43. Une semaine

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Cela faisait une semaine que j'étais partie de chez moi. Une semaine sans ma soeur, sans contrainte mise à part celle de se cacher. Je pense que je pouvais dire une semaine sans attache sauf celle de suivre une star recherché depuis longtemps. Le jeune homme qui avait disparu à ses 21 ans était à côté de moi, enroulé dans la couettes et à le regarder maintenant après trois ans de cavale je me demandais si il n'en avait pas un peu marre. Je savais qu'une grosse partie lui manquait presque a le détruire intérieurement mais je n'avais pas de doute sur l'autre côté qui se sentait libre, affranchi des contraintes des lumières des projecteurs comme je l'étais du point de vue de ma famille.
Ce qui nous faisait tenir c'était sûrement cette vie à deux inespérée. Il faudrait que je lui demande comment c'était avant, avant moi lorsqu'il avait comme seule compagnie la solitude. En attendant je le laissais dormir comme un bébé, il était trop tôt pour me permettre de le réveiller. Je prenais vite fait quelques habits sans m'apercevoir de ce que je prenais et je me changeais dans le noir en essayant de faire le moins de bruit possible. J'étais prête en un rien de temps et je m'éclipsais de notre cocon doucement après avoir pris mon portable et laissé un message pour le prévenir que je restais dans l'hôtel. Je passais ma tête par la porte comme un réflexe puis je me souvenais que ça servait à rien de s'inquiéter alors qu'il n'était que six heures du matin. Mon cerveau devait trop réfléchir pour ne pas dormir plus de trois heures, j'avais une impression de surplus. Normalement dès que je devais parler à quelqu'un de ce qui m'arrivait j'avais ma soeur , seulement aujourd'hui elle était trop loin et lui envoyer un texto ou lui passer un appel serait trop risqué. Je savais que depuis que j'étais partie, ma famille était surveillée. Lucie me manquait quand même. Puis l'idée du carnet me revenait en mémoire subitement. Voilà, il fallait que je mette tout ce qui m'empêchait de dormir sur papier. Je descendais rapidement les escaliers qui menaient vers l'accueil pour leur demander si il ne vendait pas quelque chose dans ce genre. Une seule personne se tenait au comptoir et j'étais plutôt contente de voir Giulia. Elle avait un café à la main comme si pour elle aussi la nuit avait été courte.

- Bonjour, j'aimerais savoir si vous vendez des petits calepins ou mieux des cahiers ?
- Dites donc vous êtes une lève tôt ! Non désolé, on en vend pas... je suis désolée.

J'étais un peu déçue et j'étais prête à repartir en lui disant bonne journée qu'elle me rappelait déjà.

- Attendez, j'en ai trouvé un en rabe. J'espère que ca ira, dit elle en me le tendant.
- Oui c'est on ne peut mieux, merci. Je vous dois combien ?
- Oh... Rien, vous savez c'est un truc qui traînait on s'en servait avant pour les réservations des clients au téléphone mais bon depuis qu'on a ce logiciel, ils n'ont plus d'utilité, me répondait elle les yeux pétillants de je ne sais quoi mais elle avait l'air heureuse en tout cas de pouvoir m'aider.
- Parfait alors je vais lui donner une nouvelle vie, dans ce cas, souriais je.

Je me sentais toute fière avec mon cahier de brouillon à la main, j'allais m'asseoir sur un siège dans le hall d'accueil pour peut être que l'on se tiennent compagnie entre lève tôt. Je prenais un stylo qui servait à remplir des formulaires sur une petite table et je m'enfouissais dans le sweatshirt qui n'était pas le mien vu l'odeur masculine qui émanait de lui. Je me mettais en tailleur pour me servir de mes jambes comme d'une table. J'écrivais tout le début de la rencontre entre moi et Justin en résumé, n'oubliant pas les petits détails qui faisait que je mettais enfuie avec lui et pourquoi aujourd'hui je serais prête à le suivre ou qu'il aille. J'en étais venue à parler du moment fatidique, le jour j ou j'étais partie de la maison. Cela faisait environ trois quart d'heure que j'écrivais et je me sentais de nouveau fatiguée certes mais surtout plus légère, je me levais pour retourner dans la chambre et je repassais devant Giulia qui navait pas eu à s'occuper de clients après moi.

- Bon courage, je vais me recoucher... rejoindre mon mari, à toute à l'heure, disais je en baillant.
- Vous savez je sais qui vous êtes, plus besoin de jouer avec moi, vous n'êtes pas mariés, murmurait elle pour ne se faire entendre que de moi.

Je faisais semblant de ne pas avoir peur avant de me retourner tranquillement vers elle.

- J'avais des doutes les premiers jours mais on m'a souvent dit que j'étais perspicace, et ma perspicacité me dit que vous n'êtes pas ceux que vous prétendez être... J'ai tort ? Je n'avais même pas le temps de répondre, qu'elle enchaînait de nouveau. Non en faite ce n'est même pas une question. Vos hoddies peuvent porter à confusion mais j'ai compris, j'ai vue votre visage peut être pas celui de votre compagnon mais le votre oui, Rubis. Vous ressemblez comme deux gouttes a la fille qui a fuguée pour partir vers l'Allemagne, vous savez ? Comment s'appelle t-elle déjà ? Opaline ? Oui c'est ça, on ne parle que de ce couple en ce moment, les enquêteurs sont aux frontières et ils commencent à remonter vers les grandes villes pour les retrouver. Que de coïncidences ! Alors Rubis, vous m'excusez je ne me souviens plus de votre nom mais peu importe vu que ce n'est pas le votre, je ne suis pas trop bête votre soit disant époux est Justin Bieber, non ?

Je ne savais pas quoi dire, elle venait de me débiter ça comme une bombe qui me frappait de plein fouet. Elle savait tout, à ce point là ce n'était plus de la perspicacité, elle avait carrément de louper une vocation dans le FBI.

- Si tout ce que vous dites vous paraît fondé alors dites moi quelque chose. Comment se fait il que personne ne soit là pour me ramener chez moi ?
- Parce que je suis votre amie, si vous partez avec lui c'est qu'il y a une bonne raison et je m'en voudrais terriblement de faire disparaitre vos sourires sur vos visages.

Jetais persuadé qu'à ce moment cela ne servait plus a rien de le nier, cette femme était intelligente et en plus gentille.

- Qu'est ce qui me garantie que vous ne direz rien ?
- Je ne peux pas vous donnez de raison tout de suite, il faut juste me croire quand je vous dis que je ne suis pas l'ennemie.
- Qui d'autre est au courant ?
- Que moi, Opaline.
- Ne m'appelez pas comme ça ici, s'il vous plaît.
- Oui excuse moi et si ça ne te dérange pas je préfèrerais que l'on se tutoie ?
- D'accord, je vous... Merci Giulia.
- Je serais muette comme une carpe mais dis toi que si jamais tu as besoin de parler et non d'écrire sur un livre, je suis là.
- Je n'oublierais pas...

Je commençais encore à m'éclipsais pour rejoindre Justin, il faudrait que je lui en parle quand il se réveillera pour savoir ce que l'on ferait.

- Les enquêteurs ne sont pas encore à Berlin, ils n'ont pas de traces de vous depuis ce petit motel. Ils vous cherchent dans les petits villages, vous avez encore le temps de profiter de cette belle ville. Vos carnets vous cherche par contre pour ce qui est de votre soeur même si elle semble inquiète, j'ai plus l'impression que cest une façade. C'est une bonne actrice, non ?

Je retournais juste ma tête vers Giulia car même si elle avait été gentille et généreuse de ne pas avoir prévenue qui que ce soit, on devait quand même se méfier car certes un secret rapproche les personnes mais il peut être si vite dévoilé. Je lui faisais un signe pour lui signaler mon respect et ma gratitude pour ce qu'elle venait de me dire, de me tenir au courant. Je remettrais ma tête devant moi, un sourire s'affichait sur mon visage de la dernière phrase que Giulia venait de prononcer.

- Toi aussi tu trouves qu'elle a du potentiel ? Demandais je sans attendre de réponse et je partais cette fois ci pour de bon.

Je traversais tout les couloirs et escaliers menant jusqu'à notre chambre sans croiser personne. J'otais mes chaussures avant de rentrer dans la chambre qui était encore baignée dans le noir. Je déposais le cahier de brouillon sur le sol à côté de mon pantalon que je venais d'enlever, je rangerais ça plus tard. Je me faufilais dans le lit en sweatshirt, culotte. Justin bougeait et j'avais tout d'un coup peur de l'avoir réveiller. Il se décalait pour me laisser de la place et lorsque je fus allongée confortablement son bras passa sous ma poitrine pour me ramener à lui. Je sentais son torse dans mon dos et ses jambes contre les miennes. Il était tout chaud et bien entendu à moitié conscient.

- Tu étais ou ? Me demandait il en lâchant comme un soupir à la fin de sa phrase, ce qui me faisait comprendre que son moment de lucidité était déjà fini pour de nouveau laisser place à un profond sommeil.
- Pas loin, répondais je tout de même avant de le rejoindre à mon tour exténuée.

EN QUÊTE (fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant