Partie 20

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Bismillah, Salam Aleykoum.

Ma vie elle a plus aucun sens, j'ai l'impression d'être une marionnette ou une poupée avec laquelle on joue, c'est fini j'en ai marre je sature c'est hors de question que je continue dans cette lancée ! Merde c'est pas une vie ça ! Rester enfermée avec un homme violent sans sa famille servir de femme de ménage et cuisinière et chialer tout les soirs ... It's over je m'en vais dès que possible.

Voilà je me suis endormie la tête pleine de questions : est-ce que c'est une bonne idée ? Est-ce que je vais réussir ? Comment je vais m'y prendre ?

Le lendemain Ismail m'a réveillée avec ses pleurs, pas d'Issam en vue tout va bien ! Je me suis occupé de bébé j'ai essayé de prendre un peu soin de moi parce que l'état de mon corps ... pfff j'ai même pas les mots. Quand Ismail s'est endormi j'ai fait la petite valise que j'ai cachée tout au fond d'un placard ou y a le bazar dont on a jamais besoin, dedans j'ai mis tout mes papiers, quelques habits, des photos ...

Ensuite je me suis assise dans le canapé et j'ai mis des musiques tristes à la Mariah Carey sur la télé, je repensais à tout ce que j'ai vécu jusqu'à là ... Je pleurais bien sûr : musique triste, souvenirs, souffrance sa donne des larmes. Autodestruction ? Appelez ça comme vous voulez mais au fond ça fait du bien de se lâcher, laisser son corps parler sans se retenir.

J'ai entendu la serrure tourner donc j'ai remis les chaînes normales et j'ai séché mes larmes.

Issam : Salam.

Moi : Aleykoum Salam.

Il est parti dans sa chambre sans dire un mot, j'ai fais à manger et je me suis occupé d'Ismail. Quand il s'est endormi je suis aller dans la chambre et j'ai lu le coran, j'étais à fond dedans et je sens une présence derrière moi. Bon y a pas de suspens hein c'était Issam qui m'écoutait. J'ai continué comme si il était pas là. Je me suis endormie juste après.

Je passe un peu de temps parce qu'il ne s'est rien passé, moi et Issam on se calcul pas, Ismail va très bien, et moi j'attends une occasion pour partir. Aujourd'hui c'est le jour parfait ! La maman de Samir doit venir à la maison donc Issam a laissé la porte ouverte, il faut que je parte avant qu'elle arrive. J'ai prévu de déposer le petit chez ses grands parents et partir juste après ... Où ? J'en sais rien.

Je me réveille avec le coeur lourd, la peur, les questions, l'incertitude me ronge l'intérieur, cette sensation d'avoir l'impression de marcher sur une corde de laquelle tu peux tomber à la moindre erreur me retourne l'estomac.

J'ai préparé Ismail, je me suis préparé, j'ai tout vérifié, tout recompter ...

Je me retrouve devant cette porte derrière laquelle s'est passé tellement de choses, une porte derrière laquelle toute une vie a basculé ... Le taxi est en bas, je m'avance hésitante, le petit dans une main et ma valise dans l'autre. C'est silencieux dans la cité, tout le monde dort. Je me pose une dernière fois la question et pose ma main sur la poignée de porte. Mais j'entends un gros dérapage derrière moi, j'ai à peine me temps de tourner la tête pour voir qui c'est qu'on m'attrape par la taille avec une force incroyable.

Nous voilà tout les trois devant ce bâtiment, le petit dans mes bras, ma valise par terre, sa main sur ma taille, nos yeux qui de lâchent plus. Son regard noir qui me laisse deviner ce qui m'attend, mon regard qui laisse paraître mon désespoir.

Le taxi s'en va après quelques minutes, on est toujours là ...

Lui ( limite en chuchotant ) : Pourquoi tu fais ça Soukeyna ?

Moi : J'en ai marre Issam.

Lui : Si tu te barre moi je fais comment ? T'AS PENSÉ À MOI ?

Moi : Cris pas, depuis qu'on est marié je prends mes décisions par rapport à toi, ta famille, ma famille ... Et moi ? J'ai pas de droit d'être tranquille ?

Soukeyna : Marquée à vie, certaines blessures ne cicatrisent jamais.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant