je ne cessais de me répéter que ce n'est qu'une impression, qu'au fond, je me sens mal pour les corps inertes qui tapissent les rues.  Je voyais, tout proche, le reste des détenus embarquer sur le bateau, accompagné de plusieurs médecins et d'agents de sécurité. J'observais le paysage qui se mouvait peu à peu, la mer entrer de plus en plus en mouvement, bouillonnant de rage et prête à nous envoyer ses plus violentes et monstrueuses vagues. Soudain, un bruit sourd et grave se fit entendre fortement dans toute l'embarcation. On mit les voiles et, bientôt, nous nous éloignons de la berge. Le vent nous percutait d'avantage, hurlant à mes oreilles. 

<<-Il commence à faire froid, se plaint Selina en passant ses mains sur ses bras.

     -On devrait aller à l'intérieur, propose Ivy en s'éloignant du bord.

    -Je vous rejoins plus tard, les avertis-je.>>

Elles acquiescent, m'adressant un dernier signe de main, avant de disparaitre derrière les portes. Je me retourne alors à nouveau vers la mer, me redressant, et laissant les horribles bourrasques transpercer ma chevelure et mes vêtements. Les rafales tiraillaient ma peau terriblement et j'appréciais cette sensation. Le vent extérieur, la pollution dans cet air que je convoitait tant, était surement ce qui me manquait le plus. J'appréciais le soleil dont les rayons brulaient ma peau, aussi, mais il faisait nuit. J'espérais simplement ressentir encore tout ceci un de ces jours, jouir de cette liberté qui m'est si chère. La silhouette d'Arkham s'effaçait peu à peu dans la nuit noire et, plus on s'éloignait, plus elle se couvrait de masse cotonneuses blanches et grises. Soudain, la mer se déchaina. Le vent criait dans des plaintes stridentes, accompagné par le souffle de l'eau, déchirant le soudain silence. Les vagues léchaient la coque du bateau et remontait jusque mes mains, ses dernières parsemées de petites gouttes translucides. Je percevais légèrement la lumière crue projetée de l'intérieur du navire, et qui éclairait le sol à mes pieds. J'entendis alors quelques pas, venant de l'intérieur. Peut être était-ce des médecins ou des gardes venus me demander de rentrer. Je ne m'y opposerais pas, bien que le spectacle m'hypnotisait et me forçait à l'observer encore et encore. J'entendis la porte s'ouvrir, laissant passé un certains nombres de pas, avant de se refermer d'un coup brusque. Je supposais donc que c'était un homme. Mon petit jeu de déduction m'amusait, et j'eu un léger sourire. Quelques rires parvinrent à mes oreilles, m'intriguant soudainement, et les pas se firent plus proches. 

<<-Tiens, tiens, tiens...>>

Cette voix qui résonnant d'un air froid et moqueur me provoqua un frisson qui parcouru ma colonne vertébrale, glaçant mes os et me clouant sur place.

<<-Serait-ce mon petit Arlequin préféré? >>

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant